La FAO au Tchad

La FAO et ses partenaires adoptent une feuille de route pour renforcer la résilience et la transformation des systèmes alimentaires en Afrique Centrale.

12/04/2021

Clôture des travaux de la 13e Réunion de l’Equipe Multidisciplinaire

 

31 Mars 2020, Libreville – Les travaux de la 13ème Réunion de l'Equipe Multidisciplinaire du Bureau Sous-régional pour l'Afrique Centrale se sont achevés sur une note positive au terme de deux jours de concertation sur la thématique « Renforcer la résilience et la transformation des systèmes alimentaires face à la pandémie de COVID-19 et ses impacts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle ».

Cette rencontre sous-régionale entre la FAO et ses partenaires qui s’est tenue par visioconférence, a mobilisé plus de 150 participants, parmi lesquels six membres de Gouvernement et des Secrétaires Généraux des pays de la sous-région, des Représentants des Institutions parlementaires et communautaires sous-régionales, des représentants de la société civile et du secteur privé, et des partenaires techniques et financiers.

La rencontre a permis de présenter les progrès réalisés à ce jour, d’échanger sur les défis et les solutions potentielles à apporter pour une meilleure exécution des programmes, conformément au mandat de la FAO, aux niveaux sous-régional et national, notamment dans le cadre de l’Initiative « Main dans la main ». Aussi, cette consultation large et diversifiée, a abouti sur l’adoption d’une feuille de route pour renforcer la résilience et la transformation des systèmes alimentaires en Afrique centrale. 

Les travaux ont été organisés autour de quatre (4) sessions à savoir :

  1. Les orientations et enjeux sur le prochain sommet mondial des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, les priorités de la sous-région, la 32e Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique et une série de présentations et d’échanges portant sur la mise en œuvre des Cadres de Programmation Pays ;

 

  1. Les défis de la transformation des systèmes alimentaires face à la pandémie de la COVID-19 et ses impacts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, le commerce, le genre et la transformation des systèmes alimentaires et les échanges intra-régionaux ;

 

  1. La stratégie d’amélioration de la mobilisation des partenaires et ressources externes à travers la mise en œuvre d’initiatives et de programmes notamment l’initiative Main dans la Main et la Zone de Libre Echanges Commerciaux en Afrique ;

 

  1. Les aspects transversaux tels que le renforcement des capacités, la prise en compte de la dimension genre dans les interventions de la FAO, la communication pour le changement de comportement et la visibilité des actions de la FAO sur le terrain et les défis communs de mise en œuvre du Plan Cadre de Coopération des Nations Unies (UNSDCF).

Au cours de la première session, les ministres des pays de la sous-région ont réaffirmé les 17 priorités définies lors du conseil des ministres en charge de l’Agriculture des pays de la CEEAC tenu en Octobre 2020 et présentées à la 31e Conférence régionale de la FAO. Ensuite, ils ont échangé sur la préparation du sommet mondial des Nations Unies sur les systèmes alimentaires dont les enjeux ont été présentés par le Dr. David Nabarro qui a appelé à une forte mobilisation des différentes parties prenantes de la sous-région autour de cette initiative lancée par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Antonio Guterres. A cet effet, les Ministres en charge de l’Agriculture du Cameroun, de la République démocratique du Congo et de Sao Tomé et Principe, ainsi que le Vice-Président du Sénat du Congo ont informé l’audience sur l’état de l’adhésion de leur pays au sommet et aux concertations sur les systèmes alimentaires à travers la désignation des coordonnateurs nationaux avant de décliner les initiatives mises en œuvre dans leur pays respectif pour impulser une réelle transformation des systèmes alimentaires.

Cette session a également permis de faire le point sur l’état des préparatifs de la 32e Conférence régionale de la FAO qui se tiendra en 2022 en Guinée Equatoriale, d’échanger sur la mise en œuvre des Cadres de programmation pays et tirer les leçons et les bonnes pratiques de même que les orientations pour le prochain biennium 2022-2023. La première journée a été clôturée après une série de présentations qui ont permis d’identifier les principaux défis et enjeux majeurs de la transformation des systèmes alimentaires. Ces discussions ont permis de définir des options de renforcement de la résilience des institutions, ménages et individus ainsi que des solutions capables d’optimiser le potentiel qu’offre la digitalisation de l’agriculture face à la COVID-19.

La deuxième journée a permis d’affiner la stratégie d’amélioration de la mobilisation des partenaires et ressources externes et de discuter des thématiques transversales. Ainsi, dans leur communication, les experts et invités ont tour à tour, proposé des pistes de solutions et des orientations pour la mobilisation des partenariats et ressources à travers le nouveau Cadre commun de programmation des Nations Unies, la promotion des partenariats public privé, en misant sur l’initiative « Main dans la Main » et les opportunités qu’offrent la zone de libre-échange continentale africaine pour stimuler le commerce intra-régional des produits et services agricoles. Le rôle et l’engagement des parlementaires comme partenaires clé dans la transformation des systèmes alimentaires ont été réaffirmé à travers une communication du Secrétaire Général du Réseau des Alliances parlementaires d’Afrique Centrale pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle qui a fait le point sur l’état d’avancement de la mise en place des alliances parlementaires en Afrique centrale.

Les échanges sur les questions transversales ont permis de montrer l’importance et le rôle des femmes dans la transformation des systèmes alimentaires, mais également proposer des solutions pour une meilleure prise en compte du genre dans les programmes et projets. Par ailleurs les bonnes pratiques de communication pour la visibilité et le changement de comportement dans le cadre de la COVID-19, la digitalisation au sein de la FAO, les défis sur la mise en œuvre des projets et l’initiative « Main dans la Main » ont été présentées et discutées.

Au terme de ces deux jours de travaux, avant de procéder à la cérémonie de clôture dirigée par le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de l’Alimentation du Gabon. Les participants à la 13ème Réunion de l'Equipe Multidisciplinaire du Bureau Sous-régional pour l'Afrique Centrale ont formulé pour le biennium 2022-2023, deux (2) priorités sous-régionales majeures et seize (16) priorités transversales. Il s’agit de :

Les priorités sous-régionales majeures

 

  1. La promotion et le développement des sites paysans, pour mieux répondre aux besoins des petits producteurs en termes de mécanisation, d’encadrement et de fourniture en intrants ;

 

  1. Le renforcement des capacités des industriels de l'agroalimentaire dans la transformation des systèmes alimentaires.

 

Les priorités sous-régionales transversales

 

  1. Le renforcement du plaidoyer auprès des gouvernements et des autres partenaires techniques et financiers, afin de mobiliser plus de ressources devant permettre d’appuyer des innovations technologiques et la modernisation de l’agriculture en vue de lutter efficacement contre la pauvreté des populations et de renforcer leur résilience face aux différentes crises ;

 

  1. Le développement et la promotion d’un plan de relance économique transformationnelle à travers le renforcement des capacités des PME, la transformation, le stockage et la commercialisation, la réduction des pertes/gaspillages alimentaires, la conservation et la gestion des ressources naturelles ainsi que l’application des techniques de production verte et durable ;

 

  1. La poursuite des réflexions devant contribuer à l’amélioration des échanges/commercialisations transfrontaliers à travers le desserrement des contraintes qui entravent significativement, la circulation des personnes et des biens au niveau de la sous-région ;

 

  1. La redéfinition des modèles de systèmes alimentaires pour les adapter aux spécificités de la sous-région et mieux répondre en tout temps, aux besoins des populations ;

 

  1. La promotion du dialogue inclusif et multisectoriel pour faciliter l'interaction de la science, de l'expérience et de la politique et tirer parti de nouvelles opportunités permettant de construire un système alimentaire plus résilient et durable ;

 

  1. Le renforcement des campagnes de sensibilisation des populations afin de favoriser le changement des habitudes alimentaires à travers la production et la consommation des spéculations locales et stratégiques ;

 

  1. La protection des plus vulnérables avec les systèmes de protection social sensibles à la nutrition, la distribution des intrants, l’appui aux infrastructures publiques, l’accès au microfinance/crédit ;

 

  1. Le développement d’un programme sur le commerce transfrontalier entre les Etats de la sous-région en vue de réduire les importations alimentaires ;

 

  1. L’amélioration du processus d’établissement des alliances/passerelles dans un cadre plus global avec toutes les parties prenantes en lien avec son mandat et les CPP en vue de l’atteinte des ODD ;

 

10.La conduite des analyses rapides et l’évaluation régulièrement des obstacles potentiels liés à la prise en compte des aspects genre dans les projets de développement ;

 

11.L’élaboration des plans stratégiques nationaux et locaux sur la base des informations résultant de l’analyse de genre ;

 

12.L’inclusion et la consultation des organisations locales de femmes et des groupes d'entraide dans les processus de définition, d’élaboration et de mise en œuvre des programmes et projets de développement ;

 

 

13.La mobilisation au sein de chaque programme pays, d'une expertise technique en matière de genre pour mieux y adresser, les questions sensibles au genre ;

 

14.Le développement des programmes de transfert d'argent et des stratégies ciblées pour l'autonomisation économique des femmes et l’intensification des mesures de protection sociale sensible au genre ;

 

15.L’élaboration et la mise en œuvre des projets et programmes qui visent à accroître la résilience économique des femmes et des hommes et tirer parti des solutions numériques permettant de mettre en œuvre des mesures d'adaptation ;

 

16.L’organisation des réunions de réflexion pour une mise en œuvre concertée et synergique de l’ensemble des Initiatives en cours avec un engagement global.