Lutte contre les organismes nuisibles et gestion des pesticides

Partnering to promote alternatives to the use of synthetic chemical pesticides in Benin

03/09/2016

A l'initiative de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture - FAO, un Atelier sur la détermination des pratiques et produits alternatifs aux pesticides chimiques conventionnels s'est tenu les 30, 31 Août et 1er septembre 2016 dans les locaux de l'Institut International d'Agriculture Tropicale - IITA, à une dizaine de kilomètres au nord de Cotonou.

Organisé dans le cadre d'un protocole d'accord entre l'IITA et la FAO pour la mise en œuvre de la composante sur la promotion d'alternatives aux pesticides chimiques dangereux du projet « Elimination des POPs et pesticides obsolètes et renforcement de la gestion du cycle de vie des pesticides au Bénin » financé par le Fond pour l’environnement mondial, l'atelier ouvert le mardi 30 août avait pour objectifs de s’accorder sur les solutions alternatives à l’utilisation des pesticides chimiques de synthèse et de valider la stratégie pour partager et tester ces alternatives en vue d’une agriculture durable.

 

L’atelier a regroupé autour de ces questions les représentants des Ministères de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et de ses structures décentralisées (Centre d’Action Régional pour le Développement Rural - CARDER), du Ministère du Cadre de Vie et Développement Durable et le Ministère de la Santé , de la FAO, de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) et Programme Analyse de la Politique Agricole (INRAB-PAPA), d’organisations paysannes des producteurs, des chercheurs et autres universitaires.

Une gestion alternative des pesticides et des nuisibles

Au cours des trois jours, les participants ont pu analyser les résultats de focus groupes pour les systèmes productifs maraichers et du Coton-Mais-Soja, les difficultés rencontrées par les producteurs et les différentes pratiques agricoles et de lutte contre les nuisibles, dans 18 villages représentatifs du Borgou et l’Alibori.  Ils ont pu amender la gestion des systèmes productifs avec une attention particulière à l’amélioration du contrôle biologique à travers l’expérimentation participative de nouveaux agents biologiques sous la supervision de l’IITA et le test en station d’autres agents pour une homologation future.

Pour améliorer la production de manière complémentaire, plusieurs pratiques et produits peuvent être intégrés, tels que l'utilisation de la matière organique, la pratique de la rotation et des associations de culture, l'utilisation de plantes améliorantes (Mucuna, Cajanus cajan ), l'utilisation de tourteaux de palmistes et tourteaux de graines de coton, le déploiement d'ennemis naturels, l'utilisation d'extrait aqueux (neem, tomate, papaye, hyptis), l'utilisation de l'huile de neem et certains produits biopesticides tels que le green muscle (metarhizium anisoplae var acridum) , bacillus thuringiensis (Batik) et beauveria bassiana Bba 5653.  

Afin d’expérimenter les alternatives et bonnes pratiques recommandées avec les producteurs, l’atelier a porté sur l’approche participative des champs écoles paysans (CEP) qui a déjà permis, à travers de nombreuses initiatives de la FAO, d’améliorer la performance agricole et réduire les risques des pesticides pour de nombreux agriculteurs autour du monde, notamment au Mali en introduisant les bonnes pratiques et une gestion alternative des ravageurs au cours de la production. Grace à l’atelier, les curricula pour les CEP ont été présentés et validés pour les systèmes de cultures principalement produites dans les zones d’intervention et sur lesquelles les intrants chimiques sont le plus utilisés. Le plan d'action pour les CEP a également été validé et concerne onze (11) villages pour la mise en place des CEP. Les premiers CEP vont démarrer en 2016-2017 et concerneront uniquement les cultures maraîchères (oignon, piment, tomate) installées au niveau de trois (03) villages alors que le 2016-2017 va concerner le Coton-Mais-Soja en association et rotation.

Enfin, l’atelier a permis de sélectionner les indicateurs pertinents et réalisables pour mesurer l’impact économique, environnemental et social du projet dans le cadre de son suivi-évaluation. On a pu donc apprécier l’ensemble des effets positifs visés par le projet dans les trois grands domaines qui sont le propre d’une agriculture durable.

Ces résultats confortent le représentant résident de la FAO au Bénin, le Dr Yo Tiémoko qui, lors de la cérémonie d'ouverture des travaux de l'atelier, a expliqué que « La FAO s'est engagée à apporter son appui technique au Bénin, en vue d'éliminer les stocks résiduels de pesticides obsolètes présents sur le territoire, de renforcer les capacités nationales pour une gestion rationnelle et une utilisation raisonnée de ces produits, et de promouvoir l'application de méthodes alternatives en lieu et place des produits chimiques. »

 

Liste des agents à tester en station à l’IITA

  • Le Metarhizium anisopliae Met 31 contre les lépidoptères (surtout Helicoverpa armigera) ravageurs des cultures (surtout le cotonnier et la tomate). Les tests préliminaires ont montré l’efficacité de cet isolat dans les champs de coton
  • HaNPV (virus de la polyhédrose nucléaire de H. armigera) Les tests préliminaires ont montré l’efficacité de cet isolat dans les champs de coton.
  • Beauveria bassiana dans la gestion du puceron (Aphis spp.) Le problème de la teigne de chou étant réglé avec l’isolat de B. bassiana, Bba 5653, le puceron continue de sévir dans les champs de chou. Un isolat provenant de la famille des pucerons est disponible dans la banque de pathogènes de l’IITA et pourra faire l’objet de test au labo puis au champ.