Réduction des émissions provenant du déboisement et de la dégradation des forêts REDD+

Le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MINEDD) et la FAO lancent le projet de production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions en Côte d’Ivoire

28/09/2021

Le gouvernement ivoirien, par l’action combiné de plusieurs ministères, dont le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MINEDD), veut restaurer progressivement son couvert forestier à hauteur de 20 % à l’horizon 2030. En vue de relever ce défi, il a soumis et obtenu, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), une enveloppe de cinq milliards de franc CFA du Fonds Vert pour le Climat (FVC) dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Promouvoir la production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions en Côte d’Ivoire (PROMIRE) » d’une durée de cinq ans.

Parfait Kouadio, Directeur de Cabinet du ministère de l’Environnement et du Développement durable a procédé, le mardi 27 juillet 2021 à Abidjan, au lancement officiel de ce projet. « Nous avons observé que l’un des moteurs de la déforestation en Côte d’Ivoire est l’exploitation agricole. Nous voulons, à travers ce projet, continuer à demeurer le premier pays producteur de cacao mais au travers d’une exploitation agricole durable, intelligente qui ne se fera pas au détriment de forêt. D’où l’intérêt d’une exploitation agricole sans déforestation » a-t-il indiqué lors cet évènement.

La cérémonie de lancement, suivie d’un atelier, a enregistré la participation d’une cinquantaine de participants dont des membres du gouvernement, des partenaires techniques, des acteurs du secteur privé et de la société civile, et l’équipe de la FAO.

La première composante du projet contribuera à finaliser et opérationnaliser l’architecture REDD+ en vue de préparer le pays aux futurs payements basés sur les résultats, en incluant la société civile dans son rôle d’accompagnement des communautés.

La seconde composante va mettre à l’échelle des modèles de gestion de terres, d’agroforesterie et de foresterie, à travers la restauration de forêts dégradées, en soutenant les exploitants agricoles et les coopératives dans 32 villages, en collaboration avec la Société de développement des forêts (SODEFOR), l'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER) et le Conseil Café Cacao (CCC), et en soutenant les efforts du secteur privé du cacao et de l’Initiative Cacao et Forêts (ICF). Les régions de la Mé, de l’Agneby Tiassa et du Sud Comoé sont les régions visées pour la mise en œuvre des actions de ce projet. La mise en œuvre sera assurée conjointement par le Secrétariat Exécutif Permanent du REDD+ (SEP-REDD+) et la FAO.

Selon le Lieutenant-Colonel Ahoulou Kouamé, responsable du Secrétariat Exécutif Permanent de la REDD+ (SEP-REDD+), l’objectif du projet PROMIRE est de contribuer à une « cohabitation » entre l’arbre et le cacao ainsi que d’autres cultures associées. « Il faut changer de comportement et faire en sorte que, dans toutes les parcelles de cacao, on puisse insérer l’arbre » a-t-il précisé.

Les responsables de la FAO, dont la contribution a été déterminante dans l’élaboration de ce projet, ont rappelé l’intérêt du projet PROMIRE pour la Côte d’Ivoire. Pour Zitouni Ould-Dada, Directeur Adjoint du Bureau de Changement Climatique, Biodiversité et Environnement de la FAO : « Le projet PROMIRE est un signe d’espoir. Nous pouvons inverser le cours de la déforestation et de la dégradation des forêts en transformant une agriculture qui entraine la conversion des terres et la perte de la biodiversité en une production agricole durable qui améliore les revenus et les moyens de subsistance. Ensemble, inversons le cours de la déforestation » a-t-il insisté.

Samy Gaiji, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, a pour sa part salué les efforts des partenaires ivoiriens en mentionnant que « Le projet PROMIRE est une fierté ivoirienne. Il est le résultat de tous les efforts qui ont été consentis depuis une vingtaine d’années et qui ont permis de surmonter les effets de la crise et bâtir en une décennie un cadre législatif, règlementaire et institutionnel parmi les plus avancés en Afrique. Ce projet est également le démarrage d’un investissement beaucoup plus large sur la thématique « zéro déforestation » et de nouveaux modèles de production agricole. La Côte d’Ivoire se positionne dans la sous-région comme un nouveau modèle de développement économique et ce modèle doit être promu ».

L’atelier de lancement a également permis de sensibiliser les parties prenantes aux objectifs du projet, de passer en revue les activités, résultats et impacts attendus, d’examiner les indicateurs et les données de base, de présenter les dispositions de mise en œuvre et, enfin, de proposer des mises à jour pour refléter les changements récents du contexte d’intervention.

Contacts :

Jonas ASSAMOI, Coordonnateur du projet PROMIRE, [email protected]

Samy GAIJI, Représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, [email protected]

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