FAO en République démocratique du Congo

6 millions de personnes en situation de crise alimentaire en République Démocratique du Congo

Présentation des résultats du 14e Cycle IPC aiguë
15/08/2016

Le nombre de personnes en crise alimentaire est estimé à 6 millions de personnes en République Démocratique du Congo. Ce résultat issu des analyses du Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire, 14ème cycle IPC, a été présenté le jeudi 11 août 2016 par le Cluster sécurité alimentaire en collaboration avec le ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage.

Ces personnes en situation de crise sont reparties dans les cinq zones suivantes:

  1. Les zones à conflit situées à l’Est du pays fortement affectées par l’incursion de groupes armés étranger et national;
  2. Les zones inondées très enclavées et celles touchées par des criquets puant ravageurs de plantes ;
  3. Les zones d’accueil des réfugiés Burundais, Centrafricains, Sud soudanais et autres groupes des réfugiés ;
  4. Les zones à diversité chroniquement insuffisante du régime alimentaire ;
  5. Les zones stables à régime alimentaire diversifié.

En dépit de la persistance des évènements aigus dans un contexte de crise prolongée en RD Congo, le résultat issu du 14ème cycle représente une baisse de près de 10% par rapport aux cycles précédents. Le Cluster sécurité alimentaire attribue l’amélioration de ces résultats à l’intervention des humanitaires due à l’accalmie observée dans certaines zones du Tanganyika, du Sud-Kivu, du Nord-Kivu, du Maniema et de l’Ituri jadis en conflit, l’intervention des humanitaires et au découpage territoriale.

Les analyses du 14ème  cycle IPC ont couvert 136 territoires sur les 145 que comptent le pays, soit 94% du territoire national grâce au soutien financier de l’USAID/Food For Peace. Les autres territoires n’ont pas été analysés et classifiés par manque de données pertinentes et suffisantes.

La FAO soutient le processus de l’IPC en RDC

Membre du Cluster sécurité alimentaire, la FAO a réaffirmé son appui au processus de l’IPC en RDC. « Nous comptons nous joindre aux efforts du Gouvernement dans la formation des analystes dans toutes les provinces afin que les prochaines analyses puissent couvrir tout le territoire», a expliqué l’Assistant du représentant en charge de programme à la FAO, Monsieur Michel Disonama.

Les résultats IPC servent de stratégie pour le Cluster sécurité alimentaire dans l’élaboration de programme de sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays, en particulier, le Plan d’Action Humanitaire (PH) et la cartographie des besoins humanitaires », a-t-il ajouté.

Le gouvernement congolais apprécie le travail abattu par le Cluster sécurité alimentaire à travers les analyses IPC. Cela a permis au pays de disposer d’une classification de l’insécurité alimentaire même dans certaines zones de santé où le taux de malnutrition dépasse le seuil d’urgence.

« Grâce aux efforts consentis au cours de plusieurs cycles IPC, la République Démocratique du Congo en partenariat avec la SADC et Fews Net dispose désormais d’une cartographie des zones de moyens d’existence », a affirmé le ministère de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Monsieur Emile Mota.   « Mon ministère souhaite poursuivre la mise sur pied de l’approche HEA (Économie de ménages) dans le but d’informer tous les décideurs et de mieux planifier la réponse dans un état post conflit affecté par de nombreux mouvements de populations à l’Est du pays.

L’IPC, un outil de classification fiable

Pour mémoire, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) constitue une référence technique fiable pour visualiser la situation assez complexe de l’état alimentaire et nutritionnel des populations. Il a pour but de fournir aux décideurs une analyse rigoureuse de l’insécurité alimentaire dans les contextes d’urgence, de transition et de développement.

Depuis 2007, l’outil est utilisé en République Démocratique du Congo pour l’analyse et la classification de la sévérité de l’insécurité alimentaire tenant compte des niveaux de consommation alimentaire, de l’évolution des moyens d’existence, de l’état nutritionnel et la mortalité. Il permet de classer les différentes phases des situations humanitaires et de sécurité alimentaire en fonction des effets provoqués sur les vies et les moyens d’existence. Il constitue présentement une référence technique sure pour aisément visualiser la situation assez complexe de l’état alimentaire et nutritionnel des populations congolaises.