La FAO au Tchad

Au sud du Tchad : réduire la vulnérabilité des populations

Cultivatrice à Doyaba au Tchad-(photo/@fao Hyacine KacouAmondji
17/12/2015

La FAO appuie différents projets pour renforcer la résilience des plus   vulnérables

N’Djaména, 16 décembre 2015-La gestion durable de   l’agriculture et de l’élevage est un enjeu capital au Tchad, notamment dans   la zone du Sud, où la FAO met en œuvre plusieurs projets d’importance. Depuis   quelques années  les mouvements de   populations, notamment l’afflux massif des réfugiés et des retournés de la   République centrafricaine (RCA) ont accru les besoins des populations situées   dans les régions d’accueil. Dans le cadre de ses activités pour renforcer la   résilience des populations, la FAO appuie les bénéficiaires à travers   différents projets de distribution  des   intrants  et petit outillage agricole,   d’aliments du bétail, de reconstitution du cheptel (petits ruminants),  de la vaccination du bétail et de   renforcement des capacités entrepreneuriales.

Prévenir les catastrophes

La FAO mise   beaucoup sur le Système d’Information    sur la Sécurité Alimentaire et d’Alerte Précoce (SISAAP) qui a su   mettre en place un réseau sur le territoire pour faciliter la remonté rapide   d’informations sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle afin d’orienter   les prises de décisions et solliciter des interventions qui répondent aux   besoins des populations.

 « Nous collectons les données terrain   sur la sécurité alimentaire et nous produisons mensuellement un rapport que   nous envoyons au Comité d’Action pour la Sécurité Alimentaire et la Gestion   des Crises alimentaires  (CASAGC) et   aux partenaires centraux pour le traitement» a affirmé Djoubdourna MADIBO,   point focal SISAAP du Logone Occidental.

Améliorer la résilience dans les camps de réfugiés

La situation   dans les camps de réfugiés est précaire, de nombreuses personnes se   retrouvent sans activités génératrices de revenus. Les populations déplacées   qui vivent dans les camps de Maigama et de Belom sont constituées en majorité   d’éleveurs ayant fui la RCA. Elles ont reçu des vaccins et 42,21 tonnes   d’aliment bétail, au total 1250 ménages ont bénéficié de cet appui de la FAO.   Néanmoins, les besoins demeurent importants. Notons que l’élevage constitue   un pilier essentiel à l’économie tchadienne puisqu'il s'agit de la première   ressource d'exportation du pays hors pétrole, il contribue à hauteur de 15%   au PIB national. L’élevage mobile, fondé sur le nomadisme et la transhumance,   compte pour 90% du secteur. Ces pratiques ancestrales qui permettent   l’adaptation à un contexte environnemental difficile (pluies irrégulières,   sécheresses, dégradation des sols, etc.…) sont confrontées à  une accélération de l’agriculture extensive   et l’élevage sédentaire et par une mauvaise répartition des points d’eau sur   l’ensemble du territoire.

Plus de 15   milles ménages ont été accompagnés techniquement pour produire des céréales à   hauteur de 250 millions de FCFA, à travers un projet d’appui d’urgence.   Environ 300 tonnes de semences de maïs, de riz et de sorgho leur ont été   distribués. Par ailleurs, environ 4000 ménages ont reçu des semences à cycle   court, à hauteur de  265 millions de   FCFA, financées par l’Union Européenne. Dans les régions du Mandoul et du   Mayo-kebbi -Est, les bénéficiaires de cet appui peuvent ainsi, entreprendre   des activités de maraîchages pour la consommation et la vente.

Renforcer les capacités des populations

Sur le   terrain, depuis 2014, la FAO à travers le projet sous-régional « Renforcement de la contribution des   Produits Forestiers Non Ligneux à la sécurité alimentaire en Afrique centrale »   financé par la Banque Africaine de Développement à travers le Fonds pour les   Forêts du Bassin du Congo (FFBC), participe activement au renforcement des   capacités des producteurs et transformateurs de produits forestiers non   ligneux (PFNL) dans les sites pilotes du Mayo Kebbi Est (Chef-lieu Bongor) et   du Mandoul Oriental (Chef-lieu Koumra).    Les objectifs globaux du Projet sont de: i) Contribuer à   l’amélioration des conditions de vie et la sécurité alimentaire des ménages   dépendants des forêts, et notamment des groupes les plus vulnérables ;   ii) Contribuer à la conservation et à la gestion durable des PFNL en Afrique   centrale et plus spécifiquement au Burundi, en Guinée Equatoriale, au Rwanda,   à Sao Tomé et Principe et au Tchad. Parmi les activités de ce projet, figurent celles   où les bénéficiaires sont initiés à la gestion entrepreneuriale, et aux techniques modernes de valorisation des PFNL.

Ladoum   Ngarmbatindo fait partie des femmes bénéficiaires de ce projet. « La FAO   nous a donné une formation sur les PFNL, qui nous a beaucoup aidé à tracer   une ligne sur comment se prendre en charge quand nous avons un petit revenu   entre nos mains. Lorsque nous formons un groupe, nous ne devons pas rester   les bras croisés mais organiser des cotisations et des collectes de PFNL pour   la vente pour développer notre groupe » a- t-elle affirmé.

« La FAO   nous a appuyé sur comment faire nos plans de développement d’entreprise   (PDE). Avant nous travaillions de façon individuelle, mais maintenant nous   savons comment développer les PDE au sein de nos groupements et de nos   associations » a expliqué Nadjiyam Maguebaye Elisabeth, productrice de   PFNL.

Dans des   régions aux conditions climatiques parfois rudes, le renforcement des   capacités entrepreneuriales des populations pérennise les efforts de   résilience des populations.  En effet,   Le karité (Vitellaria paradoxa), le   Moringa (Moringa oleifera), le neem   (Azadirachta indica), le miel, le   savonnier (Balanites aegyptiaca) et   le tamarin (Tamarindus indica) font   partie des PFNL valorisés par les bénéficiaires de ce projet. Plusieurs   groupements de femmes à l’instar d’Association pour la Promotion de la   Filière Karité dans le Mandoul (APROFIKAM) et d’Organisation des Groupements   Féminins pour le Développement au Tchad (OGFDT) valorisent leur production en   réalisant du beurre de karité, du savon, de l’huile et des confitures. Ainsi,   le soutien de la FAO leur a permis de renforcer leurs capacités associatives,   de production et de transformation de produits agricoles et forestiers. De   plus, les revenus issus de la vente de leur production leur permettent   d’améliorer leurs conditions de vie et de subvenir aux besoins de leurs   foyers. 

 A terme, elles seront en mesure de valoriser   leur production et accroître durablement leurs revenus.

Des progrès encourageants

Plusieurs   signes témoignent du bon travail effectué par les personnes appuyées. Pour   illustration, l’apiculture fait partie des secteurs à fort potentiel pouvant   procurer un revenu considérable aux populations. Les gains sont   considérables, à l’exemple du Groupement des arboriculteurs et éleveurs   (GAEL) de Koumra, qui enregistre des résultats satisfaisants en matière de   valorisation du miel. « Nous avons reçu    4 990 000 CFA qui nous a vraiment lancé dans l’apiculture.   Nous avons commencé l’apiculture avec 36 ruches modernes, mais avec l’appui   de la FAO ce nombre a augmenté. Auparavant nous produisions 2 tonnes de   miel  et avec cet appui  notre production a augmenté à 12   tonnes » a expliqué Yamidjimte Ndingadal Roi, président du groupement.