FAO en République centrafricaine

Vers une nouvelle chambre consulaire en République centrafricaine

15/05/2020

Etre plus proche des préoccupations des acteurs à la base

Dans le cadre du projet « Appui à la réforme de la chambre d’agriculture, d’élevage, des eaux, forêts, chasse, pêche et du tourisme », la FAO a mobilisé 390 000 dollars US en appui technique au Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural pour la restructuration de la chambre consulaire. Sa mise en œuvre a permis de mobiliser une équipe de trois consultants nationaux (un agroéconomiste chef de projet, un sociologue et un juriste) et un consultant international.

L’assistance apportée par la représentation de la FAO en République centrafricaine doit permettre à terme à la Chambre d’Agriculture, d’Elevage, des Eaux, Forêts, Chasse, Pêche et du Tourisme (CAEEFPT) d’être plus représentative de la diversité du monde rural, proche des préoccupations des acteurs à la base et capable de leur fournir les services essentiels à la promotion de l’entrepreneuriat, notamment dans le domaine des coopératives agricoles.

Le processus de réforme est conduit par un comité de pilotage regroupant les représentants des ministères de tutelle, des structures d’intervention en milieu rural, des organisations professionnelles et des partenaires au développement. Il a également bénéficié de l’appui des ministères techniques concernés par le champ d’action de la CAEEFPT qui sont : le département en charge de l’agriculture et du développement rural, celui de l’élevage et de la santé animale, celui des eaux et forêts ainsi que le département du tourisme et de l’artisanat.

Les bénéficiaires directs du projet sont constitués entre autres des membres des organisations professionnelles agricoles et rurales (Union nationale des producteurs de coton de Centrafrique, de la Fédération des maraîchers, des groupements d’agri-multiplicateurs (GAM), du Réseau des producteurs de semences (REPROSEM), des Groupements d’intérêts ruraux (GIR), de la Fédération  nationale des éleveurs de Centrafrique (FNEC) et de la Fédération des éleveurs et de groupements d’intérêts pastoraux (FELGIP).

Dans le cadre de l’exécution du projet, des propositions visant à déconcentrer la chambre, couplées avec l’élaboration de nouveaux textes juridiques et réglementaires régissant ces nouvelles chambres consulaires, ont été formulées. Il s’agit de mettre en place les Chambres d’Agriculture Régionales (CRA) qui auront pour missions essentielles la représentation de la totalité de la profession agricole vis-à-vis des pouvoirs publics, des partenaires techniques et financiers ainsi que des autres professions. En vue de l’atteinte de l’impact, trois produits ont été réalisés :

  • ·         Les principaux documents créant et définissant les modalités de fonctionnement de la CAEEFCPT sont disponibles (Rapport analytique portant sur les différents documents créant la CAEEFCPT, proposition de nouveaux textes de statuts et de règlement intérieur des nouvelles chambres (régionales et nationale) d’agriculture et du tourisme de Centrafrique, assorties des dispositions relatives aux futures élections consulaires);
  • ·         Un projet de loi régissant les organisations professionnelles agricoles et rurales (OPAR) est élaboré, validé et soumis à l’Assemblée Nationale pour adoption (Proposition de projet de loi portant création de ces nouvelles chambres consulaires et du décret d’application, rapport de l’étude diagnostique des OPAR et de l’ensemble des acteurs de développement du monde agricole rural);
  • ·         Une stratégie de mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du plan de développement institutionnel des chambres consulaires est élaborée et validée (Note de proposition de stratégie de mobilisation des ressources durables de ces institutions consulaires, document définissant le cadre de partenariat public-privé pour le financement des investissements des acteurs).

Des recommandations pour l’appropriation des produits du projet

Des recommandations ont été formulées à l’endroit du Gouvernement en vue de l’appropriation des différents documents produits dans le cadre de la mise en œuvre du projet. Il s’agit entre autres de :

  • ·         Faire valider le projet de loi portant création des chambres régionales et nationale d’agriculture afin qu’elles aient une personnalité juridique ;
  • ·         Prendre un décret pour valider les textes de statuts de ces nouvelles chambres consulaires ainsi que du règlement intérieur régissant leur fonctionnement ;
  • ·         Mettre en application les dispositions des propositions de note de stratégie de mobilisation de ressources financières durables de ces chambres consulaires ;
  • ·         Mettre l’accent sur les actions de promotion de l’entrepreneuriat coopératif en vue de favoriser l’inclusion financière en milieu agricole rural ;
  • ·         Doter le secteur agricole d’un cadre de partenariat public-privé inclusif pour offrir aux acteurs qui sont majoritairement des petits exploitants familiaux la possibilité d’accéder aux financements de leurs investissements, grâce à la mise en place d’un mécanisme de crédits fondé sur l’emploi de fonds de garantie impliquant les établissements de microfinances ;
  • ·         Faire aboutir le processus de réforme engagé en mobilisant des ressources nécessaires pour l’organisation des élections consulaires dans les régions touchées par les actions du projet ;
  • ·         Etendre les expériences acquises  aux régions N° 4, 5 et 6 quand les conditions sécuritaires seront réunies pour y accéder.

D’une durée de 12 mois, ce projet de coopération technique s’inscrit en droite ligne dans les stratégies nationales prioritaires visant le relèvement économique et la croissance inclusive, le quatrième objectif du cadre stratégique de la FAO, ainsi que les Objectifs de Développement Durables 8 et 17 relatifs à la croissance et l’emploi décent et au partenariat.