FAO en République démocratique du Congo

Les communautés locales de Phalanga Mbuda, Luangu Nkoko et Tsundi Ngonzo, en RD Congo capables d’assurer seules la gestion de leurs propres concessions forestières.

21/10/2016

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, FAO, a procédé en fin septembre 2016, à la remise officielle, des arrêtés d’attribution des concessions forestières perpétuelle aux communautés locales de Maduda. Ces documents livrés par l’autorité provinciale sont obtenus au terme d’un processus de quatre années pendant lesquelles les communautés ont accepté de délimiter une portion de leur forêt pour expérimenter le concept de foresterie communautaire à vocation gestion durable de la faune sauvage.

En effet, quatre villages de la communauté de Palanga Buda ont mis ensemble un bloc 1300 ha de forêt dont 550 ha pour la chasse tandis que les communautés de Luangu Nkoko et Tsundi Ngonzo ont à leur tour mis ensemble un bloc d’environ 700 ha dont environ 245 ha aussi pour la chasse.

Ces communautés ont participé activement au processus de mise en place du système de gestion participative des ressources naturelles renouvelables de leurs terroirs. Des plans Simples  de gestion des concessions ont été élaborés avec un plan de travail 2016 - 2017 qui prévoient différentes activités de développement. Il s’agit de la pisciculture et l’apiculture.

Impact d’une Gestion durable de la Faune sauvage

La possession d’une concession à une communauté apporte plusieurs avantages. Dans le domaine écologique, la gestion locale permet de sécuriser la faune sauvage afin que la disponibilité de la viande de brousse soit permanente de génération en génération. Cela passe par la réduction de la sécurisation du bloc forestier et la diminution de la pression, le respect des périodes de fermetures et de la capacité de la forêt. Grâce au respect des règles et à la mise en défend du bloc forestier délimité et, les gibiers jadis disparus sont désormais visibles tout proche des villages et même sur les axes routiers. Les communautés de chasseurs  continueront à faire le suivi de prélèvement de la faune grâce au programme KOBO  COLLECT sur un Smart phone et alimenteront une base des données installées sur le site web du projet. Ces données sont accessibles aux décideurs et aux communautés. Cet outil de gestion permet à l’administration de faire le suivi de l’évolution de la population de la faune chassée dans ces concessions forestières des communautés locales.

Dans le domaine du développement, il est prévu des activités de reboisement dans la forêt secondaire pour atténuer la déforestation, grande menace pour ce bloc forestier ; la mise en place des plantations d’arbres fruitiers (avocatiers, safoutiers, orangers, manguiers…). Ces projets vont créer aussi bien de l’emploi qu’engendrer de revenus . Ils contribueront ainsi à améliorer la sécurité alimentaire des ménages et à favoriser  l’épanouissement tant de femmes, des jeunes que des hommes.

Une première en RD Congo

Le représentant du  Ministre provincial en charge de l’Environnement et Conservation de la Nature du Kongo Central, qui a remis officiellement aux communautés bénéficiaires l’arrêté provincial portant attribution d’une concession forestière perpétuelle, a rendu hommage à la FAO pour avoir planifié et exécuté le projet de Gestion durable de la Faune sauvage dans une entité de la province. « C’est un honneur que cela soit fait en faveur des communautés de Maduda », a renchérit Monsieur Nlandu Kabangu.

Pour l’Assistant du Représentant de la FAO en charge de Programme, c’est la première fois en RDC qu’une communauté devient propriétaire attitrée d’une concession forestière. «La FAO s’engage à œuvrer avec le gouvernement congolais dans la sensibilisation d’autres communautés à gérer d’une façon durable leurs concessions forestières pour le bien-être des populations locales », a précisé Monsieur Michel Disonama.

Cette activité s’inscrit dans le cadre de l’exécution du projet « Gestion durable de la Faune sauvage et du secteur de la viande de brousse en Afrique Centrale » financé principalement par le fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et exécuté par la FAO dont l’objectif principal est de démontrer que la gestion participative de la faune sauvage peut être une option viable pour conserver la biodiversité ; permettre aux écosystèmes forestiers de continuer à jouer leurs fonctions écologiques ; et  contribuer à l’amélioration des moyens d’existences des communautés locales.