Le 16 octobre de chaque année, le monde célèbre la Journée Mondiale de l’Alimentation. C’est une journée de réflexion et de sensibilisation des  responsables politiques, de la société civile, des ONG et du secteur privé pour mobiliser les ressources nécessaires afin de promouvoir le développement du secteur agricole dans le but de préserver les populations de la faim, de la malnutrition et de la pauvreté. Une opportunité d’envoyer aussi un message selon lequel nous pouvons éradiquer la faim de nos vivants et devenir ainsi la « Génération Faim Zéro »

Cette année, le thème retenu pour  la Journée mondiale de l’alimentation  est : « Le climat change, l’alimentation et l’agriculture aussi ». Il a été choisi afin de  montrer que le changement climatique accentue les situations précaires des populations les plus démunies en ce qui concerne la sécurité alimentaire, l’accès aux soins, à l'eau et à l'énergie, au logement etc

Une célébration de la JMA dans une zone pilote agroforestière

A Kinshasa, les manifestations marquant la célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation ont  été organisées  par  le Ministère de l’Agriculture en partenariat avec la FAO  en plein milieu de la zone pilote agroforestière d’IBI village au Plateau de Bateke à 110 Km du Centre-ville. Le choix de ce site coïncide avec le thème de l’année d’autant plus qu’il est la première plantation puits de carbone du pays constituée de 1.500 hectares de forêt plantée. Ce qui permet à cet espace de capter 12 000 tonnes de CO2 par an et de faire respirer la ville province de Kinshasa.

Plusieurs  personnalités étaient conviées à cette journée, notamment : le Ministre de l’Agriculture, l’Ambassadeur du Royaume de Belgique, les chefs d’agence du système des Nations Unies, les Secrétaires Généraux de l’Administration Publique,  les délégués du ministère, les représentants des coopératives, des ONG, etc. La présence de toutes ces autorités dans ce village écologique prouve à suffisance la volonté des autorités nationales d’encourager les initiatives louables dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Une trentaine de chefs coutumiers ayant accepté de céder une partie de leur terre pour l’exécution du projet agroforestier IBI village ont également rehaussé de leur présence la cérémonie.

Différents messages de la journée

Les recherches démontrent que les impacts du changement climatique sont ressentis beaucoup plus fortement par les agriculteurs de subsistance et plus particulièrement par les femmes rurales. Celles-ci consacrent un temps inquantifiable à la recherche de nourriture, de bois et d'eau. Ainsi, les répercussions potentielles ont davantage de retentissement. Les catastrophes naturelles comme la sécheresse ou la déforestation obligent les femmes à chercher ces ressources naturelles dans des zones éloignées et même dangereuses. Or, les femmes et les filles sont des agents clés du changement.

Pour le Représentant de la FAO, les femmes peuvent jouer un rôle crucial dans l’action en faveur de la lutte contre le changement climatique et la gestion des ressources naturelles. « Il est donc important d’associer les femmes aux dialogues politiques, économiques et sociaux au sein des organisations paysannes. Cela permettra de mieux répartir les tâches dans les ménages afin qu’elles puissent apprendre de nouvelles techniques agricoles et jouer pleinement le rôle de catalyseur et de changement d’attitude », a renchérit M. Alexis Bonte.

L’Ambassadeur du Royaume de Belgique a saisi l’opportunité de la célébration de la JMA pour découvrir l’initiative IBI village, un fruit d’une coopération étroite avec les communautés locales et qui permet de fournir pour tout le monde les moyens de subsistance alimentaires suffisants. M. Bertrand de Crombrugghe de Picquendaele s’est dit satisfait de la bonne coopération entre la Belgique et la RDC. La coopération belge ayant contribué au développement du projet alors qu’il a fallu l’énergie et la ténacité des congolais pour faire aboutir cette initiative privée.

Le Ministre de l’Agriculture, Pêche et Elevage est revenu sur les difficultés que rencontre le secteur agricole congolais, confronté à de nombreuses contraintes liées au changement climatique qui impacte sur la productivité et la sécurité alimentaire. Il s’est engagé au nom du Gouvernement congolais à inclure les questions relatives à l’alimentation et l’agriculture dans les plans d’action sur le climat et à investir davantage dans le développement rural. Monsieur Emile Mota qui a apprécié le projet agroforestier Ibi village a souhaité que cette initiative soit répliquée ailleurs afin de réduire la pression sur les forêts et améliorer la sécurité alimentaire des populations rurales.

Rappelons qu’à cette occasion, la FAO  a remis des intrants agricoles aux chefs coutumiers représentant différents communautés locales du Plateau de Bateke. Les intrants agricoles étaient constitués de semences maraîchères et d’outils aratoires. Ils sont destinés à soutenir la production agricole des petits agriculteurs.