Maroc

Conférence Parlementaire sous le thème « Objectifs de Développement Durable : Quels rôles pour le Parlement ? »

Le rôle de la FAO en appui aux pays dans la mise en œuvre et le suivi des ODD
19/01/2017

- Rabat, Une conférence parlementaire a eu lieu ce matin au sein de la Chambre des Conseillers à Rabat. Monsieur Michael George Hage Représentant de la FAO au Maroc a prononcé son discours lors de la séance d’ouverture.

Début de citation : « Permettez-moi, tout d’abord de vous remercier en mon nom et au nom de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture pour avoir invité la FAO à prendre part aux travaux de cette importante Conférence Parlementaire.

Suite à la consultation multilatérale mondiale la plus large et approfondie de l’histoire, l’ambitieux Programme de Développement Durable pour 2030 se met maintenant en action dans chaque pays. Au cours des 15 prochaines années, les gouvernements, les parlements, la société civile, les agences internationales et plusieurs d’autres acteurs et institutions seront appelés à mettre en œuvre cette vision globale d’un monde libéré de la pauvreté et de la faim, tout en restaurant et en gérant les ressources naturelles de façon durable. Les défis multiples et complexes auxquels notre planète est confrontée obligent tous les acteurs à agir de concert pour transformer notre monde pour les générations actuelles et futures.

Dans ce cadre, permettez-moi de me féliciter pour l’organisation de cette Conférence, qui représente un effort remarquable non seulement pour la diffusion des concepts de développement durable et des démarches déjà entamées au niveau national mais aussi vers la définition du rôle du Parlement marocain, un des acteurs clés pour la réalisation des ODD. Un rôle législatif, budgétaire, de contrôle de l’action du gouvernement et d’évaluation des politiques publiques qui lui est confié de la Constitution de 2011, d’un côté, et de la Résolution 1/70 de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le Programme de Développement Durable, de l’autre côté, tel qu’il est approfondi par d’autres excellentes interventions d’aujourd’hui.

Le Programme à l’horizon 2030 reconnaît que nous ne pouvons désormais plus considérer l’alimentation, les moyens d’existence et la gestion des ressources naturelles séparément. L’accent doit être mis sur le développement rural et sur l’investissement dans l’agriculture, l’élevage, la sylviculture, la pisciculture et l’aquaculture, qui sont des outils puissants pour mettre fin à la pauvreté et à la faim et qui mèneront vers le développement durable. L’alimentation et l’agriculture se trouvent au cœur du Programme de 2030 pour un développement durable justement car elles permettent de mettre fin à la pauvreté et la faim tout en répondant au changement climatique et en préservant nos ressources naturelles.

D’ici à 2050, pour nourrir les 9 milliards de personnes qui habiteront la planète, la production alimentaire mondiale va devoir augmenter de 60 pour cent. À travers le monde, les ressources naturelles se dégradent, les écosystèmes sont perturbés et la diversité biologique est en train de disparaître. Le réchauffement climatique constitue une menace supplémentaire pour la production alimentaire mondiale. Et pourtant, atteindre l’objectif «FAIM ZÉRO» est possible. Aujourd’hui, il y a assez de nourriture pour tout le monde sur la planète mais presque 800 millions de personnes souffrent de la faim. Lutter contre la faim et la malnutrition, c’est non seulement encourager la production alimentaire, mais aussi augmenter les revenus, créer des systèmes alimentaires résilients et renforcer les marchés afin que les personnes puissent accéder à des aliments sûrs et nourrissants.

Le rôle des Nations Unies en tant que système organisateur et facilitateur des processus de soutien et des partenariats, jouera un rôle fondamental pour mettre en œuvre les transformations envisagées par les ODD et la FAO travaillera en étroite concertation avec le système des Nations Unies au Maroc.

Permettez-moi de rappeler que la FAO, agence spécialisée des Nations Unies, avec de nombreuses compétences techniques et une expertise unique dans les trois dimensions économique, sociale et environnementale du développement durable, accompagne depuis plus de soixante ans le Maroc dans le développement de son agriculture et l’amélioration du niveau nutritionnel de sa population.

Le cadre stratégique de la FAO est largement en phase avec les ODD, en promouvant une approche globale de gestion durable des ressources naturelles pour éradiquer la faim et la pauvreté. De plus, la FAO a développé une vision commune et une approche globale pour le développement durable dans les domaines de l’agriculture, des forêts et des pêches denommée SFA.

Le Cadre de Programmation par Pays, l’accord de partenariat qui définit les priorités de la coopération entre le Gouvernement du Maroc et la FAO, est également basé sur le développement durable dans ses dimensions économiques, sociales et environnementales et il est parfaitement aligné avec les ODD. Un de ses quatre Domaines Prioritaires est entièrement dédié au développement durable de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche.

Ce lien avec les ODD sera renforcé davantage dans le nouveau Cadre de Programmation par Pays pour 2017-2020, qui est en cours de formulation. Des activités spécifiques en appui au gouvernement pour la mise en œuvre et le suivi des ODD seront insérées, et notamment pour l’incorporation des ODD dans les stratégies nationales sectorielles et pour augmenter la disponibilité et qualité des données statistiques.

En fait, l’aspect statistique du suivi des ODD est particulièrement délicat, non seulement parce que un certain nombre d’indicateurs ne sont pas encore disponibles mais aussi parce que les données statistiques produites devront être comparables avec celles des autres pays.

Permettez-moi de rappeler, Honorables assistances, que la FAO est déjà fortement engagée dans le renforcement du système statistique national du secteur de l’agriculture à travers un projet en appui au Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime pour la réalisation du Recensement Général de l’Agriculture. Le Recensement Général fournira des données qualitatives et quantitatives précieuses sur les structures de l’agriculture, les systèmes de production, les caractéristiques et typologies des exploitations agricoles et les performances du secteur agricole. Pour la première fois, un Registre National de l’Agriculture sera réalisé. Le recensement agricole servira tout d’abord à mesurer le progrès vers la réalisation du Plan Maroc Vert mais fournira aussi des indications utiles pour le suivi des ODD.

Je tiens à souligner que la FAO, en tant qu’Agence gardienne pour le suivi de 25 parmi les 230 indicateurs des ODD, a la responsabilité d’appuyer les pays à recueillir les données utiles à mesurer ces indicateurs et à les rendre comparable avec les autres pays. Ces indicateurs portent sur les objectifs 1, 2, 5, 6, 12, 14 et 15 et couvrent principalement des domaines tels que l’éradication de la faim, l’insécurité alimentaire, la malnutrition et une gestion meilleure des ressources naturelles.

Afin de développer les meilleurs indicateurs et les plus appropriés, la FAO collabore étroitement avec la Commission de statistique des Nations Unies et le Groupe d’experts inter-agences de 28 pays sur les indicateurs des ODD. De plus, grâce à la Stratégie mondiale pour améliorer les statistiques agricoles, la FAO est en train d’élaborer des lignes directrices sur les nouvelles méthodes rentables pour produire des données dans le domaine agro-alimentaire.

Je souhaite clore mon allocution en assurant que la FAO est prête à fournir tout son appui et à travailler main dans la main avec le gouvernement, les petits producteurs, le secteur privé et d’autres acteurs clés pour aider le Maroc à mettre en œuvre le Programme de 2030. » Fin de citation.