Maroc

La FAO et l’IAV Hassan II signent un nouveau projet de coopération technique pour le développement de la "graine d'or"

Le Représentant de la FAO au Maroc et la Directrice de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II lors de la signature du projet
09/02/2017

- Rabat – Le Représentant de la FAO au Maroc et la Directrice de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II ont procédé aujourd’hui à la signature d’un projet de coopération technique pour la promotion de la culture de Quinoa au Maroc. A travers ce projet, les capacités nationales en matière de production, de traitement et de stockage du Quinoa seront renforcées.

La résolution 66/221 de l'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré 2013 «Année internationale du Quinoa» et a invité la FAO à en faciliter la mise en œuvre. La Résolution rend hommage à la valeur nutritive du quinoa et au rôle des peuples indigènes de la région andine dans la préservation du quinoa sous sa forme naturelle comme nourriture pour les générations présentes et futures.

Le Maroc, dans ses zones rurales devra faire face aux sérieux défis de la sécurité alimentaire, étant donné d’une part, le besoin d'alimenter une population croissante, et d’autre part, le nombre limité de cultures localement pratiquées, les ressources en eau limitées et le changement climatique. Dépendre de peu de cultures constitue une contrainte réelle à la sécurité alimentaire dans les régions arides et semi-arides marocaines déjà vulnérables et aux revenus modestes. Le projet proposé vise à renforcer la chaîne de valeur d’une nouvelle culture, le quinoa à travers une approche scientifique et participative d’une nouvelle filière impliquant différents acteurs. Au cours de la dernière décennie, la culture de quinoa a reçu une attention particulière au niveau mondial comme une culture agroindustrielle polyvalente capable de valoriser les sols marginaux et dans les zones aux conditions climatiques extrêmes.

L'idée innovatrice du projet de la FAO vient de son approche scientifique pluridisciplinaire de la filière, sa sensibilité pour une agriculture durable, à l'accessibilité pour tous aux produits alimentaires de hautes valeurs nutritives, à la sécurité alimentaire et celle des revenus, et à l'égalité des sexes.

Au Maroc, la disponibilité limitée de la semence de quinoa surnommée la "graine d'or" constitue depuis 3 à 4 dernières années une réelle contrainte à l’extension de sa culture. De nombreux agriculteurs souhaitent cultiver quelques dizaines d’hectares sinon plus et se trouvent confrontés au problème de disponibilité de la semence. Un deuxième défi à l'extension de la culture est en relation avec les techniques de culture qui sont encore à développer et à adapter. Depuis son introduction, les agriculteurs qui ont pratiqué la culture de quinoa n'ont pas été encouragés à la maintenir à cause de l’instabilité du rendement d'année en année. Parmi les raisons de cette instabilité de la production, les pratiques culturales non encore maitrisées et la difficulté d'extraire totalement la saponine des graines. La prise en considération de ces deux facteurs est déterminante pour assurer une production stable et suffisante, pour satisfaire le besoin familial et pour répondre à la demande croissante du marché national.

Le projet est considéré comme innovant, basé sur un partenariat interrégional qui facilitera le transfert de connaissances, de savoirs faire et d’échange de matériel génétique entre le Pérou, les pays ayant une longue expérience sur la culture de quinoa, et le Maroc où des expérimentations pilotes ont montré son adaptation à plusieurs de ses régions ; ce qui constitue une assurance au succès du projet. Depuis plus d’une décennie, les chercheurs et techniciens marocains ont évalué l’adaptation de diverses collections de quinoa dans des régions contrastées et les meilleures lignées et variétés ont été identifiées.

Le projet proposé est établi sur un partenariat sud-sud qui allie des partenaires Marocains et ceux d’autres pays producteurs dans l’objectif de renforcer la chaîne de valeur à base de quinoa au niveau national. L'implication d'experts nationaux et internationaux contribuera au succès de ce projet.