Bulletin de la FAO sur l'offre et la demande de céréales
Le Bulletin sur l’offre et la demande de céréales a pour objet de communiquer des prévisions actualisées sur le marché mondial des céréales. Il est complété par une évaluation détaillée de la production ainsi que des conditions de l'offre et de la demande de céréales par pays et par région, publiée dans le bulletin trimestriel Perspectives de récoltes et situation alimentaire. Des analyses plus approfondies des marchés mondiaux des céréales ainsi que d'autres denrées alimentaires de base sont publiées deux fois par an dans les Perspectives de l'alimentation.
Dates de sortie mensuelle pour 2025: 7 février, 7 mars, 4 avril, 2 mai, 6 juin, 5 juillet, 5 septembre, 3 octobre, 7 novembre, 5 décembre.
Les stocks de céréales devraient diminuer en 2024-2025, car on s’attend à un recul des réserves de blé et de maïs
Date de publication: 07/02/2025
Les dernières estimations concernant la production mondiale de céréales en 2024 ont été légèrement abaissées par rapport au mois dernier et se situent à présent juste en dessous de 2 841 millions de tonnes, soit un recul de 0,6 pour cent en glissement annuel. La dernière révision à la baisse est principalement due à une réduction sensible des estimations ayant trait à la production de maïs aux États-Unis d’Amérique, où les conditions de stress hygrométrique en fin de campagne ont fait fléchir les rendements au-dessous de ce qui était prévu. Cette baisse a été en partie compensée par la révision à la hausse des estimations de production pour la Chine (continentale) et l’Union européenne. Les prévisions mondiales concernant l’orge et le blé ont également été légèrement réduites, compte tenu des dernières données en provenance de l’Australie et de l’Union européenne qui indiquent une récolte plus faible que prévu. En ce qui concerne le riz, les évaluations officielles de la production publiées depuis décembre indiquent que la production de riz en Chine, au Mali, au Népal et au Viet Nam devrait être un peu plus importante que ce que prévoyait la FAO, ce qui compense une légère dégradation des estimations de production pour les Philippines et le Sénégal. Ainsi, on estime à présent que, en 2024-2025, la production mondiale de riz devrait atteindre le niveau record de 539,4 millions de tonnes (en équivalent riz usiné), soit une hausse de 0,6 million de tonnes par rapport aux prévisions de décembre et 0,9 pour cent de plus qu’en 2023-2024.
S’agissant des cultures de 2025, la principale période de semis de blé d’hiver dans les pays de l’hémisphère Nord s’est achevée en janvier. Dans l’Union européenne, les premières estimations indiquent une augmentation des semis, principalement de blé tendre, la majeure partie de cette expansion étant à mettre au compte de la France et de l’Allemagne. Les conditions météorologiques ont en général été favorables ces derniers mois et, malgré un temps plus sec que la moyenne prévu en février, les rendements du blé devraient s’améliorer en 2025, après un bas niveau l’année dernière, ce qui confirme la perspective d’un rebond de la production. Au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, la superficie de blé d’hiver devrait croître après les conditions d’ensemencement difficiles qui ont restreint la superficie cultivée l’année dernière. En Fédération de Russie, les conditions météorologiques plutôt défavorables ont contribué à une réduction des emblavures ce qui, si l’on prend également en compte le fait que les températures anormalement élevées pour la saison ont aminci la couverture neigeuse et accru le risque de mortalité hivernale début 2025, pourrait faire légèrement fléchir la production. En Inde, les prix rémunérateurs et les conditions météorologiques restées favorables permettent d’envisager des perspectives de production globalement positives pour la culture de blé de 2025.
Dans les principaux pays producteurs de céréales secondaires de l’hémisphère Sud, les cultures de 2025 devraient être récoltées à partir du deuxième trimestre de l’année. En Argentine, la surface consacrée au maïs devrait reculer par rapport à l’année dernière, car les agriculteurs s’inquiètent des répercussions de la maladie du rabougrissement du maïs transmise par les cicadelles, qui avait déjà touché la production en 2024. Toutefois, compte tenu des conditions météorologiques favorables prévues ces deux prochains mois, les perspectives de rendement restent globalement positives. Au Brésil, le raffermissement des prix du maïs pourrait favoriser un léger accroissement du total de la superficie plantée par rapport aux estimations préliminaires, tandis que les rendements devraient s’améliorer en glissement annuel. Toutefois, le fait que les semis de soja aient pris du retard continue de susciter certaines inquiétudes, car cette situation pourrait retarder les semis de la principale culture de maïs safrinha. En Afrique du Sud, les prix records du maïs ont entraîné une augmentation des semis de maïs. Après des précipitions inégales au dernier trimestre 2024, les conditions météorologiques se sont améliorées et l’on prévoit toujours un rendement dans la moyenne, voire au-dessus.
L’utilisation mondiale de céréales en 2024-2025 devrait augmenter de 0,9 pour cent (24,5 millions de tonnes) par rapport à son niveau de 2023-2024 et atteindre 2 869 millions de tonnes, soit 9,8 millions de tonnes de plus que ce qui était indiqué dans le rapport de décembre. La majeure partie de cette augmentation est due à une révision à la hausse de 8,4 millions de tonnes de l’utilisation de céréales secondaires prévue en 2024-2025, laquelle s’explique principalement par un relèvement de l’utilisation de maïs attendue, en particulier dans le secteur de l’alimentation animale. Les prévisions ont donc été portées à 1 535 millions de tonnes, soit 1,0 pour cent (14,7 millions de tonnes) de plus que le niveau enregistré en 2023-2024. En revanche, les prévisions concernant l’utilisation mondiale de blé en 2024-2025, établies à 797,2 millions de tonnes, n’affichent qu’une faible progression (0,8 million de tonnes) depuis le rapport de décembre et restent proche de leur niveau de la dernière campagne, car on s’attend à ce qu’une hausse de la consommation alimentaire compense un recul de l’utilisation de blé dans l’alimentation animale pendant cette campagne. L’utilisation mondiale de riz devrait augmenter de 1,9 pour cent en 2024-2025 et atteindre un nouveau pic de 537,2 millions de tonnes. Cette prévision affiche 500 000 tonnes de plus que ce qui était prévu en décembre, compte tenu de la révision à la hausse apportée aux prévisions concernant l’utilisation dans de nombreux pays africains, qui a plus que compensé l’abaissement des perspectives concernant l’utilisation intérieure en Inde.
Les dernières prévisions de la FAO au sujet des stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes de 2025 ont été révisées à la baisse de 7,8 millions de tonnes et indiquent à présent un recul de 2,2 pour cent (19,3 millions de tonnes) par rapport aux niveaux d’ouverture, soit 866,6 millions de tonnes. Malgré la baisse des stocks qui est attendue, le rapport stocks/utilisation de céréales dans le monde en 2024-2025 devrait se chiffrer au niveau confortable de 29,8 pour cent, un niveau toutefois plus bas que celui de 2023-2024, qui était de 30,9 pour cent. Les estimations concernant les stocks totaux de céréales secondaires ont été abaissées de 6,1 millions de tonnes par rapport aux prévisions précédentes et s’établissent à présent à 354,2 millions de tonnes, indiquant ainsi un recul de 3,8 pour cent (14,1 millions de tonnes) par rapport à leurs niveaux d’ouverture. Cette révision est en grande partie imputable à une forte réduction (10,1 millions de tonnes ou 20,5 pour cent) des stocks de maïs prévus aux États-Unis d’Amérique, réduction elle-même due à une baisse de la production attendue et à une amélioration des perspectives d’exportation depuis le rapport précédent. Les stocks mondiaux de blé ont eux aussi été revus à la baisse ce mois-ci, de 1,3 million de tonnes, et descendent à 308,4 millions de tonnes, soit un recul de 2,9 pour cent par rapport à leurs niveaux d’ouverture. Cette révision découle d’une réduction de 3 millions de tonnes des réserves de blé prévues en Chine, où les importations de cette céréale devraient diminuer. Les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation 2024-2025 ont été réduites de 500 000 tonnes depuis décembre. Toutefois, elles continuent d’indiquer que les réserves mondiales de riz devraient croître de 2,0 pour cent et atteindre le niveau record de 204,0 millions de tonnes, du fait de la reconstitution des stocks attendue dans l’ensemble des pays importateurs de riz et de réserves totales toujours abondantes dans les pays exportateurs de riz.
Estimés à 483,5 millions de tonnes, un niveau quasiment inchangé depuis le dernier bulletin, les échanges mondiaux de céréales en 2024-2025 se dirigent vers une contraction de 5,6 pour cent (28,7 millions de tonnes) par rapport au niveau de 2023-2024. Les échanges mondiaux de céréales en 2024-2025 devraient se chiffrer à 227,7 millions de tonnes, soit 6,8 pour cent (16,5 millions de tonnes) de moins qu’en 2023‑2024. L’affaiblissement de la demande d’orge et de maïs en Chine a entraîné une révision à la baisse des échanges mondiaux d’orge (moins 2,1 millions de tonnes sur un mois) et de maïs (moins 0,7 million de tonnes sur un mois). La dégradation des prévisions concernant les exportations d’orge en partance de l’Australie et de l’Union européenne et les exportations de maïs en partance du Brésil, de l’Inde et de la Fédération de Russie a également contribué à l’affaiblissement des perspectives commerciales. Les prévisions de la FAO relatives aux échanges de blé en 2024-2025 (juillet-juin) ont également été revues à la baisse, de 1,5 million de tonnes, depuis décembre et s’établissent à présent à 196,7 millions de tonnes. À la suite d’une révision à la baisse, les prévisions concernant les importations de blé de la Chine sont tombées à leur plus bas niveau depuis 2019-2020, car les importations devraient ralentir plus que prévu et l’on s’attend à une diminution de la demande intérieure de blé destiné à l’alimentation animale. Les ventes à l’exportation ont été revues à la baisse pour l’Union européenne, sous l’effet d’un resserrement des disponibilités, et pour la Fédération de Russie, en raison d’un ralentissement des exportations et de la mise en place d’un quota d’exportation (de 10,6 millions de tonnes) pour la période allant de mi-février à fin juin, le quota d’exportation de blé du pays le plus faible depuis cinq ans. Les échanges internationaux de riz devraient atteindre 59,1 millions de tonnes en 2025 (janvier-décembre), un niveau en hausse par rapport à l’estimation révisée (58,4 millions de tonnes) enregistrée pour 2024 et supérieur de 3,5 millions de tonnes à ce qui était indiqué en décembre. Il est toujours prévu que l’Inde soit le moteur principal de cette expansion attendue en 2025, même si le Brésil, le Myanmar et l’Uruguay devraient également intensifier leurs expéditions au cours de l’année.Tableaux récapitulatives
