FAO en République démocratique du Congo

Les avancées en matière de genre : progresser vers l'autonomisation des femmes par la mise en œuvre de REDD+ en RDC 

©FAO/Amanda Braddley
08/03/2023

Dans la province de l'Équateur, située à de la République démocratique du Congo, le Programme intégré REDD+ (PIREDD) Équateur s'est attaqué avec diligence aux multiples défis que représente la mise en œuvre de mesures et d'actions REDD+, tout en s'efforçant d'impliquer activement les femmes et de leur garantir des avantages équitables. Ce Programme qui oeuvre pour un développement résilient basé sur les moyens d’existence durables dans la province d'Equateur, est en cours depuis trois ans grâce au soutien généreux de l'Initiative forestière d'Afrique centrale (CAFI) et du gouvernement suédois. L'initiative fixe des objectifs très ambitieux pour s'attaquer de manière holistique aux moteurs de la déforestation, tout en abordant les préoccupations sous-jacentes que sont les moyens de subsistance ruraux, la gouvernance des terres et des ressources, l'utilisation du bois énergie et la planification familiale.   
 
Alors qu'en RDC, les femmes rurales prédominent dans la main-d'œuvre agricole (elles représentent 84 % - FAO 2020), sont responsables de l'approvisionnement en bois de chauffage et en eau de leurs familles et dépendent de la forêt pour plus de la moitié de leurs revenus. En 2019, lorsque le projet a été lancé, les défis à relever pour engager les femmes ont été immédiatement évidents. De plus, elles jouent un rôle beaucoup plus modeste dans la gouvernance et la prise de décision en matière de forêt.Les hommes gérent à tous les niveaux, du ménage au gouvernement local et provincial. Les femmes ont rarement le contrôle des droits de propriété dans les systèmes fonciers largement coutumiers, régis par des traditions patriarcales. Elles souffrent d'un manque d'accès aux marchés pour leurs produits forestiers, aux opportunités de formation et de renforcement des capacités et aux services de planning familial. Tous ces facteurs rendent les femmes plus vulnérables au changement climatique, tandis que leur exclusion constitue une énorme occasion manquée de parvenir à une gestion durable des forêts.   
 
Le PIREDD Equateur a développé une stratégie et un plan d'action sur le genre pour contrecarrer ces tendances, en adoptant une position proactive pour garantir que les femmes bénéficient équitablement des activités du projet, avec plusieurs stratégies clés mises en place. Tout d'abord, chaque membre de l'équipe du programme est tenu de suivre un cours d'apprentissage en ligne sur le genre qui s’appelle “Atteindre l'égalité des sexes dans le travail de la FAO”. Ce cours permet d'acquérir une compréhension de base des concepts de genre et de l'importance de l'intégration de la dimension de genre. En outre, les capacités de l'équipe de projet en matière de genre ont été renforcées par la formation et le coaching continu d'un expert en genre de la FAO. En conséquence,chacun d’entre eux est plus conscient de l'importance du genre et son intégration dans le programme. 

 
En outre, le plan d'action de genre du PIREDD Equateur identifie les actions qui ont lieu en conjonction avec les activités quotidiennes du projet, mais qui sont destinées à traiter spécifiquement le genre et la participation des femmes. Il s'agit notamment d'assurer la participation des femmes aux comités de développement local et aux comités de foresterie communautaire facilités par le projet, d'organiser des formations pour les femmes sur la productionaméliorée dechikwangue,d’appuyer en tant qu’associations etassociationvillageoise d’épargne et de crédit(AVEC), de mettre en avant les femmes dans les supports de communication du projet et d'intégrerle Réseau national des femmes rurales (RENAFER)dans le comité de pilotage du projet. Ainsi,lePIREDD Equateur a pris des mesures pour s'assurer que le mécanisme de règlement des plaintes est accessible aux femmes en concevant des affiches et en organisant des ateliers au niveau des villages.   
 

En outre, un objectif a été fixé pour l'ensemble du projet, à savoir la participation d'au moins 35 % de femmes à tous les événements et à toutes les activités. Il reflète la recommandation du Conseil économique et social des Nations unies, mais s'aligne également sur la politique nationale du pays en matière d'égalité des sexes, qui appelle à une société exempte de discrimination où tous les membres ont les mêmes droits de participer et de bénéficier du développement. En fixant un objectif ambitieux mais réaliste et cohérent qui s'applique à toutes les activités, il est plus facile pour l'équipe du projet de se souvenir et de suivre la participation des femmes.  L'équipe s'est efforcée d'atteindre cet objectif pour toutes les activités, en particulier pour les réunions au niveau provincial où la plupart des responsables sont des hommes. Des progrès significatifs ont été réalisés et le dernier décompte 2022 a montré que la participation globale des femmes a atteint 65%, avec de nombreuses activités au niveau local axées sur les femmes. Celles-ci comprennent la création de pépinières, la fourniture de formations et d'intrants agricoles, la mise en place de systèmes agroforestiers(basés sur les arbres fruitiers), la production de foyers améliorés, la restauration des forêts et l'éducation nutritionnelle. 
 
A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme (8 mars), lePIREDD Equateur souhaite partager les leçons apprises sur le genre et l'autonomisation des femmes dans le contexte de REDD+. Le plus important est que la combinaison de nombreuses actions concrètes par une équipe engagée peut apporter des gains significatifs et mesurables pour atteindre l'égalité des sexes.