Centre d'investissement de la FAO

Stimuler les exportations égyptiennes de fruits et légumes en améliorant la sécurité et la qualité des aliments

La BERD et la FAO ont organisé des cours de formation avec des agriculteurs et des exportateurs sur la gestion des pesticides et la contamination microbiologique.
04/02/2022

Le secteur horticole égyptien a généré 2,2 milliards de dollars américains de recettes d’exportation pour 2020, montrant une force continue malgré les perturbations de la chaîne d’approvisionnement et les incertitudes du commerce mondial dues au covid-19. Le secteur égyptien des fruits et légumes est l’un des secteurs agroalimentaires du pays qui connaît la croissance la plus rapide. Pour certains produits comme les oranges, par exemple, l’Égypte est l’un des plus gros exportateurs au monde.

L’augmentation des échanges commerciaux s’accompagne d’une responsabilité accrue. Alors que les volumes d’exportation continuent de croître et que les consommateurs deviennent plus exigeants en termes de sécurité alimentaire et de qualité, les producteurs et exportateurs égyptiens sont confrontés à des défis croissants pour répondre aux normes spécifiques des marchés internationaux.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), par le biais du programme pour le commerce et la compétitivité financé par l’Union européenne (UE), aident les autorités égyptiennes et le secteur privé à renforcer la conformité et à réduire le taux de rejet sur les marchés d’exportation. Cela permettra d’ouvrir de nouvelles fenêtres vers d’autres destinations potentielles.

Les exportateurs, les fournisseurs et les agriculteurs de cinq chaînes de valeur ciblées (fraises, tomates, raisins, agrumes et plantes médicinales et aromatiques) ont participé à une série de formations visant à renforcer leurs capacités à gérer la lutte contre les parasites et les maladies et la gestion des résidus de pesticides.

« Aider le secteur privé à renforcer ses pratiques en matière de sécurité alimentaire tout au long de la chaîne d’approvisionnement présente des avantages considérables. Cela permettra d’atténuer les risques et les coûts liés aux exportations des entreprises et contribuera à la création d’un secteur agroalimentaire fort, durable et inclusif. Dans le même temps, ces pratiques peuvent stimuler la rentabilité et la durabilité des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises commerciales tout au long de la chaîne de valeur. Les unes et les autres pourront améliorer leur compétitivité et élargir leur accès aux marchés, ce qui leur permettra d’investir dans la croissance de leur activité », explique M. Mohamed Mansour, banquier principal, agroalimentaire, BERD.

Partager les exigences par le biais de directives et d’outils de terrain

L’utilisation appropriée de pesticides et d’autres produits chimiques pendant la production est dans l’intérêt des agriculteurs, car la non-conformité entraîne souvent le rejet des marchandises exportées. La définition d’exigences spécifiques en matière de sécurité alimentaire et d’autres exigences sanitaires et phytosanitaires (SPS) sur les principaux marchés d’exportation est essentielle pour accroître l’efficacité sur le terrain et, par conséquent, les performances des acteurs tout au long des chaînes de valeur. Le renforcement des normes de sécurité alimentaire peut également contribuer à asseoir la réputation de l’Égypte en tant que partenaire commercial fiable de produits fruitiers et maraîchers de qualité au niveau mondial.

La formation a introduit un ensemble de directives comme outil de terrain pour montrer comment contrôler les ravageurs et les maladies et gérer l’application de pesticides dans leurs opérations. Par ailleurs, la formation a présenté les meilleures pratiques sur les principes préventifs de contrôle de la contamination microbiologique, ainsi que les normes d’utilisation et de gestion des agents de contrôle microbiologique.

Les acteurs clés en Égypte qui participent à ces efforts comprennent des agences gouvernementales telles que l’Autorité nationale de sécurité alimentaire (NFSA) et l’Administration centrale de la quarantaine végétale (CAPQ), ainsi que le secteur privé par le biais du Conseil des exportations agricoles (AEC).

« Nous sommes prêts à travailler avec toutes les parties prenantes pour aligner les normes égyptiennes de sécurité alimentaire sur les marchés internationaux en mutation et pour soutenir l’efficacité des chaînes de valeur orientées vers l’exportation. Nous constatons qu’il est essentiel que tous les travailleurs des chaînes d’approvisionnement se sentent propriétaires et responsables de leurs produits et qu’ils communiquent les meilleures pratiques et exigences à chaque étape de la production et de la transformation, en particulier les exportateurs à leurs agriculteurs sur le terrain. Nous voyons également l’opportunité de renforcer les liens avec les principaux marchés d’intérêt, tels que l’UE, grâce à l’utilisation de navires à grande vitesse et d’autres innovations pour réduire les temps de transport et ouvrir des possibilités pour de nouveaux produits d’atteindre l’UE », déclare M. Abdel Hamid Demerdash, président de l’AEC.

Atteindre le potentiel d’exportation

Le secteur de l’horticulture a un potentiel d’exportation inexploité et pourrait continuer à se développer si l’Égypte parvient à résoudre les problèmes importants qui se posent, tels que l’utilisation de certains produits agrochimiques qui seront bientôt interdits par les principaux marchés importateurs dans le but d’améliorer la sécurité et la qualité des produits alimentaires et de rendre les chaînes d’approvisionnement plus écologiques au niveau mondial. Les exportations annuelles récentes d’oranges de l’Égypte se sont élevées à environ 717 millions de dollars américains, soit moins de la moitié de son potentiel de marché d’exportation de 1,7 milliard de dollars américains. Un soutien stratégique aux acteurs de la chaîne de valeur des oranges égyptiennes peut contribuer à augmenter considérablement la valeur des exportations de ce produit clé. Il existe également un potentiel important pour ajouter de la valeur aux produits clés des fruits et légumes, qui sont très demandés sur les marchés internationaux.

« La FAO est prête à soutenir la croissance et la compétitivité des PME et des microentreprises par le biais d’un soutien technique et de formations qui renforcent leurs capacités à adopter les meilleures pratiques et à se conformer à la sécurité alimentaire et aux normes internationales », indique M. Nasredin Hag Elamin, Représentant de la FAO en Égypte.

Le partage des connaissances par le biais de formations techniques et pratiques est essentiel pour que les acteurs publics et privés égyptiens restent à jour et s’alignent sur l’évolution des normes du marché international. Il aidera également nos parties prenantes à saisir de nouvelles opportunités pour accroître leurs profits en élargissant le réseau d’importateurs potentiels.

Photo credit Photo 1 ©FAO/Stephanie Leontiev, Photo 2 ©BERD