FAO en Côte d'Ivoire

Bénéficiaire du projet PROMIRE, N’Guessan Amlan Monique reprend espoir grâce à l’agroforesterie

26/01/2024

N’Guessan Amlan Monique est une veuve de 64 ans, mère de 4 enfants. Elle est productrice de cacao à Ebikro-N’Dakro dans la région du Sud-Comoé. Le décès de son époux depuis près de 20 ans lui a laissé un vide émotionnel et a eu pour conséquence également   des difficultés financières auxquelles elle doit faire face toute seule.  Avec sa condition de veuve, elle a désormais la responsabilité de nourrir et de prendre soin de ses enfants.  

Pour la sexagénaire, une journée de travail commence à 7h 30 minutes et prend fin à 12 h30. Chaque jour, elle lutte en travaillant pour l'avenir de ses enfants grâce à sa plantation de cacao de 1 hectare, même si la main d’œuvre et les moyens lui font défaut pour l’entretenir. Dans sa plantation, plusieurs cacaoyers s’asséchaient et mouraient du fait du soleil. Aussi, la production était insignifiante et il était vraiment impossible de subvenir aux besoins de la famille. Les fluctuations des prix du cacao, les conditions climatiques imprévisibles et les besoins de la famille au quotidien demeurent pour elle, un casse-tête.

Depuis deux ans, elle bénéficie de l’appui du projet Promouvoir une production de cacao sans déforestation pour réduire les émissions en Côte d’Ivoire (PROMIRE) exécuté par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique.   L’appui du projet a consisté à apporter un soutien précieux aux producteurs de cacao en leur enseignant des bonnes pratiques agricoles durables, en renforçant les capacités des femmes en alphabétisation numérique, en leadership et développement personnel et en entreprenariat.

« La première fois que j'ai entendu parler du projet PROMIRE, j'étais sceptique mais j’ai adhéré avec l'espoir que cela apporterait des améliorations à ma plantation et à ma vie. L’aspect du projet qui a grandement contribué à mon bien-être était l'accent mis sur la préservation des forêts. J'ai été encouragée à adopter des pratiques agricoles qui préservent la biodiversité et contribuent à la lutte contre la déforestation.  J’ai reçu plusieurs plans d’arbres forestiers et fruitiers que j’ai planté sur ma parcelle de cacao.  Je constate que les cacaoyers se développent bien et le rendement de ma plantation a considérablement augmenté. Cela a également eu un impact positif sur la qualité de mon cacao, car les acheteurs internationaux accordent de plus en plus d'importance à la durabilité des pratiques agricoles.

Les revenus de la plantation sont pour nous un véritable soulagement. Je m'accroche à l'espoir et à la détermination. Chaque matin, je me lève avec la volonté de fournir un avenir meilleur à mes enfants. Mon amour pour mes enfants et ma passion pour la terre me donnent la force de continuer » se réjouit-elle.  

« L’appui que je reçois renforce ma conviction que le changement est possible, si j’ai longue vie, je sais qu’un jour je serai heureuse grâce aux retombées des arbres que je plante maintenant. En partageant mon histoire, je souhaite sensibiliser sur les défis auxquels font face de nombreuses veuves productrices de cacao comme moi. Mon rêve est que, grâce à une prise de conscience collective et à des actions concertées, et que plusieurs femmes adhèrent au projet, je les sensibilise déjà pour cela ; afin que nous puissions créer des conditions plus justes pour les agriculteurs et agricultrices, garantissant un avenir durable pour nos familles et nos communautés » conclut-elle.