FAO au Niger

43 ans d’action salvatrice au profit des populations nigériennes vulnérables

appui à la production maraichère
15/10/2020

Créée en 1945 au Québec (Canada), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fête cette année ses 75 ans d’existence. Reconnue comme étant l’agence spécialisée des Nations Unies pour la lutte contre la faim et la malnutrition dans le monde, la FAO a démarré ses activités au Niger en 1977. Depuis cette date, l’Organisation totalise 43 ans de présence dans le pays et a exécuté plus de 400 projets et programmes au profit des populations nigériennes.

Les actions de la FAO au Niger sont menées par le biais de divers programmes et projets. Concernant son programme de développement, des projets phares parmi lesquels le projet de développement rural intégré de Keita, le projet de promotion de l’utilisation d’intrants agricoles, le projet de la petite hydraulique, le projet de soutien au processus d’appui aux communes de convergence, le projet d’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages vulnérables par le renforcement de la production et l’utilisation de semences améliorées et le programme de renforcement de la résilience des ménages vulnérables au sahel ont été mis en oeuvre à la satisfaction du Gouvernement nigérien et des populations. A titre d’illustration, le projet Keita a permis la récupération et la mise en valeur de 11 230 hectares avec la plantation de 9 millions d’arbres et a concerné 412 villages. La création de 350 boutiques d'intrants et le renforcement de capacités de plus de 81 000 producteurs agricoles ont été possible grâce au projet de promotion de l’utilisation d’intrants agricoles. Huit centrales communales d'une capacité de 50 tonnes chacune et des boutiques villageoises d'une capacité de 20 tonnes chacune ont été construites et équipées par le biais du projet de soutien au processus d’appui aux communes de convergence.

Dans son programme d’urgence, de 2005 à 2016, la FAO a apporté des soutiens substantiels à plus de 4 millions de personnes vulnérables, dont 2,1 millions de femmes, chefs de ménage. Ce résultat est le fruit d'une centaine de projets exécutés sur tout le territoire pour un montant global d’environ 90 millions de dollars américains mobilisés auprès de divers bailleurs de fonds.

À toutes ces réalisations s’ajoutent les projets formulés dans le cadre de la mise en œuvre du Cadre de Programmation Pays (CPP) signé entre la FAO et le Gouvernement nigérien. Le dernier CPP en cours a été signé officiellement le 3 octobre 2017. Ce document, élaboré sur la base des priorités de développement du pays, définit toutes les interventions de la FAO pendant la période 2017-2020 pour un montant global de 50 millions de dollars américains, soit plus de 30 milliards de francs CFA.

Dans le cadre de l’appui à l’accroissement, la diversification et la valorisation des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques et la promotion de la nutrition (Premier domaine prioritaire du CPP), les interventions de la FAO ont permis d’atteindre depuis 2017, 42 000 ménages de producteurs qui ont vu leurs capacités renforcées à travers les Champs Ecoles Agro Pastoraux (CEAP), d’aménager 151 hectares, d’apporter un appui à la petite irrigation pour 28 structures professionnelles agricoles, de former 60 aquaculteurs et 15 agents d’encadrement sur l’aquaculture commerciale suivant l’approche « fermier à fermier » et d’appuyer l’élaboration du document de la stratégie nationale du développement de l'aquaculture suivi de son plan d'action adopté par le Gouvernement. Le volet nutrition a été pris en compte à travers l’éducation nutritionnelle dans une approche « Assainissement Total Pilote par la Communauté (ATPC) ».

En ce qui concerne le renforcement d’un environnement politique et institutionnel favorable au développement agricole, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la gouvernance durable des ressources naturelles (second domaine prioritaire du CPP), la FAO-Niger a accompagné le Gouvernement pour la création et le renforcement d’un environnement propice à la mise en œuvre de l’initiative 3N « Les Nigériens nourrissent les nigériens » et des politiques sectorielles dans la vision des Objectifs de Développement Durables (ODD). La FAO Niger a aussi apporté un appui à l’élaboration du document des recommandations Alimentaires pour le Niger (RAN) et a conduit un plaidoyer auprès des ministères techniques (agriculture, environnement, commerce, hydraulique) et des institutions publiques (HC3N, DNPGCA) pour l’intégration du financement des activités de nutrition dans leur programmation budgétaire annuelle. Toujours dans ce second volet du CPP, la FAO Niger a également contribué à la mise en place de l'Interprofession de la filière riz au Niger. Sur la question foncière, 98 commissions foncières de base (COFOB) totalisant 1 176 membres, dont 294 femmes ont été installées, équipées et les capacités de leurs membres ont été renforcées à l’occasion des états généraux sur le foncier, organisés en 2018 avec la contribution de la FAO.

Enfin, à propos du troisième domaine du CPP relatif au renforcement de la résilience des groupes vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle face au changement climatique, aux crises et catastrophes, les actions de la FAO ont permis d’assister les ménages vulnérables d’agriculteurs, d’agropasteurs et pasteurs affectés par les crises à travers notamment une approche de « Cash plus » combinant le transfert monétaire et les intrants agricoles, zootechniques ou vétérinaires et en petits matériels. Globalement, c’est environ 1,4 million de ménages vulnérables, qui ont reçu des appuis en intrants (pluviaux, irrigués) de 2017 à 2019. Aussi, au moins 5 technologies agrosylvopastorales climato-intelligentes ont été vulgarisées à travers les CEAP. Près de 400 CEAP ont été installés et ont permis de renforcer les capacités des agropasteurs sur plusieurs techniques agropastorales climato-intelligentes. Ces techniques agro-pastorales climato-intelligentes prennent en compte la Régénération Naturelle Assistée (RNA), le démariage à 3 plants, l’usage des engrais et de la fumure localisée, la fabrication et l’utilisation des bio pesticides, la fabrication de blocs à lécher pour les animaux, l’utilisation des semences précoces, etc. En plus, 900 hectares de terres dégradées ont été mécaniquement traités par la confection d’ouvrages antiérosifs, 42 000 hectares ont été aménagés, restaurés et mis en valeur, 400 km de bandes pare-feu ont été réalisés. En outre, des activités sont également menées en vue d’une meilleure gestion des ressources naturelles dans le domaine du pastoralisme, notamment au niveau des zones frontalières avec le Tchad, le Burkina Faso et le Mali.

 En plus, la FAO intervient dans des nouveaux domaines tels que la prévention des conflits, l’agriculture intelligente, les nouvelles technologies, etc.

En tant qu’agence du Système des Nations Unies (SNU) au Niger, la FAO participe avec l’ensemble du Système au Plan Cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (UNDAF) et l’approche « communes de convergence ». Elle y joue un rôle essentiel dans l’identification, la formulation, la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de projets de développement et/ou d’urgence.

Il y a lieu de noter que depuis plusieurs années, la FAO construit main dans la main la résilience au Niger avec les autres agences onusiennes sœurs basées à Rome (RBA) qui sont le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et le Fonds International de développement agricole (FIDA).

Durant ses 43 ans de présence au Niger, la FAO a développé plusieurs bonnes pratiques sur les champs écoles des producteurs, les clubs d’écoute Dimitra, le warrantage, les boutiques d’intrants, etc.

« Tous ces résultats qui ont pu changer de manière significative les conditions de vie des populations cibles ont été obtenus grâce à l’appui des autorités nigériennes et au concours des partenaires nationaux et internationaux ainsi que des bénéficiaires. La FAO va poursuivre ses interventions au profit des ménages vulnérables pour leur permettre d’améliorer leur production et productivité afin de renforcer leurs moyens d’existence et atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle durables » a affirmé M. Attaher Maiga, Représentant de la FAO au Niger.

« Les futures interventions s’inscriront dans le cadre de la nouvelle initiative de la FAO connue sous l’appellation Hand in Hand ou Main dans la Main » a poursuivi M. Attaher Maiga.

L'initiative « Hand-in-Hand » est un modèle opérationnel innovant qui permettra à des partenaires des secteurs public, privé et autres acteurs pertinents au Niger de travailler ensemble pour, mettre fin à la pauvreté et à la faim, favoriser la prospérité dans les pays en développement et surmonter les effets de la pandémie de la COVID-19. Elle a pour vocation de relever le niveau de vie en milieu rural, contribuer à la croissance économique mondiale et améliorer la nutrition en perfectionnant les pratiques agricoles, en renforçant la productivité, en modernisant et en diversifiant les chaînes de valeur post-production pour créer des emplois, notamment en faveur des femmes et des jeunes. L'initiative « Hand-in-Hand » entend promouvoir des solutions innovantes et numériques pour transformer les systèmes agroalimentaires tout en protégeant la biodiversité et les ressources naturelles et en répondant au changement climatique et à la nécessité d'une plus grande résilience. Cette initiative de rapprochement entre les donateurs et les bénéficiaires utilise des données et des modèles pour soutenir les efforts personnalisés et ciblés visant à aider les populations vulnérables dans les pays les moins avancés du monde, ainsi que dans ceux victimes de crises alimentaires.