1er septembre 2022, Kinshasa - Des actions concrètes sont nécessaires afin de mettre fin aux tendances alarmantes de déforestation et de dégradation des forêts en Afrique, a-t-on appris la semaine dernière à Kinshasa lors de la 23e session de la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l'Afrique (AFWC).

Des participants de 53 pays ont pris part à la réunion, qui avait pour thème «Le rôle des forêts et de la faune sauvage dans le renforcement de la résilience et de la capacité de redressement face aux crises et aux menaces».

Créée par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’AFWC est l’un des forums intergouvernementaux les plus importants de la région pour discuter des questions relatives aux forêts et à la faune sauvage sur le continent.

Les participants ont appris que l’Afrique abritait 16 % des forêts du monde et que le taux de déforestation dans la région avait ralenti de 23 % entre 2000 et 2018. Toutefois, si l'on tient compte des taux de déforestation et d'expansion des forêts, le taux annuel moyen de perte nette de forêts en Afrique a augmenté, pour atteindre 3,9 millions d'hectares entre 2010 et 2020, ce qui équivaut à la perte nette de superficie forestière la plus élevée de la région en trois décennies. L'expansion des terres cultivées et la conversion des forêts en zones herbeuses ont été citées comme les principaux moteurs de pertes de forêts dans la région.

La Commission a invité les États membres à intensifier leurs efforts pour mettre un terme à la déforestation en renforçant la gouvernance forestière et en soutenant des systèmes agroalimentaires plus durables, en contribuant à accroître la productivité des terres agricoles existantes, notamment par l'agroforesterie. Les actions devraient cibler les petits exploitants agricoles et bénéficier aux femmes et aux autres groupes marginalisés, a souligné la Commission.

Restaurer les écosystèmes forestiers et gérer la faune sauvage

D'autres discussions lors de cette 23e session de l'AFWC ont porté sur la lutte contre la dégradation des forêts par le biais de l'Initiative pour la restauration des paysages forestiers en Afrique (AFR100), la gestion durable de la faune sauvage, et sur la manière dont les produits forestiers ligneux et non ligneux durables pourraient soutenir des bioéconomies et des sociétés résilientes et neutres en carbone.

La Commission a demandé une augmentation des allocations de fonds pour la restauration des forêts et la lutte contre les facteurs de dégradation des forêts, tels que la récolte non durable de bois de construction et de chauffage, en particulier dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes.

La Commission a également incité les participants à partager les leçons apprises, à développer de bonnes pratiques en matière de gestion durable de la faune sauvage, et à travailler avec la FAO à l'élaboration de nouvelles stratégies pour gérer les conflits entre l'homme et la faune sauvage au niveau national et transfrontalier.

Travailler pour une bioéconomie forestière en Afrique

L'AFWC a invité les participants à prendre des mesures afin de soutenir le développement de forêts plantées durables pour répondre à l'augmentation prévue de la demande de bois industriel et de bois de chauffage en Afrique. Elle a également appelé à l'élaboration de politiques visant à soutenir la transition vers une bioéconomie, en augmentant la durabilité, la légalité et la productivité de la production de bois.

La Commission, qui se tient normalement tous les deux ans, intervient dans un contexte de pression mondiale pour reconstruire «mieux et de façon plus durable» après la pandémie, en soulignant l'importance des forêts, ainsi que des populations autochtones et des communautés locales qui agissent en tant que gardiens des forêts, dans la lutte contre le changement climatique, comme cela a été souligné lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP 26) en novembre de l'année dernière.

La 23e session de l'AFWC a été accueillie par la République démocratique du Congo du 22 au 26 août.

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