Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

16 octobre 2024

Journée mondiale de l'alimentation

Edy Prasetyo

«C’est de ce genre de technologies dont nous avons besoin. Elles réduisent le temps consacré à nourrir les poissons-chats et économisent une grande quantité d’énergie.»
12/09/2022

Indonésie 

Quand il a commencé l’élevage des poissons-chats en 2001, Edy Prasetyo n’imaginait pas le succès qu’il aurait eu dans la culture alimentaire de rue en Indonésie. Aujourd’hui, les vendeurs de poissons-chats grillés emplissent les rues de Jakarta et d’autres centres urbains de l’archipel, et fournissent des plats préparés aux habitants des villes dont l’appétit pour ces mets dépasse souvent l’offre. 

Mais comme beaucoup d’agriculteurs de la province du Java occidental, Edy s’est mis à la pisciculture du poisson-chat par nécessité. Le district d’Indramayu, où il possède ses étants piscicoles, est la première région productrice de riz d’Indonésie. Paradoxalement c’est aussi l’un des districts les plus pauvres du Java occidental, dont beaucoup de travailleurs sont sans terre et obligés de migrer vers la capitale pour trouver du travail durant les périodes creuses entre les saisons du riz. Au fil du temps – comme le changement climatique a modifié les critères dans l’agriculture et les migrations – les travailleurs sans terre comme Edy ont cherché des sources de revenu alternatives leur permettant de rester sur place, et c’est ainsi que sont apparus les premiers étangs piscicoles il y a environ une dizaine d’années. Comme le poisson-chat n’a pas besoin d’eau de mer pour vivre, sa production est moins sujette aux risques de marées que ne le sont d’autres produits de la mer, par exemple les crevettes. Mais le processus est cependant exigeant: «Nous devons respecter des horaires stricts pour l’alimentation, y compris durant la nuit et quand il pleut», explique Edy, âgé d’une quarantaine d’années. «Imaginez-vous de devoir faire le tour des étangs sous une pluie battante pour distribuer la nourriture aux poissons-chats. J’ai 69 étangs – il me faut au moins 10 personnes pour le faire.» 

Pour aider le travail d’Edy et des autres pisciculteurs de la région, l’administration provinciale et eFishery, une start-up locale, a doté Soge, son village, d’une nouvelle technologie numérique. Cet appareil permettant l’alimentation automatique a rencontré un succès tout particulièrement auprès des pisciculteurs locaux.  

Inventé au Bandung Institute of Technology du Java occidental, ces appareils peuvent être commandés à partir de téléphones Android à l’aide de l’application eFishery, qui permet aux pisciculteurs de sélectionner la race du poisson, les horaires d’alimentation et la quantité de nourriture à verser dans les étangs. 

Le temps ainsi gagné en utilisant cet appareil d’alimentation automatique permet à Edy et à son personnel de se consacrer à d’autres aspects de l’entreprise, comme le contrôle de l’hygiène des étangs et le processus de sélection des poissons. Edy a commencé avec 20 appareils d’alimentation automatique mais il projette de doubler leur nombre au fur et à mesure qu’il agrandira son entreprise. 

La FAO promeut les innovations numériques auprès des communautés rurales pour favoriser les moyens de subsistance économiques, le bien-être individuel et la cohésion sociale. Grâce à son initiative de village numérique, la FAO encourage la collaboration entre le gouvernement, les start-ups et les agriculteurs pour apporter les nouvelles technologies numériques aux communautés rurales pour un avenir plus durable. Actuellement, la FAO Indonésie collabore avec l'Université agricole de Bogor (IPB) pour évaluer le paysage de la numérisation rurale et fournir des plans d'action et des recommandations aux parties prenantes.

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