La FAO au Tchad

La FAO, le gouvernement et l’Union européenne valident le rapport de l’étude sur l’évaluation des besoins en renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises (PME) dans le secteur Agro-Alimentaire

@Estelle M/FAOTD
22/06/2021

Le gouvernement du Tchad, avec l’appui conjoint du Programme FIRST et la Division de la Coopération Sud-Sud de la FAO, a réalisé une étude sur l’évaluation des besoins en renforcement de capacités des petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agricole et alimentaire. L’objectif de cet atelier est de faire valider le rapport de l’étude par les acteurs clés du développement des PME du secteur agricole et alimentaire. Cet atelier a regroupé les représentants des promoteurs des PME ainsi que les partenaires d’appui.

Il faut noter que la FAO et le programme FIRST de l'Union européenne (UE) ont effectué un bilan au niveau mondial au cours de la période 2018-2019 afin d'identifier, d’une part, les goulets d'étranglement et les défis clés à l'échelle mondiale et spécifique au pays qui ont entravé les progrès vers la réalisation de l'objectif de développement durable 2 (ODD2) « Faim zéro » et, d’autre part, les priorités d'action pour accélérer ces progrès. Les principales conclusions de cet exercice d'inventaire sont : (i) les systèmes agricoles et alimentaires de l'Afrique subsaharienne doivent changer pour créer des emplois, augmenter les revenus, réduire la malnutrition et relancer l'économie sur la voie d'une croissance à revenu intermédiaire ; (ii) le secteur privé peut jouer un rôle de premier plan dans ce processus de transformation. C’est dans la suite des conclusions tirés de ce bilan et pour répondre une demande du Gouvernement tchadien, que le programme FIRST apporte son appui à la réalisation de cette étude qui servira de base pour l’organisation d’un voyage d’échanges d’expériences avec le Niger, la mise en place d’une plateforme des promoteurs ainsi que les interventions futures des partenaires d’appui aux PME.

Selon M. Allakéré Arthomas, Directeur Général Technique du ministère du développement agricole, cet atelier donne l’occasion d’aborder l’importance de la contribution déterminante du secteur privé dans la réalisation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’agriculture durable et le renforcement des systèmes alimentaires. A l’instar des autres pays de la sous-région le secteur privé tchadien est composé d’un secteur moderne de taille modeste et d’un secteur informel large et dynamique. Quant aux PME elles constituent une composante majeure du secteur privé, excellent dans les maillons de la production, de la transformation, de la distribution et de la commercialisation des produits agropastoraux et halieutiques et jouent un rôle économique et social de premier plan au Tchad particulièrement pour les femmes et les jeunes du pays qui y trouvent des opportunités d’emploi et de revenu dans un contexte de crise généralisée d’emploi.

Les PME constituent donc une composante majeure de l’économie nationale qu’il importe de promouvoir davantage et de prendre en considération dans la réduction de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et de la pauvreté.

Pourtant, pendant de nombreuses années, les politiques économiques menées au Tchad se sont focalisées sur la promotion de grandes entreprises publiques et de filiales d’entreprises étrangères de substitution aux importations. Très peu d’attention était accordée au secteur petites et moyennes entreprises en particulier du secteur informel. Ce manque d’intérêt pour les PME s’est accru avec la production du pétrole en 2003 générant d’énormes revenus à l’Etat qui peuvent le pousser à tort de négliger ou sous-estimer la valeur ajoutée à l’économie du pays, a-t-il ajouté.

Quant à Serge Tissot, Représentant de la FAO, a informé que cet atelier marque l’aboutissement d’un travail laborieux malgré la pandémie de la COVID-19 avec toutes les restrictions que nous connaissons. Il marque également le point de départ de l’étape suivant à savoir la mise en place et l’opérationnalisation effective de la plateforme des promoteurs des PME. Je ne peux que m’en réjouir et féliciter les experts nationaux qui ont pris part à cet important exercice. Il a ajouté que c’est le secteur privé fourni l’essentiel de l’alimentation de la population. C’est pourquoi, la FAO accorde une place de choix au développement de ce secteur notamment les initiatives et les projets économiques des jeunes et des femmes.

Cette étude doit constituer l’outil de dialogue entre tous les acteurs clés de la sécurité alimentaire, de la nutrition et de l’agriculture durable; entre les partenaires financiers et l’Etat afin d’apporter à tous de façon coordonnée, la contribution requis à l’amélioration du secteur agro-alimentaire. C’est aussi un outil de redevabilité envers la population tchadienne qui reste et doit rester au centre de toutes les préoccupations. M. serge Tissot a enfin magnifié la qualité de la collaboration de la FAO avec les départements ministériels en charge de l’agriculture et l’alimentation tout en réaffirmant la disponibilité de son organisation à poursuivre son appui à la promotion des PME du secteur agricole et alimentaire et ce, dans la limite de ses moyens.