Pouvez-vous fournir des commentaires sur les programmes de nutrition scolaires ou repas scolaires déjà mis en œuvre dans votre pays ? Si c'est le cas, sont-ils liés à des activités sur l'éducation nutritionnelle et des menus utilisant des aliments issus de l'agriculture familiale, ou à toute autre intervention relative à la nutrition scolaire ?

Au Bénin, il y a des ONG membres de l'Alliance Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle qui ont expérimenté des activités de nutrition communautaire et de jardins scolaires. Les élèves apprennent à cultiver des légumes, qui servent après dans des séances de démonstration culinaire. Ils sont aussi éduqués sur la nécessité de manger des repas équilibrés et de consommer des fruits et légumes. Ils sont encouragés à répliquer cela à la maison. Toutefois, il peut exister un fossé entre l'école et la maison. Si les parents n'ont pas les moyens financiers nécessaires pour varier l'alimentation, alors il n'y aura pas de résultats.

Pensez-vous qu'il est nécessaire de soutenir les pays dans la transition vers une gestion nationale des programmes liés à l'alimentation scolaire et la nutrition ?

C'est peut être nécessaire pour généraliser les bonnes pratiques à l'échelle nationale. Mais, les pays sont ils prêts à gérer ces programmes avec efficacité? Je pense que pour y arriver, il faut dans un premier temps capitaliser les expériences passées et en cours. Et ensuite, mettre en place un dispositif qui responsabilise les acteurs en fonction de leurs compétences.

Comment les gouvernements peuvent-ils accéder à un financement interne ou externe pour mettre en œuvre des programmes d’alimentation scolaire?

Les gouvernements peuvent collecter un montant forfaitaire sur certaines opérations (comme le prélèvement sur les opérations bancaires) pour mobiliser le financement. Ils peuvent aussi faire appel à la responsabilité sociale des entreprises. Par exemple certaines banques, des opérateurs mobiles et autres opérateurs économiques ont créé des fondations. Ces fondations peuvent contribuer. Les communautés peuvent aussi contribuer en nature. Par exemple, servir de main d'oeuvre pour la construction des cantines, apporter la biomasse (dans ce cas, il ne s'agit pas de bois mais plutôt de sources d'énergie renouvelables tels que les coques de noix de palme) nécessaire à la cuisson des repas. Enfin, des téléthons peuvent être organisés.

Quant au financement externe, les gouvernements peuvent soutenir les Organisations Non Gouvernementales qui implémentent de tels projets dans la recherche de financement, voire postuler ensemble si possible à des appels à projets.