Selon Dr Michel Amani Kouakou, le directeur général adjoint du Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), chargé de la recherche et du développement agricole, la production aquacole est « très déficitaire en Côte d’Ivoire » Le pays produit 110.000 tonnes de produits halieutiques, quand les besoins en consommation sont estimés au-delà de 600.000 tonnes, d’où un gap à combler d’environ 500.000 tonnes.

En vue d’inverser la tendance et soutenir les efforts du gouvernement ivoirien qui ambitionne atteindre l’autosuffisance en poissons en 2031, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à travers son programme FISH4ACP a organisé une mission d’appui à la station de recherche sur la pêche et l’aquaculture continentale du CNRA, à Bouaké du 19 au 23 juin 2023.

Cette mission menée en collaboration avec l’Université de Liège, (Belgique) a permis l’élaboration d’un rapport d’évaluation du programme d’amélioration génétique du CNRA pour le tilapia et fait des recommandations afin de produire une souche locale de tilapia. Ledit rapport a été remis officiellement le vendredi 2 février 2024 au DGA du CNRA.

Selon Mme Djiré Foungnigué, la stratégie FISH4ACP vise à accompagner le CNRA afin d’avoir des géniteurs de qualité et ainsi mettre à la disposition des pisciculteurs des alevins eux aussi de qualité. « L’évaluation de la station du CNRA a en outre permis d’identifier des besoins en termes d’équipements, d’infrastructures et du personnel pour la mise en œuvre du programme d’amélioration génétique du tilapia. Par ailleurs, le diagnostic des souches déjà présentes à la station a été réalisé et des méthodes de caractérisation ont été proposées par l’Université de Liège. » A-t-elle fait savoir.

« L’appui de la FAO va se poursuivre par un renforcement des capacités du personnel de la station du CNRA et la fourniture d’équipements afin de contribuer à avoir une souche locale améliorée qui puisse être performante et produire des alevins de qualité », a-t-elle insisté.

Se félicitant de cette initiative, le directeur général adjoint du CNRA, chargé de la recherche et du développement agricole, a relevé que la structure de recherche travaillera avec l’appui des partenaires à produire une souche améliorée performante, à croissance rapide, facile à produire et adaptée aux conditions climatiques du pays.

Il a également adressé un plaidoyer aux partenaires techniques et financiers dont la FAO à « aider » le CNRA en termes d’équipements pour « monter un bon laboratoire de génétique ». Les recherches du CNRA, outil de recherche par excellence de la Côte d’Ivoire, couvrent quasiment tous les domaines agricoles du pays en vue d’atteindre la souveraineté et la sécurité alimentaire

Pour rappel, le programme FISH4ACP de la FAO a développé de manière participative avec les acteurs de la chaîne de valeur, une stratégie décennale. L’objectif étant de multiplier par neuf la production actuelle, en passant d’une moyenne de 7.000 tonnes de tilapias à plus de 63.000 tonnes en 2031.

Ce programme est une initiative de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) visant à soutenir le développement durable de la pêche et de l’aquaculture. Il est mis en œuvre par la FAO et financé par l’Union européenne (UE) et le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ).