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Effet positif au Burkina Faso des agences de l'ONU basées à Rome


07/10/2014

Nord du Burkina Faso (FAO, FIDA, PAM) - L’ambassadeur des Etats Unis auprès des agences onusiennes basées à Rome, David Lane, a visité récemment des réalisations mises en œuvre par le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le nord du Burkina. Ces visites de terrain ont permis au diplomate américain, accompagné d’un groupe de journalistes de la région, de rencontrer les bénéficiaires, les services techniques et les autorités locales et de recueillir leurs témoignages sur l’impact réel des appuis des trois agences dans leur vie quotidienne.

Dans la province du Passoré, David Lane a visité successivement le Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) d’Arbollé, le bas-fond rizicole aménagé de Goubi, et une activité de soutien à l’élevage de volaille à Godin. Il était accompagné dans ses déplacements par Aristide Ongone Obame et  Jean-Charles Déi, respectivement Représentants de la FAO et du PAM, et de Jean-Pascal Kaboré, Chargé d’appui programme du FIDA, ainsi que des cadres des trois agences.

Le  Centre de Santé d’Arbollé mène des activités de traitement et de prévention de la malnutrition chez les  enfants de 6-23 mois et les femmes enceintes ou allaitantes souffrant de malnutrition aiguë modérée (MAM). Selon l’infirmier d’état de cette formation sanitaire, Jonathan Kaboré, 10,4 % des enfants de 6 à 23 mois de la Commune du Passoré souffrent de la MAM. Grâce à  l’appui du PAM, les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants dépistés modérément malnutris reçoivent des produits enrichis en micro nutriments.

Alice Kientega, mère de Thérèse Sawadogo, une enfant de deux ans malnutrie, témoigne de l’assistance du PAM: «Mon enfant était très malade et avait dépéri, mais après quelques semaines de prise en charge, non seulement elle a retrouvé son poids mais elle est plus mignonne et je suis maintenant fière d’elle ».

Ce sentiment de satisfaction est partagé par Jonathan Kaboré. «L’appui du PAM améliore significativement l’état nutritionnel des enfants malnutris. De janvier à août 2014, 269 enfants souffrant de MAM ont été pris en charge, avec un taux de guérison de 92%. Malheureusement, on rencontre parfois des ruptures de stocks de denrées alimentaires, et, les enfants ne peuvent pendant ces périodes bénéficier de leurs rations.»

Accroître la production agricole et renforcer la résilience des populations rurales pauvres

Arrivés dans le village de Goubi, le diplomate américain et sa délégation ont visité le bas-fond rizicole aménagé et mis en valeur grâce au financement du FIDA et au soutien du PAM sous forme de vivres-contre- travail pour les bénéficiaires pendant les travaux d’aménagement. Le bas-fond a été aménagé et est exploité par un groupement de 246 producteurs dont 105 femmes.

Minata Sawadogo possède l’une des meilleures parcelles aménagées et est considérée une productrice modèle, ce dont l’a félicité l’ambassadeur américain. «Si les pluies se poursuivent normalement jusqu’au mois d’octobre, je pourrais récolter 700 kg de riz, soit trois fois plus qu’en 2013, et la vente de l’excédent me permettra de payer la scolarité de mes enfants et d’acheter des animaux pour l’embouche», a-t-elle déclaré. «Sur ce bas-fond, nous avons eu un surplus de production. En plus de la sécurité alimentaire que nous avons maintenant, les revenus provenant de la vente de nos productions permettent d’améliorer nos conditions de vie. Qui plus est, le riz n’est plus un repas de luxe dans ce village», a présisé Moumouni Nocré, président du Conseil villageois de développement.

L’aviculture, une activité complémentaire pour des ménages vulnérables

A Godin, l’Ambassadeur a visité une des activités de production avicole améliorée mise en œuvre à travers un projet de la FAO visant à accroître la résilience des ménages vulnérables en réponse à la crise alimentaire de 2012.

A l’époque, Godin avait été l’un des 7 villages de la province du Passoré appuyés par la FAO dans le cadre de l’aide du fonds d’urgence des Nations Unies à 43 000 familles dans dix provinces qui avait fourni semences, petits ruminants, aliments pour le bétail et services de santé animale. Au démarrage du projet, chacun des 47 bénéficiaires du village a reçu 10 poules et un coq, ainsi que des aliments pour volaille, des produits sanitaires et une formation technique.

Aujourd’hui, chacun d’eux a plus de 80 volailles, outre aux ventes déjà réalisées grâce auxquelles les bénéficiaires arrivent à assurer les dépenses de leurs familles (frais de scolarité, achat de vélos, de matériel agricole, d’animaux pour l’embouche, etc.). Le projet est un appui important pour les populations les plus vulnérables, notamment les femmes chefs de famille et les personnes âgées. 

La synergie d’action FAO-FIDA-PAM donne des résultats probants

Dans la province du Yatenga, où l’Ambassadeur Lane a poursuivi sa visite, 5 500 bénéficiaires dont 4 600 femmes de sept villages bénéficient du Projet pilote de gestion des risques et catastrophes et du Projet de réduction des pertes post-récoltes, projets conjoints FAO- FIDA-PAM. Ces projets visent à réduire la vulnérabilité des communautés locales à travers une meilleure préparation et une capacité adéquate d’atténuation des risques liés aux aléas climatiques.

Dans la communauté de Nodin et le centre de formation de Tangaye, les actions conjointes des trois agences – avec l’appui du partenaire de coopération, l’Association Formation-Développement-Ruralité (AFDR) – mettent en exergue l’importance de la  synergie de ces actions. Elles ont porté sur plusieurs axes: l’élevage, la production agricole, la production de fumure organique, la production maraîchère, l’appui aux petits producteurs à travers la commercialisation de leurs excédents de production pour leur permettre d’accéder aux marchés à travers le projet Achats au service du progrès (P4P) du PAM.

Dans ces localités, l’appui conjoint des trois agences onusiennes aux populations vulnérables a été réalisé sous forme de transferts monétaires pour appuyer des travaux de creusage de puits pour le maraichage, de conservation et restauration des sols, d’aménagement d’une ravine, fournitures de matériel de construction pour les travaux, d’animaux, d’intrants et d’assistance technique.

Il s’est agi également d’activités de sensibilisation sur les questions de genre axée principalement sur l’accès égal à la terre, la formation à la gestion des organisations paysannes, la mise à la qualité et la gestion des pertes post-récoltes dans le cadre de la conservation du niébé.

Lors de la visite du périmètre maraicher de Nodin, l’Ambassadeur a rencontré les 39 femmes qui cultivent, même pendant la saison des pluies, oignons, choux, tomates, aubergines, etc.

Au centre de formation de Tangaye, de nouvelles techniques de fabrication de compost et de stockage post-récolte de produits agricoles ont été présentées.

Martine Sawadogo, une bénéficiaire de Tangaye, a dit toute sa satisfaction pour ce projet: «Ici au centre, grâce à l’appui des trois agences, nous avons pu bénéficier de diverses formations qui nous ont permis d’augmenter nos rendements et de mieux scolariser nos enfants, d’appuyer nos époux pour la diversification de l’alimentation de la famille, et de réaliser  des activités génératrices de revenus. Si nous avons une meilleure vie aujourd’hui, c’est grâce à tous ces appuis et tous les bénéficiaires par ma voix vous remercient.»

A la fin de cette visite, durant des échanges avec un grand groupe de bénéficiaires productrices de niébé, l’ensemble des activités du projet a été présenté par l’AFDR à l’ambassadeur et aux autres visiteurs. Les résultats atteints sont éloquents: 1400 ha aménagés, 500 ha emblavés pour la production de niébé, 7 ha aménagés pour le maraîchage, 24 puits maraichers creusés, 360 petits ruminants en multiplication, 591 tonnes de niébé produites en 2014 dont 500 tonnes vendues au projet P4P du PAM pour ses opérations dans le pays.

Avant la mise en œuvre du projet, les populations de la commune vivaient dans une précarité alimentaire quotidienne qui engendrait de forts taux de malnutrition et de maladies. Aujourd’hui, l’alimentation n’est plus une préoccupation. Mieux, le projet a favorisé un épanouissement économique des ménages et le taux de malnutrition a baissé.

Selon M. Amidou Ouattara, Président de l’AFDR, «les résultats d’une enquête réalisée par la FAO ont révélé qu’avec cet appui, la proportion des ménages bénéficiaires ayant des enfants malnutris a été réduite de près de 40%.

A côté de ces motifs de satisfaction subsistent des contraintes et difficultés que les bénéficiaires n’ont pas manqué de souligner: le transport des produits périssables, les clôtures pour protéger les cultures maraichères des dégâts effectués par les animaux, le besoin d’alphabétisation, d’équipement, la difficulté de mobilisation et de gestion de l’eau pour l’alimentation et la production, le besoin d’extension des périmètres pour la culture du riz, etc.

A la fin de la visite, le diplomate américain a déclaré: «J’ai été impressionné par la qualité des activités menées par le FIDA, la FAO et le PAM qui, avec des associations comme l’AFDR, illustrent la synergie d’actions des trois agences au profit des populations vulnérables dans une parfaite complémentarité. Les bénéficiaires qui reçoivent cet appui l’utilisent pour améliorer leurs conditions de vie (maraîchage, élevage, etc.), ce qui montre que  les populations elles-mêmes sont en train de se prendre en charge. Elles prennent des initiatives comme l’utilisation des nouvelles techniques culturales, la production de compost avec des moyens de base, etc,   pour produire mieux, améliorer leurs conditions de vie et renforcer leurs capacités de résilience; ce qui est très important dans le contexte du changement climatique».

Les populations bénéficiaires serviront certainement de référence à d’autres communautés qui vont s’en inspirer pour sortir de leur état de précarité et renforcer leur résilience vis-à-vis du changement climatique. Les trois agences espèrent pouvoir bénéficier de l’appui des donateurs afin de répliquer cette expérience positive au profit de plus de 1,3 million de personnes vulnérables identifiées lors de la dernière évaluation conjointe de sécurité alimentaire PAM/FAO/Gouvernement/Fewsnet pour les sortir de la pauvreté. 

Au cours de son séjour au Burkina Faso, l’ambassadeur a également visité d’autres projets de l’USAID et le MCA financés par le gouvernement américain.

 

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