Bela Gil est une cheffe cuisinière reconnue, présentatrice, écrivaine et activiste qui se fait chantre d’une alimentation saine, nutritive et viable. Récemment, elle a ouvert le restaurant végétalien Camélia Òdòdó, à Sao Paulo, Brésil.
Bela a fait entrer l’agroécologie sous toutes ses formes, depuis l’approvisionnement en aliments locaux, saisonniers et durables jusqu’à l’emploi d’une teinture végétale pour les uniformes du personnel. Elle a trouvé des solutions créatives pour proposer des recettes qui n’entraînent qu’un minimum de pertes alimentaires et elle travaille à sensibiliser les consommateurs à une alimentation saine et durable.
Camélia Òdòdó soutient la biodiversité, les fruits et légumes de provenance locale, saisonniers et produits de manière durable. Lorsqu’il ne lui est pas possible de se procurer tous les ingrédients localement, le menu varié du restaurant propose un vaste choix qui encourage la consommation et la production d’une grande variété de fruits et de légumes. Le menu végétalien comprend des noix et des semences bio provenant d’Amazonie. Comme Bela le dit, manger des noix permet aux arbres de vivre, d’aider les fermiers et de protéger la forêt. Le riz et les haricots – deux denrées de base du Brésil – proviennent du Landless Workers Movement (MST), le plus grand producteur de riz bio d’Amérique du Sud, établi au sud du Brésil.
Dans la vision de Bela Gil, les restaurants et les chefs ont un rôle à jouer car ils sont responsables socialement et ils instaurent et renforcent les liens entre les principaux acteurs des systèmes agroalimentaires. En servant des aliments qui ne sont pas toujours faciles à trouver, Bela partage les connaissances autochtones sur les variétés alimentaires et éveille l’intérêt pour les produits qu’elle utilise. À travers ses recettes, les clients comprennent qu’une alimentation savoureuse, saine et écologique et végétalienne est possible. Elle s’est donné pour mission d’instruire les consommateurs sur les aliments saisonniers et sur certains défis que les petits producteurs bio doivent affronter.
«Cuisiner des aliments qui ont bon goût ne suffit pas. On est le chaînon qui relie le fermier au consommateur. On a un travail à faire. Il s’agit de choisir ce qui est le mieux pour chacun. Une bonne alimentation est une alimentation complète. Elle doit être bonne pour nous en tant qu’individus, collectivement en tant que société, et pour l’environnement aussi.»
Selon Bela, l’alimentation est un moyen pour aller vers une transformation positive et un avenir meilleur.
«La nourriture et l’alimentation sont des outils qui permettent une transformation politique, économique, sociale, nutritionnelle et environnementale. Si chacun de nous prenait l’alimentation vraiment au sérieux, le monde serait bien meilleur. C’est ça que j’essaie de faire à travers mon activité.»
Bela est une héroïne de l’alimentation car elle considère que les restaurants ont un grand rôle à jouer en établissant des liens durables entre les fermiers et les consommateurs, et ils peuvent encourager une approche du bas vers le haut, en modifiant les comportements alimentaires des consommateurs.
