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Chaque année, le 8 juin, le monde célèbre la Journée mondiale de l’Océan, désignée par les Nations Unies (ONU) comme une occasion spéciale de rappeler à l'humanité les bienfaits que l'océan nous procure, mais aussi la responsabilité individuelle et collective que nous avons tous de le protéger et d'utiliser ses ressources marines de manière durable.

Le Programme Nansen est l'initiative de coopération au développement de la Norvège, renommée et de longue date, pour la recherche et la gestion de la pêche. Depuis plus de 40 ans, le Programme aide les pays en développement à renforcer leurs capacités, nécessaires à l'utilisation et à la gestion durables des ressources océaniques, contribuant par la même occasion à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, en particulier les ODD1, ODD2, ODD5 et ODD14, à l'échéance cruciale de 2030.

«Le plan de travail du Programme est très pertinent pour les pays côtiers en développement et peut aider les gouvernements et les parties prenantes à atteindre (ou à s'approcher) de plusieurs des objectifs de développement durable des Nations Unies, notamment, mais pas exclusivement, l'ODD14, qui vise à faire de l'utilisation durable des océans une réalité», a déclaré Merete Tandstad, coordinatrice du Programme EAF-Nansen.

Au cours de la dernière décennie, le Programme a activement promu l'approche écosystémique des pêches (AEP) et renforcé le lien entre science et politique aux niveaux régional et national, sous la forte impulsion de la FAO. La nouvelle phase du programme (2017-2022), connue sous le nom de «Programme EAF-Nansen», renforce l'accent mis sur l'AEP et le soutien à la gestion, et élargit les domaines de travail en incluant les menaces connues et émergentes pour la durabilité des océans, telles que les pratiques de pêche non durables, le changement climatique et la pollution, et leur impact sur l'environnement marin. Un navire de recherche multidisciplinaire, le Dr Fridtjof Nansen, a été un point de repère important tout au long du programme. Il sert de source de connaissances de référence, nécessaires à une gestion saine de l’océan et fondée sur les sciences.

Financé par l'Agence norvégienne de coopération au développement (Norad) et exécuté par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien scientifique et technique de l'Institut norvégien de recherche marine (IMR) et de la Direction norvégienne des pêches, le programme est aujourd'hui une plateforme unique de coopération, de développement des capacités, de production et d'échange de connaissances dans les régions en développement, notamment en Afrique et dans le golfe du Bengale. Actuellement, 32 pays partenaires sont soutenus dans leurs efforts pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle par une gestion durable de la pêche et des autres utilisations de l'océan. Dans toutes ses activités, le programme promeut l'égalité des sexes et la participation effective des femmes, notamment au niveau de la prise de décision et de la gestion, où leur contribution est encore limitée.

«Au cours des 45 dernières années, le programme Nansen a permis aux pays côtiers en développement d'évaluer et de gérer leurs pêcheries. Avec un nouveau navire, le troisième Dr. Fridtjof Nansen, le Programme continue d'améliorer les connaissances et la coopération, afin que les pays partenaires puissent continuer à travailler à une utilisation plus durable de l'Océan et de ses ressources», a souligné M. Bård Vegar Solhjell, directeur général de la Norad. 

Depuis 2017, les scientifiques des pays partenaires du Programme ont collecté des données et des informations précieuses sur les écosystèmes marins, notamment sur les ressources halieutiques, la biodiversité, le changement climatique et les impacts de la pollution lors des campagnes Nansen dans les pays côtiers d'Afrique et d'Asie du Sud-Est. L'amélioration des connaissances sur les ressources et les écosystèmes marins par le biais de missions scientifiques à bord du navire de recherche Dr Fridtjof Nansen, ainsi que la promotion d'une bonne gouvernance de la pêche par la mise en œuvre du cadre de l'AEP sont des éléments essentiels pour atteindre les objectifs généraux du Programme visant à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire dans les pays partenaires.

Au cours de sa longue histoire, le Programme a connu de nombreuses réalisations importantes pour l'utilisation durable de l'océan, dont certaines sont mentionnées ci-dessous:

• L'établissement d'une coopération régionale en matière de gestion et de recherche sur la pêche dans l'Atlantique Centre-Est: Le Programme a joué un rôle déterminant dans la création d'un groupe de travail pour l'évaluation des pêcheries de petits pélagiques au large de l'Afrique du Nord-Ouest. Ce groupe est toujours actif aujourd'hui et se réunit chaque année pour fournir des conseils sur l'état des ressources et des pêcheries de petits pélagiques partagées au Comité des pêches pour l'Atlantique Centre-Est (COPACE).
• Établissement d’une collaboration régionale sur la recherche et la gestion des pêches et des océans en Afrique du Sud-Ouest: Le Programme a créé les conditions d'une coopération durable entre des pays autrefois en conflit. Cette coopération s'est ensuite étendue au-delà du secteur de la pêche et a abouti à la création de la Convention du courant de Benguela, la seule organisation intergouvernementale multisectorielle de gouvernance des océans en Afrique aujourd'hui.
• Génération de nouvelles connaissances sur la biodiversité marine: La plupart des études Nansen fournissent des connaissances précieuses sur les espèces et les habitats marins tropicaux et subtropicaux. Par exemple, 14 espèces nouvelles pour la science et un grand nombre d'espèces non décrites (environ 51) ont été découvertes dans les eaux du Myanmar.
• Application de l'AEP à la gestion de la pêche: 10 pays ont reçu un soutien spécifique pour la mise en œuvre de l'AEP et/ou la gestion des stocks partagés.

Le Programme a également tiré de précieux enseignements de la collaboration internationale en matière de développement, qui contribuent aujourd'hui au succès de l'initiative de développement de la pêche la plus ancienne qui existe. Une attention particulière est accordée:

• Au lien entre les sciences et la politique, où la recherche reste une priorité pour une prise de décision saine et des développements durables.
• Une approche adaptable aux priorités de développement et aux problèmes mondiaux. Conscient de l'émergence constante de nouveaux défis, le Programme a toujours été capable d'adapter ses objectifs. L'un des exemples récents est l'élargissement de son champ d'action aux aspects écosystémiques, à la variabilité et au changement climatiques et aux impacts de la pollution sur l'environnement marin, tout en veillant à ce que le Programme reste pertinent pour les pays partenaires.
• Les priorités des partenaires et le dialogue permanent, essentiels pour instaurer la confiance et le respect entre les partenaires, comme condition préalable à tout impact à long terme du développement durable. Cet aspect a en outre permis d'encourager la collaboration Sud-Sud, en créant des réseaux pour traiter des questions d'intérêt commun.
• Le renforcement des capacités, afin de permettre aux pays en développement de définir leurs propres priorités et politiques nationales, qui peuvent également être bénéfiques aux niveaux régional et mondial.

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