FAO en République centrafricaine

Deuxième phase de la campagne nationale de vaccination des gros et petits bétails: la FAO appuie le Gouvernement centrafricain.

27/09/2016

La ville de Bouar,  chef-lieu de la Nana-Mambéré, située à 450 kilomètres à l’ouest  de Bangui, a abrité le 27 septembre 2016, le lancement officiel de la deuxième phase de la campagne nationale de vaccination 2016-2017 contre la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et la peste des petits ruminants (PPR). Cette action s’inscrit dans le cadre de la politique de protection des animaux amorcée depuis 2015 en Centrafrique avec l’appui technique et logistique de la FAO, sur financement de l’Union Européenne.

Ont été présents à cette cérémonie le Ministre de l’Elevage et de la santé animale, Youssoufa Yérima Mandjo, le Chagé de programme de la FAO, Etienne Ngounio-Gabia, les autorités préfectorales et communales, ainsi que les chefs traditionnels des éleveurs (Ardos).

L’objectif fixé pour la campagne 2016-2017 est de vacciner 1 000 000 bovins et 300 000 caprins et ovins sur toute l’étendue du territoire centrafricain.

Au nom des maires des communes d’élevage de Centrafrique, le Maire de Besson, commune située à 125 kilomètres à l’ouest de la ville de Bouar et frontalière avec le Cameroun, Amadou Farikou, a remercié la FAO pour cette initiative. Il a saisi l’occasion pour appeler les différents partenaires et acteurs de la filière, à savoir les éleveurs, l’Agence Nationale de Développement de l’Elevage (ANDE), la Fédération Nationale des Eleveurs Centrafricains (FNEC) et l’ensemble des autorités à s’impliquer davantage pour que les résultats attendus soient atteints. « C’est pour nous un grand plaisir de poursuivre ce processus de protection de nos animaux car pendant les crises, beaucoup d’éleveurs ont perdu des bétails à cause de la présence des hommes armés et les maladies ont décimé le peu qui leur restait. Comme l’année dernière, vacciner encore cette année gratuitement nos animaux est un geste pour lequel nous ne pouvons que dire merci au Gouvernement et à la FAO», a-t-il conclu.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) reconnaît de son côté qu’en dépit d’énormes potentialités agropastorales, l’élevage centrafricain est confrontée malheureusement à de nombreuses difficultés parmi lesquelles les maladies transfrontalières et/ou zoonotiques contre lesquelles elle espère combattre aux côtés du Gouvernement, a déclaré le Chargé de programme Etienne Ngounio-Gabia. Selon le fonctionnaire de la FAO, « les problématiques de la santé animale sont marquées ces dernières années par l’apparition récurrente des crises sanitaires majeures qui menacent les moyens d’existence de millions de personnes mais également la santé publique dans le monde. La globalisation des échanges, les facilités de déplacement des biens et des personnes contribuent également à véhiculer les agents infectieux et la République centrafricaine n’échappe pas à cette situation. La situation est aussi favorisée par les mouvements transfrontaliers importants en provenance des pays voisins où, la surveillance épidémiologique du bétail est rendue aléatoire par l’insécurité. Parmi les maladies infectieuses qui entravent le développement de l’élevage centrafricain, il faut noter la Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB) et la Peste des Petits Ruminants (PPR) ».

Le Ministre de l’Elevage et de la Santé animale, Youssoufa Yérima Mandjo, également Ministre résident de la Nana-Mambéré a salué l’effort déployé par la FAO pour hisser la filière élevage au même titre que le reste des secteurs économiques du pays. Il a par ailleurs réitéré la ferme volonté du Gouvernement d’accompagner cette campagne nationale de vaccination jusqu’au bout avant d’ajouter : « Comme en 2015, cette importante activité financée par l’Union Européenne va encore impliquer tous les acteurs concernés. Je remercie la FAO, la FNEC, l’ANDE et les ONG retenues pour la circonstance qui, les conditions sécuritaires inquiétantes, ont tout mis en œuvre pour que leurs agents surpassent la peur et risquer leur vie pour sillonner les campements d’éleveurs et réaliser les vaccinations. Malgré les difficultés de trésorerie, la protection sanitaire du cheptel du pays fait partie des priorités des autorités qui veulent, avec le peu de moyen en leur possession, protéger le cheptel qui fait partie de l’économie nationale ». Le membre du Gouvernement a par ailleurs conclu en rappelant que « la cérémonie de lancement officiel de la campagne de vaccination 2016-2017 témoigne de l’engagement du Gouvernement et de ses partenaires à soutenir le secteur agropastoral, source de revenus pour la plupart des ménages ruraux et composantes essentielles de la sécurité alimentaire ».

Rappelons que ces campagnes de vaccination contre la PPCB et la PPR sont financées par l’Union Européenne à travers le Fonds « Bêkou ». Pour la campagne 2015-2016, environ 47% du cheptel bovin ciblé ont été vaccinés contre la PPCB et 23% du cheptel caprin et ovin ont été vaccinés contre la PPR. Un atelier bilan a permis, au mois de juin dernier, aux membres de la plateforme Transhumance de tirer les leçons de la campagne précédente afin de permettre la redynamisation des activités de la campagne 2016-2017. /Rosmon Zokoué.