Maroc

Renforcer la résistance contre l'agroterrorisme et l'agrocriminalité en Afrique du Nord

21/03/2022

Renforcer la résistance contre l'agroterrorisme et l'agrocriminalité en Afrique du Nord

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a organisé un atelier sur les bonnes pratiques de gestion des urgences - Bio-menaces (GEMP-BT) à Marrakech, au Maroc, du 21 au 25 mars 2022, adapté aux services vétérinaires et aux forces de l'ordre de Mauritanie , Maroc et Tunisie. L'équipe a accueilli 35 participants à cet atelier de formation de formateurs, le premier du genre, présentant la nouvelle approche et les notions de bonnes pratiques de gestion des urgences (GEMP) et un tout nouveau module traitant du risque de bio-menaces.

La formation, qui a été mise en œuvre par une équipe de la FAO et un représentant du bureau régional de l'OIE, avec INTERPOL en soutien à distance, a permis aux participants de comprendre l'importance des menaces biologiques potentielles pour la santé et la production animales ; appliquer la méthodologie GEMP pour se préparer à répondre à l'agroterrorisme et à l'agrocriminalité ; se familiariser avec les prérequis de la prévention, de la surveillance, de la détection et de la réponse à l'agroterrorisme et à l'agrocriminalité, et les adapter aux contextes et situations spécifiques ; et comprendre les spécificités de la manipulation, de la sécurisation et du traçage des preuves.

L'activité a été réalisée dans le cadre d'un projet financé par le Programme de réduction de la menace liée aux armes d'Affaires mondiales Canada, « Renforcer la résistance contre l'agroterrorisme et l'agrocriminalité ». Il s'agit d'un projet conjoint dont les activités sont coordonnées par un consortium de trois organisations : la FAO, l'Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) et l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). La partie FAO du projet est mise en œuvre par le Centre de gestion des urgences pour la santé animale de la FAO (EMC-AH). À travers ses activités, y compris cet atelier, le projet vise à renforcer la collaboration entre les autorités vétérinaires et les autorités chargées de l'application des lois afin de renforcer durablement les capacités mondiales et régionales en cas d'urgence sanitaire animale résultant d'un acte d'agroterrorisme ou d'agrocriminalité contre les animaux.

Rassembler les agences nationales pour lutter contre les biomenaces

L'atelier a débuté par une session de formation intensive de remise à niveau sur le GEMP, suivie d'une session de formation de formateurs de plusieurs jours sur le nouveau module de bio-menace développé dans le cadre du projet. Tout au long de la semaine, les participants se sont livrés à des activités pratiques, les agences de santé animale et les forces de l'ordre travaillant en étroite collaboration pour observer et discuter du niveau de préparation de leur pays en ce qui concerne le risque de bio-menaces. L'atelier lui-même a fourni un cadre idéal pour que les agences de santé animale et d'application de la loi puissent se mettre en réseau et forger de bonnes relations à l'avenir, ainsi que pour analyser et discuter des systèmes en place dans leur pays pour lutter contre ces menaces..

L'objectif principal du nouveau module bio-menaces du GEMP est de présenter les spécificités d'un incident zoosanitaire potentiellement lié à l'agrocriminalité et à l'agroterrorisme, et de réfléchir à une stratégie pour apporter des réponses efficaces dans les domaines de la prévention, de la détection et le contrôle des flambées suspectes. L'atelier a servi à guider les participants dans la planification et l'organisation des activités de réponse, conformément à la méthodologie proposée par le GEMP. Les ateliers GEMP visent à fournir les principes de base de la préparation et de la planification des interventions d'urgence, à partager les expériences respectives des participants et à leur fournir des connaissances pratiques basées sur les principes de la gestion des urgences. En plus du GEMP classique, le module GEMP-BT traite spécifiquement de la surveillance et de la réponse aux actes de malveillance criminels ou terroristes qui nécessiteraient une collaboration entre les secteurs vétérinaire et répressif.

Une urgence zoosanitaire est l'une des crises les plus complexes auxquelles les services vétérinaires peuvent être confrontés. Ils doivent être bien préparés pour y faire face et pouvoir le contrôler rapidement et au moindre coût. Cela nécessite un plan clair, les moyens de le mettre en œuvre et la capacité de tester ce plan. Lorsque cet événement de santé animale est lié au terrorisme ou à la criminalité, une bonne collaboration entre les services vétérinaires et les forces de l'ordre est essentielle pour y faire face rapidement et avec succès. La méthodologie et les compétences transmises aux participants lors de l'atelier ont été conçues pour être utiles dans la préparation aux urgences telles que les attaques bioterroristes contre la production animale, la sécurité alimentaire, les maladies zoonotiques et même les maladies non infectieuses.

Après l'atelier, les participants continueront d'être soutenus par l'équipe de mise en œuvre du projet dans les trois organisations, avec des points focaux du projet dans les pays identifiés lors des missions précédentes soutenant les efforts de communication entre les agences concernées. D'autres ateliers sont prévus prochainement au fur et à mesure de la finalisation de la phase de formation du projet, notamment sur l'utilisation des procédures opérationnelles standard et un exercice de simulation, pour accompagner les pays dans le processus de mise en place de cette coopération nouvellement identifiée. Un grand exercice national, régional et international sera également organisé pour tester et mettre en pratique les connaissances acquises au cours de cet atelier et d'autres.

Lire l’article en anglais : https://www.fao.org/emergencies/fao-in-action/stories/stories-detail/en/c/1504986/