La politique foncière - qui contrôle quelles terres, comment sont-elles utilisées, pendant combien de temps, à quelles fins et au profit de qui - est un pilier central du débat sur la transition agroécologique en Europe. Ce rapport politique soutient qu'il est temps d'ancrer la politique foncière dans l'action collective et les formes démocratiques de politique foncière. Ceci est basé sur une compréhension de la terre non pas comme une marchandise mais comme une ressource commune, un territoire vivant et un paysage naturel.

En pratique, cela implique un ensemble différent de relations de propriété foncière et des modèles de production alimentaire plus diversifiés que ceux de l'agriculture industrielle, qui homogénéise les paysages et les cultures. Cela ouvre la possibilité à d'autres régimes d'accès à la terre d'émerger au-delà de celui du simple marché foncier, y compris des formes d'utilisation et de propriété communes et collectives de la terre. Cette approche de la politique foncière contribue également à soutenir des modèles de production alimentaire plus écologiquement régénérateurs, tels que l'agriculture biologique et l'agroécologie paysanne, tels que pratiqués par de nombreux petits agriculteurs, pêcheurs, éleveurs et peuples autochtones d'Europe. Par conséquent, ce rapport politique cherche à soutenir un meilleur accès aux terres pour l'agroécologie dans toute l'Europe. Ce soutien est aujourd'hui plus crucial que jamais à la lumière d'un certain nombre de tendances alarmantes, notamment la concentration croissante des terres et la spéculation foncière, les cas d'accaparement des terres, le déclin précipité du nombre d'agriculteurs et de petites exploitations, le défi générationnel en termes de succession des exploitations, la perte massive de biodiversité, la crise de la fertilité des sols et les effets dévastateurs de l'élevage intensif et de l'agriculture industrielle, pour n'en citer que quelques-uns.