FAO in Madagascar, Comoros, Mauritius and Seychelles

Les leçons apprises des dernières saisons au sein du Cluster SAMS passées à la loupe

(c) FAO, 2022
30/09/2022

Les acteurs du Cluster SAMS (sécurité alimentaire et moyens de subsistance) se sont penchés les 28 et 29 septembre 2022 derniers sur les expériences de 2021 et 2022 pour mieux se préparer à surmonter les futurs aléas et renforcer la résilience aux chocs climatiques pour tous, surtout au niveau des zones les plus vulnérables situées au Sud-Est et au Sud de Madagascar.

 

Ce Cluster SAMS, coordonné conjointement par le BNGRC (Bureau National de Gestion des Risques de Catastrophes)  et le Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage (MINAE) avec l'appui de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme Alimentaire Mondial (PAM), compte l'ensemble des acteurs publics (différents ministères et institutions du gouvernement), de la société civile (ONGs, associations, etc.) et des partenaires internationaux de développement bilatéraux et multilatéraux. 

 

Apprendre des expériences du passé pour mieux intervenir à l'avenir

Le Préfet de Fianarantsoa, qui a procédé à l'ouverture officielle de l'atelier de deux jours qui s’est tenu à l’Hôtel Pietra Fianarantsoa, a rappelé l’importance de l’anticipation des risques pour sauver des vies et des biens. L’importance socio-économique de l’anticipation est en effet significative cae cela permet de sauver des vies et de protéger les moyens d’existence contre les chocs immédiats, ainsi que de protéger les acquis de développement à long terme en renforçant la résilience des communautés locales au fil du temps.

 

Avec des stocks alimentaires insuffisants, des prix élevés des denrées de base en raison du COVID-19 et des restrictions connexes, et de faibles opportunités d'emploi, la situation devrait continuer à se détériorer. La sécheresse de 2020-2021 et la crise de la sécurité alimentaire qui en a résulté ont également aggravé la situation nutritionnelle.

 

Les expériences au niveau de l’assistance alimentaire qui doit être cohérente, rapide, sure et digne mais surtout toucher les plus vulnérables et être intégrée aux activités liées aux moyens de subsistance et au renforcement de la résilience, montrent que cette activité doit être harmonisée avec celles des autres secteurs et cluster intervenant comme la nutrition, la santé, etc. Les questions liées au ciblage et aux critères appliquées tenant compte de la dimension socio-culturelle ont été soulevées. La protection des personnes affectées, la prévention contre les abus et fraudes en application des principes humanitaires se sont révélées être encore des points qui méritent un effort concerté pour que le travail humanitaire suive les valeurs qui lui sont conférées.

 

Quoi qu’il en soit, les acteurs humanitaires s’accordent sur le besoin d’innovations, d’améliorer la coordination par la communication, le développement de synergie et l’harmonisation des approches bien que le risque zéro reste utopique dans la pratique.

 

La richesse des expériences partagées durant ces sessions confirme le contraste entre la théorie et ce qui se passe réellement sur le terrain, en situation d’urgence et/ou face à des conditions difficiles. Les membres du Cluster SAMS restent convaincus de l’importance d’une telle revue pour l’avenir des actions humanitaires et de renforcement de la résilience. Un rapport consolidant l’ensemble des leçons apprises, bonnes pratiques et recommandations sera bientôt disponible.

 

L’anticipation recommandée, les défis restent de taille

L’action d’anticipation, c’est-à-dire l’action en amont de protection des populations avant le choc, apporte un élément fondamental qui faisait défaut auparavant. Elle ne se substitue pas aux actions de réponses, mais les complémente pour réduire la gravité des impacts à relever.

 

La mise en place des mécanismes permettant cette anticipation demeurent cependant un énorme défi d’ordre institutionnel car il s’agit de lier l’analyse des risques, les actions et le préfinancement, avec une planification détaillée, intelligente et solide. Les outils, les capacités font l’objet de renforcements réguliers pour surmonter ces défis et aller de l’avant vers une humanité plus responsable et juste, en « ne laissant personne de côté ».