Cet article examine le phénomène émergent des marchés pour les produits "agroécologiques" et pose deux questions fondamentales : 1) Existent-ils ? et 2) Quelles formes prennent-ils ? Sur la base d'une analyse qualitative de 12 études de cas provenant de différentes initiatives dans les pays en développement, les auteurs se concentrent sur la façon dont différents types d'acteurs (producteurs, consommateurs et intermédiaires) créent des marchés pour les produits agroécologiques. Les résultats préliminaires montrent qu'environ 18 canaux de marché différents sont utilisés pour vendre des produits reconnus comme "agroécologiques". Les chaînes d'approvisionnement sont courtes (2 à 3 liaisons), même sur les marchés d'exportation. Les principales valeurs définies pour l'agroécologie et recherchées par les acteurs concernent les caractéristiques sanitaires et organoleptiques des produits agroécologiques, ce qui indique qu'il n'y a pas de demande claire pour des produits "agroécologiques" en soi. Les auteurs caractérisent ces initiatives comme des "réseaux de marchés imbriqués" où les intermédiaires ont un rôle important à jouer pour assurer la diversité que l'on trouve dans ces réseaux.