FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

Les légumineuses à l’honneur ce 10 février

(c) FAO, 2021
10/02/2021

La Journée Internationale des Légumineuses est une occasion pour les acteurs de discuter des mesures pour améliorer la filière

10 février 2021, Antananarivo – L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en collaboration avec la Confédération Globale des Légumineuses (GPC), les plateformes des producteurs de légumineuses au niveau des différentes Régions, la Région Boeny, le Ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA) et le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (MAEP) de Madagascar, sensibilise le public à #AimezLesLégumineuses

La Journée internationale des légumineuses est une occasion de mettre en lumière les bienfaits nutritionnels des légumes secs et la contribution de ceux-ci à des systèmes alimentaires durables. Les légumineuses sont un atout indispensable pour relever les défis liés à la pauvreté, à la sécurité alimentaire, à la santé humaine et à la nutrition, ainsi qu’à la santé des sols et à l’environnement; elles participent ainsi à la réalisation des objectifs de développement durable.

Les légumineuses sont bénéfiques sur les plans :

 

…agricole

Pour l’agriculture, les légumineuses utilisent les bactéries du sol pour extraire l'azote de l'air. Ce processus naturel remplace la nécessité d'ajouter des engrais azotés dans les légumineuses, ce qui signifie que les légumineuses utilisent la moitié des apports énergétiques des autres cultures. Lorsque les légumineuses sont cultivées, elles utilisent 1/2 à 1/10 de l'eau d'autres sources de protéines. De nombreuses légumineuses sont adaptées aux environnements secs, ce qui les rend bien adaptées aux zones sujettes à la sécheresse. Les légumineuses comme les pois et les lentilles extraient l’eau à une moindre profondeur, laissant plus d’eau dans le sol pour la récolte de l’année suivante. Cela augmente l'efficacité d'utilisation de l'eau de l'ensemble de la rotation des cultures. Les légumineuses produisent un certain nombre de composés différents qui nourrissent les microbes du sol et sont bénéfiques pour la santé du sol. Une fois que les légumineuses sont récoltées, elles laissent des résidus de culture riches en azote qui fournissent des nutriments supplémentaires pour la prochaine culture qui sera cultivée. Cultiver des légumineuses en rotation avec d'autres cultures permet au sol de supporter des populations plus grandes et plus diversifiées d'organismes du sol qui aident à maintenir et à augmenter la fertilité du sol.

 

…environnemental

Lorsque le sol est fertilisé avec de l'azote sous forme de fumier, d'engrais ou de résidus de culture, les micro-organismes du sol transforment une partie de cet azote en protoxyde d'azote, qui est un puissant gaz à effet de serre. Le protoxyde d'azote est 300 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2) et représente environ 46% des émissions de gaz à effet de serre de l'agriculture mondiale. Étant données que les émissions de gaz à effet de serre liées à la production végétale sont largement tirées par les engrais azotés, les légumineuses fixatrices d'azote ont donc une empreinte carbone inférieure à celle des autres cultures.

 

…alimentaire et nutritionnel

Les légumineuses sont une source de protéines faible en gras avec des niveaux élevés de protéines et de fibres. Les légumineuses contiennent également des vitamines et des minéraux importants comme le fer, le potassium et le folate. La plupart des directives diététiques nationales recommandent les légumineuses dans le cadre d'une alimentation saine. Des études ont montré que les personnes qui mangent au moins une demi tasse de légumineuses par jour ont des apports plus élevés en fibres, protéines, calcium, potassium, folate, zinc, fer et magnésium, ainsi que des apports inférieurs en graisses totales et saturées. La quantité de protéines dans les haricots, les lentilles, les pois chiches et les pois est de 2 à 3 fois supérieure à celle des céréales comme le blé, le riz, l'avoine, l'orge et le maïs. Par rapport aux sources de protéines animales et à de nombreuses autres sources végétales, les légumineuses sont une source de protéines plus abordable et plus durable. Les légumineuses contiennent également des fibres solubles et insolubles. Les fibres solubles peuvent aider à gérer le poids corporel, la glycémie et à réduire le cholestérol. Les fibres insolubles, d'autre part, aident à la digestion et à la régularité. Les légumineuses contiennent aussi de l'amidon résistant, un type de glucide qui se comporte comme une fibre dans le corps; et il a été démontré qu'ils ont des avantages similaires pour la santé, tels qu'une réduction du taux de cholestérol et de sucre dans le sang ainsi qu'une amélioration de la santé intestinale.

 

À Madagascar, les quantités de légumineuses produites ne satisfont pas aux besoins de consommations rurales et urbaines

Pour aperçu, une courte opération interne de prospection de légumineuses a été menée en 2020 par le MAEP dans 4 Régions du Sud (Androy, Anosy, Atsimo Andrefana) : seulement 34 tonnes de niébé, 448,5 tonnes de maïs, 106 tonnes de haricot blanc, 600 tonnes de pois du cap ont été identifiées. Et à titre d’exemple, durant l’opération de protection sociale Vatsy Tsinjo à Antananarivo entre Mars-Mai 2020, des difficultés ont été rencontrées pour s’approvisionner en légumineuses.

D’après le Secrétaire Général du MAEP, Désiré TILAHY, « les légumineuses présentent des avantages non négligeables et il est impératif de diriger les réflexions sur l’importance des légumes secs pour l’agriculture durable et l’agroécologie ». Pour la Directrice du Commerce Extérieur du MICA, Edmée RATE-FINANAHARY RANTOARIVOLA, « le marché des légumineuses de Madagascar présente de bons potentiels à exploiter ».

Pour les producteurs, dont ceux de la plateforme de concertation et d’appui à la filière black eyes de la Région Boeny, « les acteurs doivent être structurés au niveau national pour faciliter la mise en œuvre des actions en faveur des filières léumineuses ».

Suivant la Présidente de la GPC, Cindy BROWN, « depuis le début de la pandémie Covid19, certains producteurs de denrées alimentaires à Madagascar ont subi des pertes d'aliments non périssables et d'autres aliments nutritifs, car les habitudes de consommation ont évolué vers des produits de base moins chers. Les consommateurs se sont tournés vers des aliments de longue conservation comme les légumineuses. Les consommateurs ont cuisiné plus de repas à la maison et ont moins mangé au restaurant. Et ils ont considérablement augmenté leurs achats de nouveaux produits à base de plantes. Les consommateurs sont plus attentifs à la protection de leur santé et, par conséquent, beaucoup d'entre eux se concentrent davantage sur des aliments plus sains comme les légumineuses. Les gens consomment des aliments spécifiques, pour renforcer leur système immunitaire. Le comportement d'achat a également fait une différence, car la pandémie a entraîné une plus grande sensibilité aux prix pour de nombreuses personnes. Aujourd'hui, le nombre de consommateurs pour lesquels la durabilité est un facteur majeur dans leurs décisions d'achat et de consommation a considérablement augmenté ».

Et le Représentant de la FAO, Mbuli Charles BOLIKO, a souligné « qu’il est impératif d’encourager la recherche, d’orienter l’attention des décideurs sur les mesures à mettre en œuvre, de mobiliser tous les acteurs pour relever les défis que représente le commerce des légumineuses et de défendre leur meilleure utilisation dans les rotations de cultures ».

Les échanges durant la séance en ligne dédiée à des discussions en panel sur les mesures à mettre en œuvre pour améliorer la filière des légumineuses ont fait ressortir les besoins : de sécurité semencière assurant une disponibilité et un accès à des semences de qualité aux producteurs, de l’application d’une meilleure gouvernance des produits phytosanitaires et pesticides, de la structuration des acteurs au niveau national, de l’amélioration voire constructions d’infrastructures de base et de marché, de la mise à disposition et accès à des biens et services habilitants, de meilleures informations et veilles stratégiques, à des interventions et des règlementations sensibles au genre, à la nutrition et à la réduction des pertes et gaspillages alimentaires.