FAO en République démocratique du Congo

Diagnostic du Monkeypox : La FAO renforce les capacités des techniciens des laboratoires vétérinaires en mesures de biosécurité et biosûreté

03/02/2023

Les capacités de dix techniciens des laboratoires vétérinaires vde Kinshasa, Goma et Lubumbashi ont été renforcées au cours d’un atelier de 5 jours, à Kinshasa. Cette formation, qui s’est tenue du 30 janvier au 3 février 2023, a porté essentiellement sur l’application des mesures de biosécurité et biosûreté, les techniques de prélèvement d’échantillons ainsi que les techniques de diagnostic (par la biologie moléculaire et la sérologie).

La variole de singe ou " Monkeypox" (MPOX)

Le Monkeypox est une maladie qui a été identifiée pour la première fois chez le singe. Elle est causée par un virus que l’on retrouve principalement chez les rongeurs et qui est classée comme un agent pathogène du groupe de risque 3, c'est-à-dire un groupe d’agents pathogènes ayant un niveau de risque de transmission plus élevé et qui nécessite une protection particulière lors des prélèvements et/ou de manipulation d’échantillons.

En RD Congo, la variole du singe sévit déjà et a été déclarée dans 23 des 26 provinces que compte le pays. Au niveau du laboratoire vétérinaire central de Kinshasa, les recherches sont en cours afin d’identifier l'espèce animale qui héberge le virus ou qui constitue le réservoir de cette maladie.

Cette maladie se présente également chez les humains. Le virus peut se transmettre d'un animal à un humain ou à un autre animal sensible, par inoculation via une morsure ou une griffure, ou par contact direct avec les fluides corporels et/ou la chair de l'animal.

La contamination entre les humains se fait le plus souvent par contact direct ou par voie trans-placentaire de la mère au fœtus et, au laboratoire, par le contact direct de matériel ou substance contaminés avec les muqueuses et la peau lésée. La maladie est contagieuse et très onéreuse avec un impact négatif sur le physique, le rendement et le social (stigmatisations)

Renforcer les capacités des techniciens

Afin de détecter précocement le virus de la variole du singe au sein de la population animale, les techniciens venus des trois laboratoires vétérinaires centraux ont bénéficié d’une formation théorique et pratique sur les techniques de diagnostic de la variole du singe particulièrement, la technique d'Elisa, la PCR conventionnelle et en temps réel.

En plus des aspects techniques, la formation a surtout consisté à attirer l’attention des techniciens de laboratoire sur la nécessité de l’application au quotidien des mesures de biosécurité pour éviter de s’exposer, d’exposer la communauté ou de polluer l’environnement par les déchets générés à travers les analyses qui se font au niveau des laboratoires. Ils ont été appelés à mettre en application les techniques de détection de la variole de singe afin de lutter plus efficacement contre elle.

Satisfaction des parties prenantes

 « J’exhorte les techniciens de ces trois laboratoires du pays à se mettre au travail afin de contribuer à la détection précoce de Monkeypox à la source, dans la population animale domestique et sauvage », a souligné Eric Kazadi, coordonnateur national du Centre des Urgences pour les Maladies Animales Transfrontalières/ ECTAD.

S’adressant aux techniciens des Laboratoires, le Secrétaire général a.i de Pêche et élevage, Jean-François Bolongo a rappelé que la RDC est touchée par la forme épidémique de Monkeypox depuis janvier 2022. « Avec 23 de ses 26 provinces touchées et plus de 6032 cas notifiés dont 233 décès, le gouvernement congolais a mis en place une stratégie afin d’arrêter cette chaîne de contamination et vous êtes des acteurs principaux quant à ce », a renchéri Jean-François Bolongo.

Les participants ont exprimé leur satisfaction quant à la formation organisée par le Ministère de Pêche et élevage, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avec l’appui financier de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).

 « Cette formation nous a permis de comprendre cette maladie qui comporte des risques non seulement pour les techniciens des laboratoires vétérinaires mais aussi pour la communauté. Dans la pratique, nous avons appris et maitrisé les techniques moléculaires (PCR en temps réel et PCR conventionnel) de détection du Monkeypox virus », a expliqué le Dr Mawesi Kiluwa Persévérance, provenant du service de pathologie générale du laboratoire vétérinaire de Kinshasa.

Le Dr Van-Kalolo, chef de cellule contrôle et surveillance et chef de service biologie moléculaire au sein du laboratoire vétérinaire de Lubumbashi, s’est dit très satisfait de ce renforcement des capacités sur certaines techniques dans la détection de la variole du singe. « Nous avons appris certaines techniques sur l’extraction de l’ADN, l’amplification et le mélange mais avons aussi bénéficié du rappel des notions sur la biosécurité et la biosûreté », a noté Dr Van.

La FAO assiste les laboratoires vétérinaires centraux de Kinshasa, Goma et Lubumbashi, en accompagnant le Ministère de pêche et élevage dans l’amélioration des performances de ces institutions, en les hissant aux standards internationaux.