,Kinshasa- Un financement de 3 000 000 dollars canadiens pour la mise en œuvre d’un projet dans trois provinces (Kasai, Kasai Central et Ituri) .

Le rapport du 19^e cycle de l’IPC (cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire) publié récemment par la FAO et le PAM fait état de 27,3 millions de personnes souffrant d'insécurité alimentaire aigüe en RDC, soit une personne sur trois (phase 3 et 4 de l'IPC). Parmi les principaux moteurs de cette insécurité alimentaire, figurent les effets de la COVID-19. 

En début avril 2021, le pays enregistrait plus de 28 500 cas avec 745 décès et 25 841 guéris. 23 des 26 provinces sont directement touchées par la pandémie de COVID 19, ce qui a entraîné plusieurs conséquences sur le plan économique et social entre autres : la réduction d'accès aux actifs de production (intrants, main-d'œuvre, capital, accès à la terre, etc.), la flambée des prix des denrées alimentaires due à des fluctuations des taux de change et un ralentissement de la commercialisation des produits agricoles. 

Renforcer les moyens d’existence des populations vulnérables

Dans le but, d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages vulnérables touchés par la pandémie de la COVID-19, la FAO a lancé le projet « Strengthening the livelihoods of vulnerable populations facing COVID-19 in the DRC » dans les provinces de l’Ituri (Territoire d’Irumu), du Kasai (Territoire de Kamonia) et du Kasai Central (Territoire de Kazumba). Financé à hauteur de 3 000 000 de dollars canadien (CAD), par le Canada, ce projet  de renforcement des moyens d’existence des populations vulnérables va permettre d’appuyer 8 500 ménages pour la production alimentaire, la gestion post-récolte et l'accès au marché ainsi que 3 000 autres bénéficiaires, en particulier les femmes et les jeunes pour la diversification des sources de revenus et d'épargne/crédit.

Ces territoires sont déjà parmi les zones les plus vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Leur situation a été exacerbée par la pandémie de COVID-19 et pourrait également conduire à la perte des acquis d’autres interventions déjà réalisées pour l'amélioration de la sécurité alimentaire dans les provinces concernées. Le projet mis en œuvre par la FAO sur une période de 18 mois contribuera au renforcement des capacités de production des ménages afin de faciliter la disponibilité et l'accessibilité des produits alimentaires aux plus vulnérables, contribuant ainsi à leur résilience. 

Selon Aristide Ongone Obame, Représentant de la FAO en RDC « l’impact de la pandémie de Covid-19 sur la sécurité alimentaire et les moyens d’existence des communautés de ces trois provinces a été brutal, rapide et sans précédent. Les systèmes alimentaires et les chaînes d’approvisionnement ont été profondément fragilisés au point où la disponibilité alimentaire a été rompue. Ce projet financé par le Canada est une réponse pour faire face au cours des 18 prochains mois à cette dégradation rapide des conditions de vie des populations et reconstruire progressivement leurs capacités à se prendre en charge ».

Les bénéficiaires seront sélectionnés selon des critères bien définis de vulnérabilité socio-économique à la pandémie de COVID-19. Le ciblage suivra les recommandations du cluster sécurité alimentaire et inclura les PDI (personnes déplacées internes), les rapatriés, les retournés, les ménages avec des enfants souffrant de malnutrition, etc. Un système avancé d'identification numérique des bénéficiaires est actuellement mis en place

Pour garantir une identification avec précision des bénéficiaires tout en minimisant les risques de fraude lors du transfert monétaire.

Activités du projet

Ce projet est aligné sur le programme global contre la pandémie de la COVID-19 de la FAO, plus particulièrement son pilier 1 « Protéger les plus vulnérables ». Il est également conforme au plan de réponse à la pandémie COVID-19 de la République démocratique du Congo-FAO, avec le Programme multisectoriel d'urgence pour atténuer les effets de la pandémie de COVID-19 en RDC (PMUAIC-19), avec le plan des Nations Unies pour soutenir la réponse socio-économique immédiate à la pandémie de COVID-19 dans le pays ainsi que le cadre des Nations Unies pour la réponse socio-économique immédiate à la pandémie de COVID-19 au niveau mondial.

Dans sa mise en œuvre, le projet bénéficiera de collaborations étroites avec le Ministère de l'agriculture et le Ministère de l'élevage et des pêches et tirera parti des cadres de collaboration existants entre le PAM, l'UNICEF, la FAO et d'autres agences, telles que ONU Femmes, UNFPA,  afin de maximiser les synergies et l'impact.

Pour atteindre les objectifs fixés, plusieurs activités seront mises en place, notamment : l’installation des champs écoles paysans (CEP) pour le renforcement des capacités techniques des petits producteurs. ; la sensibilisation à la pandémie de COVID-19  ; le soutien du développement des capacités des organisations paysannes  ; l’achat et la distribution de kits agricoles (semences de qualité et outils agricoles ) ; ainsi que la fourniture des machines de transformation (moulins mixtes maïs-manioc) pour donner une valeur ajoutée aux produits agricoles et réduire la pénibilité du travail des femmes.