Les écosystèmes forestiers fournissent des biens et services prépondérants pour la subsistance et la survie de la population locale. Dans le cadre des activités de la septième Semaine forestière méditerranéenne (7SFM), un échange entre les jeunes scientifiques et professionnels du secteur forestier a été organisé par visioconférence le 22 mars 2022. Il ressort de cet échange qu’il est indispensable d’impliquer les jeunes et les femmes dans les processus de prise de décision au sein du secteur forestier. Une inégalité d’accès à l’information entre les zones urbaines et les zones rurales a également été constatée. Cette inégalité a suscité un réel manque d’intérêt en raison de l’exclusion des jeunes et des femmes des milieux ruraux. Ainsi, nous assistons à des exodes ruraux massifs des jeunes vers les villes, qui préfèrent s’orienter vers d’autres métiers plus lucratifs que la gestion forestière. En plus de ces constats précédents, il a été noté un manque d’appui technique, financier et institutionnel aux initiatives des jeunes et des femmes. 

Par conséquent, les métiers du secteur forestier sont de plus en plus abandonnés par les jeunes et les femmes, notamment en raison du manque d’information, de communication et d’opportunités d’emplois dans le secteur forestier. Selon nous, il est urgent et nécessaire de sensibiliser les jeunes et les femmes aux métiers du secteur forestier.

Ce dialogue a renforcé notre projet professionnel qui est de servir le monde en devenant chercheurs dans le secteur forestier. Il a également constitué une réelle opportunité d’apprentissage et créé une plus grande prise de conscience en ce qui concerne les défis que les jeunes rencontrent dans le secteur forestier dans la zone méditerranéenne et dans le monde en général. A l’avenir, il sera important de donner envie aux jeunes et aux femmes de s’intéresser au secteur forestier et de s’y impliquer à travers la vie associative.

À cet effet, nous comptons sensibiliser et former les jeunes et les femmes des milieux ruraux à toutes les chaînes de valeurs des produits forestiers non ligneux (PFNL) comme les champignons comestibles, les plantes médicinales, les plantes aromatiques et le miel. Ces PFNL sont importants sur le plan socio-économique et ont un fort potentiel en matière de diversification des sources de revenus pour les jeunes et les femmes. Outre leur usage médicinal, ils contribuent considérablement à la conservation de la biodiversité et à la gestion durable des écosystèmes forestiers. Cette initiative cible les jeunes et les femmes des milieux ruraux au vu de la forte discrimination de ces derniers dans le secteur forestier. 

Conjuguée à des efforts déployés au niveau mondial, une attention particulière doit être prêtée aux coopératives agro-forestières et/ou aux petites entreprises dirigées par des jeunes et des femmes. Au nombre de ces initiatives, nous pouvons énumérer l’appui technique et financier à:

- la formation des jeunes et des femmes aux chaînes de valeurs des PFNL et la valorisation de ces dernières; 

- la transformation des amandes d’arbres sauvages; 

- la production d’huiles végétales pouvant servir dans la cosmétique, les énergies renouvelables et l’alimentation humaine;  

- la valorisation des savoir traditionnels ancestraux dans l’utilisation des plantes médicinales issues des forêts;

- l’intégration des nouvelles technologies à travers les plateformes digitales et les médias sociaux pour susciter l’intérêt des jeunes et des femmes dans les métiers de la valorisation et de la conservation des ressources forestières; et

- les recherches menées par les jeunes et les femmes sur les stratégies d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets. 

Lionel Constantin Fosso (Karadeniz Technical University) and Moustapha Arèmou Kolawolé (University of Abomey-Calavi)