La FAO au Tchad

Effets nocifs des pesticides agricoles sur la santé humaine et l’environnement : La FAO appuie une étude dans le Salamat et le Mayo Kebby Ouest

21/02/2018

08 Février 2018 – N’Djaména, l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère de l’agriculture, de l’irrigation et des productions agricoles ont organisé un atelier de validation des résultats de l’étude sur les effets des pesticides agricoles sur la santé humaine et l’environnement dans les régions du Salamat et du Mayo-Kebbi ouest.

Cette étude sur les effets des pesticides agricoles sur la santé humaine et l’environnement vise à identifier les pesticides dangereux, à sensibiliser les producteurs et à mieux connaitre les pesticides utilisés par les producteurs. La production agricole au Tchad est peu performante et est régulièrement confrontée au sol pauvre, aux aléas climatiques, aux ravageurs et maladies des cultures nécessitant souvent l’utilisation de quantités importantes de pesticides dans le processus de production.

Le Tchad ne dispose pas  encore d’un mécanisme opérationnel de suivi des effets des pesticides agricoles sur la santé humaine et sur l’environnement.

Selon le secrétaire général du ministère de l’agriculture, de l’irrigation et des équipements agricoles, Koiboro Al-Tidjani, les régions du Mayo Kebbi Ouest et du Salamat ont enregistré des cas d’intoxication à cause de l’introduction frauduleuses des pesticides et leurs utilisations abusives.

« Devant cette situation, le gouvernement de la République du Tchad a adressé une requête d’assistance technique au secrétariat de la Convention de Rotterdam, qui, à travers la représentation de la FAO au Tchad, a appuyé cette étude », affirme Koiboro Al-Tidjani.

Un programme de suivi des effets des pesticides a été développé et une étude pilote  menée dans les 2 régions mentionnées pour identifier les pesticides dangereux mais aussi et surtout, sensibiliser les agriculteurs et les distributeurs sur le danger de ces produits.

« Au niveau des producteurs, 165 cas d’intoxication sont rapportés sur 675 producteurs enquêtés. Il ressort de l’analyse des résultats que les producteurs sont plus intoxiqués en raison du  fait que plus de 84% d’entre eux ne portent pas des équipements de protection. Beaucoup de producteurs ressentent pendant ou après l’utilisation des pesticides des effets comme la fatigue générale, maux de tête, rhume et des vertiges. Aussi, 97% des producteurs enquêtés n’ont pas effectué de visites médicales », informe le Représentant de la FAO au Tchad Mansour N’Diaye.

Le directeur de l’agence nationale de lutte antiacridienne, Mahamat Adoum Tolli ajoute qu’il existe plusieurs cas d’intoxication qui ne sont toujours pas portés à la connaissance des bases phytosanitaires régionales et des centres de santé.

L’impact d’un pesticide sur l’environnement dépend essentiellement de la quantité de matière active employée et de son mode d’application mais aussi et surtout de sa répartition dans l’air, le sol, les eaux de surface, les eaux souterraines et de la concentration qu’il atteint dans chacun de ces compartiments et de sa toxicité pour chacune des espèces qui y sont présentes