FAO en République centrafricaine

République centrafricaine : Atténuer les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle

07/06/2022

Face à l’impact des chocs économiques induits par les conflits récurrents, la pandémie de COVID-19, la hausse des prix et les inondations récurrentes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en République centrafricaine, la Banque mondiale a répondu favorablement en finançant entre juillet 2021 et avril 2022 un projet d’urgence intitulé « Projet de réponse urgente à la crise alimentaire en Centrafrique » (PRUCAC). L’objectif de ce projet est d’accroître la production alimentaire et d’améliorer la résilience des petits exploitants agricoles et des ménages en situation d'insécurité alimentaire dans les zones touchées.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en République centrafricaine s’est vue confiée la mise en œuvre de la Composante « Soutien à la production agricole et la nutrition des ménages ». Il s’agit pour la FAO de soutenir la production agricole à travers la fourniture d’intrants agricoles (semences vivrières et maraîchères, engrais, outils agricoles et kits de petit élevage), par le biais d’un appui à la campagne vivrière 2021, au maraîchage et au petit élevage dans les préfectures de la Nana-Gribizi, l’Ouham, la Ouaka, la Basse-Kotto, la Haute-Kotto, la Mambéré-Kadei.

Pour Perpetua Katepa Kalala, Représentante de la FAO en Centrafrique, « ce projet a permis l’atténuation des conséquences de la pandémie de COVID-19 sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en République centrafricaine. Les moyens de production de
20 000 ménages vulnérables affectés par les impacts de cette pandémie sont renforcés à travers un appui en intrants agricoles, telles que des semences vivrières et maraîchères, des fertilisants ou des kits de petit élevage, pour améliorer leur situation alimentaire et nutritionnelle »
.

En effet, au cours de la campagne vivrière de 2021, 10 000 ménages bénéficiaires, répartis dans la zone du projet, ont réussi à cultiver près de 7 000 ha de terre pour produire près de 7 500 tonnes de produits vivriers. Ceci grâce à la distribution de 40 000 pièces de houes et 370 tonnes de semences vivrières dont l’arachide, le maïs, le riz, le sorgho, le haricot rouge ou la courge.

Outre les activités maraîchères du projet, le volet « Petit élevage » a été également développé par ce Projet de réponse urgente à la crise alimentaire en Centrafrique. Ce volet s’articule autour de la formation des bénéficiaires sur les bonnes pratiques de l’élevage, l’achat et la distribution des kits de petit élevage, à savoir les reproducteurs, les produits vétérinaires, les aliments de démarrage, etc. Plus de 2 300 porcins, 5 200 volailles et 4 200 caprins ont été distribués aux bénéficiaires regroupés dans 1000 groupements dans les différentes localités. De ces distributions, plus de 540 000 têtes de bétails ont été produites.

La mise en œuvre de ce projet a eu un impact positif direct sur la population comme témoigne Igor Tabissa, l’un des bénéficiaires de la ville de Bossangoa. Igor est cultivateur, père de famille et en même temps président du groupement maraîcher « Dè sè tèrè yong », Produisons pour Manger en Gbaya, la langue locale. « Nous avons reçu des semences de légumes, des outils et de l’engrais de la FAO. Grâce à cette aide, notre production a vraiment augmenté. Nous produisons et approvisionnons désormais les marchés de Bossangoa avec des légumes comme l’amarante, le concombre, le gombo, les épinards, la tomate, la pastèque, etc. Nous nous occupons maintenant mieux de nos familles et comptons ouvrir un compte bancaire pour nos épargnes car nous voulons élargir notre unité de petit élevage de cochons et de cabris, mise en place grâce à l’appui de la FAO ».

« Au-delà de la remise de ces kits à nos bénéficiaires, avec l’appui des partenaires dont le Ministère de l’agriculture et du développement rural, le Ministère de l’élevage et de la santé animale, l’Agence centrafricaine de développement agricole et l’Agence nationale de développement de l’élevage, nous avons offert des formations à ces personnes, notamment dans la gestion des récoltes. C’est ainsi que, 60% de toutes les récoltes sont destinées à la consommation directe des ménages bénéficiaires, 30% vendues pour générer des revenus et 10% stockées pour les semences de la saison de cultures suivante. Le revenu moyen généré par chaque ménage grâce à la vente d’une partie de sa production était estimé à environ 226 000 francs CFA. Cela a permis aux bénéficiaires de subvenir à d’autres besoins, ainsi qu’à améliorer la qualité et la quantité de leur alimentation. Les familles ont également pu constituer des stocks de semences et de vivres », conclut la représentante de la FAO en Centrafrique.