Plateforme des Connaissances Pastorales

Utilliser les Directives Volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers pour une transhumance apaisée : le cas du Niger


09/03/2023 -

Dans le cadre de l’implémentation et l’adaptation des Directives Volontaires « Améliorer la Gouvernance des Terres Pastorales » sur le terrain, la FAO a développé un partenariat avec le Réseau des Organisations Pastorales du Niger (ROPEN) dans le but d’utiliser cet outil international afin de prévenir et gérer les conflits liés à l’usage des ressources pastorales au Niger et dans ses pays voisins.

A l’échelle nationale, La FAO a soutenu la création du Comité National de Transhumance (CNT) au Niger établi par décret ministériel en 2019. Le CNT au Niger a une composition multi-acteurs qui inclue des représentants du gouvernements, des leaders traditionnels, des autorités locales et des organisations pastorales.

Avec les CNTs des autres pays sahéliens tel le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et d’autres pays côtiers telle la Côte d’Ivoire, le Togo et d’autres, son but est de mieux organiser et sécuriser la transhumance, puisque la mobilité des troupeaux dans la région dépasse souvent les frontières nationales. L’établissement du CNT est en phase avec les régulations de la transhumance par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui encourage chaque pays à se doter d’un tel Comité afin d’apporter un appui à une transhumance transfrontalière apaisée.

Des comités régionaux de transhumance

Au Niger, la FAO a également soutenu la création et le fonctionnement de comités régionaux de transhumance (CRT), dans les régions de Dosso et de Tahoua. Dans ces deux régions, ainsi que quatre autres (Maradi, Agadez, Zinder et Tillabéry), les membres des CRT ont bénéficié de l’usage de matériels de formation inspirés par les Directives Volontaires et du guide technique « Améliorer la gouvernance des terres pastorales ».

Suite à la demande d’acteurs locaux, la FAO a soutenu le ROPEN et les membres des CRT dans l’élaboration de leur propre guide contextualisé, basé sur le guide technique. Ceci a résulté en la création d’un guide en imagé afin d’aider les acteurs locaux à trouver des solutions et réduire le nombre croissant de conflits dans la région transfrontalière.

Formation sur le guide en image adapté au Niger, photo de Moussa Tambari Ismail, 2022

Des accords bilatéraux

Enfin, à une échelle plus locale, la FAO a également appuyé la signature d’accords bilatéraux destinés à protéger les éleveurs pastoraux traversant les frontières.

Après des années de négociations, un accord bilatéral a été signé entre les gouverneurs de la région de Zinder au Niger, et l’Etat de Jigawa, au Nigéria en août 2022. Un autre accord a aussi été signé entre la région de Dosso, au Niger et l’Etat de Kébbi, au Nigéria. Ces accords prévoient une protection renforcée des éleveurs transhumants venant du Niger au Nigéria contre le vol de bétail et l’insécurité, des programmes d’investissements communs pour le pastoralisme, ainsi que la création d’un organe institutionnel commun entre les deux régions frontalières. D’un autre côté, les pasteurs doivent s’abstenir de couper du bois et de faire pâturer leur troupeau la nuit autour des champs cultivés, afin de préserver les moyens de subsistance de leurs populations hôtes. Les autorités administratives et coutumières, les agents techniques, les associations d’éleveurs, d’agriculteurs, la société civile et les forces de défense et de sécurité se sont engagés à respecter l’application de cet accord afin de faciliter une transhumance frontalière apaisée.

Rencontre transfrontalière avec la région voisine de Zinder (Niger) à Jigawa, Nigéria, 2022