Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Quel rôle peuvent jouer les services de conseil et de vulgarisation agricole pour parvenir à l’égalité des sexes et améliorer la nutrition?

Le Groupe de travail sur la nutrition du Forum mondial pour le conseil rural (GFRAS), dont la FAO est membre, vous invite à analyser le rôle que la vulgarisation agricole et les services de conseil peuvent jouer pour contribuer à réduire les inégalités entre les sexes et améliorer la nutrition. L'égalité des sexes et la nutrition sont deux sphères assez étroitement liées et de nombreuses preuves indiquent que les inégalités entre les sexes compromettent de façon importante les objectifs de sécurité alimentaire et de nutrition [i].

Il semble donc utile, pour s'attaquer à ces problèmes, d'adopter des approches intégrées qui permettent de connecter la conception et la mise en œuvre de différents programmes dans plusieurs disciplines et secteurs. L'importance de ces approches a par ailleurs été récemment mise en relief par la Décennie d'action des Nations. Unies pour la nutrition. Dans ce contexte, il apparaît que les services de conseil et de vulgarisation agricole sont capables de jouer un rôle significatif pour promouvoir l'égalité des sexes et améliorer la nutrition.

Les services de conseil et de vulgarisation agricole concernent toute organisation du secteur public ou privé (ONG, organisations d'agriculteurs, sociétés privées, etc.) qui facilite l'accès des agriculteurs et d'autres acteurs ruraux au savoir, à l'information et aux technologies, ainsi que leurs interactions avec d'autres parties prenantes, et qui les aide à développer leurs propres compétences et pratiques techniques, organisationnelles et de gestion, de manière à améliorer leurs moyens d'existence et leur bien-être [ii]

Au cours des dernières décennies, le rôle des services de conseil et de vulgarisation agricole a énormément évolué ; ceux-ci sont moins axés sur la production et plus orientés vers un modèle de transfert technologique qui met l'accent sur des objectifs plus vastes de développement tels que l'amélioration des moyens d'existence ruraux dans le cadre d'une approche basée sur la demande, la participation et le marché. C'est dans le contexte de ce nouveau paradigme qu'apparaît le rôle potentiel des services de conseil et de vulgarisation agricole pour promouvoir l'égalité des sexes et soutenir les interventions en matière de nutrition.

L'expérience indique que ces services de conseil et de vulgarisation agricole peuvent s'avérer utiles pour favoriser les résultats nutritionnels, renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des membres du ménage, et garantir des systèmes alimentaires durables promouvant une alimentation saine. Qu'ils proviennent du secteur public, privé ou bénévole, les services de conseil et de vulgarisation agricole sont souvent considérés comme un mécanisme potentiellement efficace pour influencer les décisions de production et de consommation des ménages ruraux afin qu'ils cultivent, vendent et consomment des aliments plus nutritifs et diversifiés et qu'ils utilisent des technologies propres à leur faire gagner du temps et à rendre les travaux moins pénibles.

Dans le même temps, il est essentiel que ces services de conseil et de vulgarisation agricole abordent également les contraintes en matière d'égalité des sexes et l'accès inégal aux services et à la technologie de manière à contribuer de façon efficace à l'amélioration des régimes alimentaires et de la nutrition. Le projet INGENAES,  financé par USAID pour aider les pays à mettre en place des services de conseil et de vulgarisation solides et sensibles à l'égalité des sexes et à la nutrition, a commencé à s'attaquer à ces problèmes en soutenant l'adoption de politiques tenant compte de l'égalité des sexes et de la sécurité nutritionnelle comme objectifs des services de conseil et de vulgarisation, moyennant la création d'institutions chargées des services de conseil et de vulgarisation, et la divulgation d'un matériel accessible au personnel sur le terrain. Au Libéria, par exemple, le projet INGENAES enquête auprès des destinataires des services de conseil et de vulgarisation agricole, en collaboration avec l'université de Cuttington et le ministère de l'agriculture, pour mieux comprendre les facteurs qui font obstacle à l'octroi de services équitables à l'égard des femmes et des hommes, et pour garantir que la politique de haut niveau se traduise dans les faits sur le terrain et réponde aux besoins des agricultrices et des agriculteurs.

Toutefois, les expériences concrètes et les facteurs de succès, y compris les approches, les méthodologies et les outils œuvrant en faveur d'un accès équitable des femmes et des hommes aux services de conseil et de vulgarisation agricole ainsi que de résultats positifs en matière de nutrition, n'ont pas encore été établis de façon concluante et les exemples de réussite sont encore rares.

À la lumière de ce qui précède, l'objectif de cette discussion en ligne est de réunir des expériences, des méthodologies et des leçons apprises sur les pratiques de services de conseil de vulgarisation agricole sensibles à l'égalité des sexes et favorables à la nutrition dans le monde entier.

Nous vous invitons à réfléchir sur les questions suivantes :

  • Quelle devrait être, à votre avis, l'intervention des services de conseil et de vulgarisation agricole dans le développement au sens plus large, au-delà de l'octroi et de la facilitation de l'accès au savoir, à l'information et aux technologies ?
  • Quels sont les problèmes spécifiques qui empêchent les services de conseil et de vulgarisation agricole de venir à bout des inégalités entre les sexes et promouvoir la nutrition?
  • Connaissez-vous des exemples de services de conseil de vulgarisation agricole ayant réussi à résoudre les problèmes d'inégalités entre les sexes et à améliorer les résultats nutritionnels ? Quels sont les facteurs, notamment les approches et les outils spécifiques, qui expliquent ce succès ?
  • A votre avis, quel devrait être le rôle des principales activités d'une instance mondiale telle que le Groupe de travail sur la nutrition du Forum mondial pour le conseil rural (GFRAS) pour faire en sorte que les services de conseil et de vulgarisation agricole soient plus sensibles à l'égalité des sexes et puissent contribuer à l'amélioration des résultats nutritionnels.

Les résultats de cette discussion serviront à éclairer les travaux du Groupe de travail sur la nutrition du Forum mondial pour le conseil rural (GFRAS) récemment créé pour fournir des ressources et des opportunités de coordination efficace aux praticiens et aux responsables de politique. Nous espérons qu'un large éventail d'experts participe à cet échange de façon à stimuler l'adoption de pratiques novatrices, sensibles à l'égalité des sexes et favorables à la nutrition en matière de services de conseil et de vulgarisation agricole.

Les participants au forum deviendront membres de la communauté générale du Groupe de travail sur la nutrition du Forum mondial pour le conseil rural (GFRAS). Ils recevront des mises à jour sur les activités du groupe de travail et auront l'occasion de contribuer à de futures initiatives.

Merci beaucoup et  nous espérons avoir un débat enrichissant !

Hajnalka Petrics, Soniia David and Fatima Hachem, FAO

Edye Kuyper, INGENAES

 

[i] Christoplos. I. 2010. Mobilizing the potential of rural and agricultural extension. FAO. Rome.

[ii] FAO.2017. Strengthening sector policies for better food security and nutrition results. Gender Equality. Policy Guidance Note. Rome.

 

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For a long time now, AEAS have been male dominated; due to mainly the patriarchy arrangements. Knowledge and exposure is perceived as a preserve of men. The problem is even deeper in rural areas where agriculture is the mainstay of people's livelihoods. This approach is however in contrast with the situation on the ground; women are more involved in provision of agricultural labor, they are responsible for providing food for the family. They are however doing all that with little or no knowledge as the knowledge is sitting with the man. The extension workers in most cases are male; who may have barriers to effectively connect with women to get to the underlying causes of the inequalities women experience and how these can be addressed. This is the gap and food insecurity continues to widen and deepen. Unless we begin to addressing the underlying causes which mainly touch on culture and tradition; unless we begin to transformatively empower women to understand their rights but also acquire reasonable levels of education and begin to create spaces for them to engage based on their needs; we will continue to experience these high levels of food insecurity and poor nutrition.

Mme Andrea Bohn

University of Illinois at Urbana-Champaign
États-Unis d'Amérique

I would love to hear from extension practitioners, describing a very practical way in which they are addressing nutrition in their work. I bet many are doing so without necessarily explicitly referring to nutrition. For example, by assisting farmers in better managing their poultry flock and making sure children are not exposed to the feces, nutritional outcomes can improve. 

The attached report on "Mainstreaming Nutrition into Agricultural Extension: Lessons Learned from the Integrated Agriculture and Poultry Nutrition Projects in Bangladesh" (jointly prepared by FAO/Bangladesh and INGENAES)  gives lots of examples of how to integrate nutrition in agricultural development and extension programs.

To what extent do you think should AEAS be involved in broader development, going beyond providing and facilitating access to knowledge, information and technologies?

Agriculture extension and advisory services can play a tremendous role in influencing uptake of technologies and 'best practices' among smallholders:

Farmers have different information needs based on their context, and hence use different channels to access information. At the same time, the available sources of knowledge and information have an immense influence on farmers' activities and practices. As such, tailoring AEAS to specifically facilitate access and exchange of nutrition-focused content is one way through which improved nutrition for communities can be realised.

Decision making power and uptake of technologies are inextricably linked; Identifying the entry-point to women's empowerment and ability to make and implement decisions is fundamental to realize improved nutrition. AEAS can be organised to identify and work with local 'influencers' in the communities to devise engagement strategies that will tailor messages based on women's sphere of control. For example, could the key to improved nutrition be on developing and facilitating exchange of knowledge and information on production of small livestock such as chicken?

By employing engagement strategies that target and address women's interests and access to resources, AEAS can facilitate improved gender and equality and improved nutrition. From previous studies, it has been established that socialisation is a major process through which knowledge shared and converted within the small holder set up, with the main models used for knowledge dissemination involving the face to face interaction between the farmers and the extension agents.

See journal article attached.

Agriculture development plays an essential role in improving nutrition. In many development countries, women play a major role in agricultural production, a critical component of food security – women farmers bring to bear valuable knowledge in seed selection, vegetative propagation and the reproduction of plants and animals. A growing body of evidence in international development establishes that gender equality at the household and community levels leads to superior agricultural and development outcomes, including increases in farm productivity and improvements in family nutrition. 

There is currently need to establish an effective agricultural extension services for food and nutrition security, health and to achieve a range of rural development goals. It helps to reduce poverty through improved nutrition and increasing family income through increased and improved agricultural production primarily for women and their children in developing countries. 

Extension services help farmers to access information on technologies, markets, inputs, and finance, and upgrade their farming and managerial skills.

Urgent efforts are required to: 

  • enhance women’s and men’s access to and knowledge about new agricultural technologies; 
  • ensure that farmers and other actors in value chains can deal with changing markets; 
  • enable farmers to adapt to new climate change challenges; 
  • support rural communities to manage their natural resources more effectively; 
  • assist farmers to make optimal use of their available resources to ensure access to food and income for their families.