FAO Regional Office for Africa

Classes Vertes : Promouvoir la Nutrition à travers la valorisation de l’éducation agricole à l’école et à la maison.

Photo: © FAO

14 Novembre 2018, Brazzaville - Le Gouvernement de la République du Congo, en Partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ont procédé au lancement du projet Sous-régional intitulé « Classes Vertes pour une production innovante, ludique, éducatives et nutritive » au cours d’un atelier qui a réuni du 7 au 8 novembre 2018 à l’hôtel Concorde de Kintélé, une cinquante des participants représentant les équipes de coordination, les parties prenantes du projet dans les trois pays bénéficiaires (Cameroun, Congo et Gabon) et au niveau sous régional.

Ce projet sous régional, d’une durée de deux avec un budget de 314 000 USD et dont les premiers bénéficiaires sont les élèves du primaire et du secondaire, contribuera à la redynamisation et au regain d’intérêt des métiers de l’agriculture chez les jeunes, à l’amélioration des connaissances sur les systèmes alimentaires sensibles à la nutrition et à l’adoption de bonnes pratiques nutritionnelles par les communautés.

Bien plus qu’un lieu d’apprentissage, l’école doit contribuer à mieux faire connaitre la nature, l’environnement et la nutrition.

Anatole Collinet Makosso, Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation ouvrant les travaux au nom du gouvernement congolais, a déclaré que ce projet d’éducation agricole consistant à produire divers aliments nutritifs et à former les élèves, le personnel des écoles et les familles à faire un lien entre les cultures et les régimes alimentaires sains, devrait permettre aux élèves bénéficiaires de connaitre les bienfaits et l’importance de l’agriculture dans la protection de l’environnement, la lutte contre la faim et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (notamment les ODD 2, 3, 4, 5, 12 et 17). Grâce à ce projet, a-t-il ajouté, les élevés pourront s’approprier la terre et tout ce qu’elle contient de sorte qu’ils découvrent comme le dit le « Laboureur à ses enfants, qu’un trésor est caché dedans ».

Rappelant que la faim dans la monde touche plus de 821 millions de personnes, Suze Percy Filippini Représentante de la FAO a, pour le compte des agences du Système des Nations Unies focalisé ses propos de circonstance sur la situation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le monde en général et dans la sous-région en particulier.  Aussi a-t-elle reprécisé que la malnutrition représente un obstacle considérable pour le développement socio-économique et environnemental des populations camerounaises, congolaises et gabonaises confrontées aux problèmes d’insécurité alimentaire et nutritionnelle. De plus, la situation nutritionnelle dans ces pays est caractérisée par une prévalence de la malnutrition aigüe en moyenne à plus de 3%, une prévalence de l’anémie chez les jeunes enfants, la femme en âge de procréer et la femme enceinte oscillant autour de 60%, un retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans estimé à 18%. À cela s’ajoute le problème du double fardeau de la malnutrition avec comme conséquence, l’augmentation des maladies non transmissibles (diabète, hypertension artérielle, etc.). Elle a exprimé sa conviction que la mise en œuvre du projet Classes Vertes soutiendra sensiblement les efforts nationaux des gouvernements de ces 3 pays à résoudre ces problèmes en suscitant des vocations dans les métiers de l’agriculture par l’introduisant très tôt chez les jeunes écoliers, des notions de bases de la production agricole à travers les méthodes agrobiologiques.

Classes Vertes, une approche innovante et intégrée.

Aïssa Mamadoultaibou, Chargé de Nutrition au Bureau Sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale démontrant comment avancer la question de la nutrition à travers une approche multisectorielle, a abordé, quant à elle, les conséquences permanentes et irréversibles de la malnutrition sur la croissance et les capacités futures de l’individu. Elle a également instruit les participant sur l’importance des principaux engagements internationaux en matière de nutrition (SUN, Défi faim zéro, Décennie d'action des Nations Unies pour la nutrition etc.). La nutrition due non seulement à un manque de nourriture, mais aussi à différentes interactions entre la santé, les soins, l’éducation, l’assainissement et l’hygiène, l’accès aux ressources, l’autonomisation des femmes…, doit être considérée à la fois comme une composante et un produit des ODD.

A ce titre, l’expérience du Cameroun en matière de lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition a été partagée notamment les données sur la cartographie de la vulnérabilité (insécurité alimentaire et nutritionnelle) du Cameroun en mettant l’accent sur les Régions du pays qui sont les plus touchées.

 

La mise en route des classes vertes par les équipes pays

A l’issue des deux jours d’échanges en travaux de groupes et discussions en plénières, les participants ont adressé une dizaine de recommandations à l’endroit des équipes pays notamment : 

•La définition des zones d’intervention et des écoles éligibles en fonctions des réalités locales, des contraintes et des opportunités, afin d’adopter les meilleures options pour intégrer les classes vertes dans le programme scolaire du primaire et du secondaire. Garder en vue le caractère pilote de l’intervention.

•S’inspirer des indicateurs proposés dans la matrice du cadre logique du projet.

•L’intégration des sorties pédagogiques dans les exploitations agricoles afin d’enrichir les expériences agricoles des élèves des Classes vertes.

•La mobilisation des parties prenantes nationales pour apporter leurs contributions à l’atteinte des résultats du projet. La FAO viendra en appui pour une expertise technique.

•Création d’un environnement favorable à la participation des parents et de la communauté. L’implication des associations des parents d’élèves en sera un atout.

•S’appuyer sur la Plateforme SAN là où elle est opérationnelle ou mettre en place un comité multisectoriel composé des représentants des différentes parties prenantes.

•S’inspirer de nombreuses expériences réalisées à travers le monde et des leçons tirées des projets antérieurs.

•Utiliser les cantines scolaires comme outil de promotion de l’éducation nutritionnel des élèves.

•La prise en compte des problématiques de la sécurisation des terres agricoles et la protection des ceintures vertes pour les activités de production agricole.

•S’inspirer des rapports des expériences du Cameroun sur les potagers et les cantines scolaires.

•Promouvoir l’utilisation des NTIC pour rendre les activités agricoles plus attractives auprès des jeunes et contribuer à réduire la pénibilité.