La FAO au Tchad

La FAO, la délégation de l’Union Européenne et le Gouvernement Tchadien ont organisé un atelier de réflexion stratégique sur la réforme du dispositif de suivi des dépenses publiques agricoles et alimentaires

@Estelle M/FAOTD
18/10/2022

La FAO à travers son Représentant a.i Marc Mankoussou, et le Secrétaire Général du Ministère de la Production et de la Transformation Agricole ont ouvert l’atelier de réflexion stratégique sur la réforme du dispositif de suivi des dépenses publiques agricoles et alimentaires.

Depuis 2017, le programme FIRST appuie le gouvernement dans la réalisation de revues. A ce jour, trois revues ont été organisées couvrant les périodes 2014-2016, 2017-2019, et 2020-2021. Cependant, sur la base des leçons apprises des exercices de revue antérieurs, il ressort que les activités de suivi des dépenses publiques rencontrent plusieurs problèmes d’ordre financier, organisationnel et humain à même de compromettre leur continuité. La pérennisation et l’appropriation de cet outil par la partie nationale constituent toujours un défi. En outre, l’ensemble des acteurs nationaux n’a pas une compréhension commune des tenants et aboutissants ainsi que la finalité de la revue des dépenses publiques dans le secteur agricole et alimentaire. L’insuffisance des compétences et du cadre organisationnel de la revue limite son appropriation par la partie nationale. C’est pourquoi, au titre de l’année 2022, il est prévu la réalisation d’une revue des dépenses publiques agricoles, l’amorce l’internalisation de l’exercice par les acteurs nationaux, le développement du plaidoyer en faveur de l’augmentation des dépenses publiques allouées au secteur de la SANAD ainsi que la construction d’une culture de redevabilité dans le domaine.

Dans son allocution, Marc Mankoussou, le Représentant a.i de la FAO au Tchad a rappelé que le Plan national de développement (PND 2017-2021) a fait de l’agriculture, l’élevage et la pêche le moteur de la croissance et de la diversification de l’économie nationale et le moyen de réduire la dépendance vis à vis du l’exploitation pétrolière. Cependant, le développement des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques est entravé, entre autres, par l’insuffisance des ressources humaines qualifiées, des investissements et des réformes. Par rapport au financement du secteur agricole, les résultants des revues des dépenses publiques du secteur agricole de 2003 à 2019 ont révélé que l’engagement de Maputo (Mozambique) d’y consacrer 10% des dépenses publiques n’est toujours pas réalisé même si des progrès notables ont été enregistrés. La situation de sous financement du secteur constitue une des causes majeures des difficultés de modernisation du secteur en général et d’accès aux opportunités qu’offre le secteur rural en termes de création de valeur ajoutée en particulier.

Selon le Secrétaire Général du Ministère de la Production et de la Transformation Agricole, Abdekerim Koiboro El-Tidjani : « Le Ministère en charge de l’Agriculture a réalisé trois revues de dépenses publiques agricoles et alimentaires respectivement de 2014-2016 ; 2017-2019 et 2020-2021. Ces revues des dépenses publiques agricoles et alimentaires ont bénéficié de l’appui des partenaires techniques et financiers, notamment de l’Union Européenne et de la FAO. Le constat est que des difficultés en matière d’ordre financier, organisationnel, humain demeurent et à la longue peuvent compromettre la continuité de ces revues. La pérennisation et l’appropriation de cet outil constituent un défi pour notre Département ministériel qui assure le leadership au nom des autres ministères en charge des sous-secteurs de Développement rural. L’organisation de cet atelier de réflexion stratégique sur la réforme du dispositif de e suivi des dépenses publiques agricoles et alimentaires répond à double ce défi. L’objectif dudit atelier est de contribuer à la pérennisation et l’appropriation des revues de dépenses publiques par le acteurs nationaux les acteurs nationaux. » a-t-il ajouté.

L’atelier a regroupé une trentaine de participants représentants les ministères en charge de l’agriculture, de l’élevage, de l’environnement/pêche, de l’Hydraulique, du Plan, des finances, des infrastructures, de l’éducation, de la santé et les membres du réseau des points focaux de suivi des dépenses publiques agricoles et alimentaires. Un expert de l’équipe MAFAP de la FAO a fait le déplacement de N’Djamena pour faciliter les travaux.

Au terme des travaux, les participants ont identifié et analysé les principaux goulots d’étranglement qui entravent la continuation et la pérennisation des activités de suivi des dépenses publiques. Ils ont également proposé des actions et des mesures concrètes contribuant à assurer : (i) le financement durable des activités notamment avec une forte contribution des ressources du budget de l’Etat, (ii) le relèvement des compétences des points focaux en matière de collecte, d’analyse et d’interprétation des données ;(iii) la disponibilité et la mise à jour régulière des données sur les dépenses publiques agricoles et alimentaires par les institutions pourvoyeuses ; (iv) la valorisation optimale des résultats des revues des dépenses publiques dans le cadre des actions de plaidoyer, l’aide à la décision et le dialogue entre les acteurs de la sécurité alimentaire et entre les partenaires techniques et financier et le gouvernement.

Le programme FIRST de la FAO financé l’Union européenne a apporté un appui financier et technique déterminant à la partie nationale dans ce travail. Il a non seulement financé la réalisation des revues, appuyé la vulgarisation des résultats des différentes revues, contribué au renforcement des capacités des acteurs, mais aussi accompagné les actions de plaidoyer.  Ces différents appuis ont contribué à améliorer la situation du financement de sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le pays.