La FAO et la BAD mobilisées pour rapprocher les semences certifiées aux producteurs
A travers le projet multinational de renforcement de l’état de préparation et de la réponse à la crise alimentaire au Burundi, aux Comores, en Somalie et au Soudan du Sud, financé sur un don de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Gouvernement de la République du Burundi, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui a reçu le mandat de l’appuyer dans la mise en œuvre du projet, déploie ses efforts pour rendre disponibles les semences de première génération que les producteurs du milieu rural ont tant besoin. Les actions de la FAO Burundi visent à augmenterla production agricole, la productivité et la résilience des systèmes de production agricole dans les pays cibles, pour atténuer les risques à court et à long terme aggravés par la guerre en Ukraine.
Lancé en mai 2023, les premières actions du projet, au cours de la saison 2024A, ont été axées sur l'accompagnement des multiplicateurs de semences de qualité des producteurs des provinces Kayanza, Gitega, Mwaro et Rutana qui constituent sa zone d’intervention, avec des intrants agricoles (engrais et semences) pour faciliter, au niveau local, l’accès aux semences certifiées aux producteurs.
Pour la saison 2024A, la porte d’entrée a été la multiplication des semences de maïs, variétés ISEGA, ZM621 et ZM605 sur 86 ha et le soja, variété PK6 programmée sur 19 ha. Les superficies des exploitations de multiplication des semences varient d’1ha pour les plus petites à 30 ha pour les plus grandes.
En province Mwaro, le centre semencier de Nyabisindu s’étend à perte de vue sur 100ha dont 30ha emblavés en semences de maïs prébase ISEGA. Le Chef de service Production Végétale au Bureau Provincial de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage de la province Mwaro M. NSHIMAYEZU Didier se réjouit qu’au moins 60 tonnes de productions attendues vont permettre d’approvisionner en semences de qualité les producteurs de la province. Il espère que l’augmentation de la production qui va en résulter est sans appel.
« La FAO appuie les multiplicateurs de semences choisis par les Bureaux Provinciaux de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (BPEAE) et validés par l’Office National de Contrôle et de Certification des Semences (ONCCS) afin de s’assurer que les normes de qualité des semences durant le processus de multiplication, de conditionnement, d'échantillonnage, d'emballage et d’étiquetagesont remplies pour être certifiées », indique Nabor Barancira, coordonnateur du projet.
En effets, les cultures développées sont en cours de végétation. Pour la plupart des champs, le maïs est presque à maturité.
Sur une période de 2 ans, la FAO, en collaboration avec la BAD, a dans la ligne de mire le renforcement des institutions nationales pour augmenter la production et la disponibilité des semences de première génération. Cette initiative va contribuer à la sécurité alimentaire par la multiplication des semences de première catégorie en l’occurrence les prébases, les bases et les certifiées.
Le recours aux semences certifiées, une pratique à promouvoir auprès des petits producteurs
L’utilisation des semences de qualité est une bonne pratique agricole peu développée par les moins nantis. De nombreux producteurs démunis ou moins informés sur les bonnes pratiques utilisent des semences dégénérées, ce qui résulte en sous production. L'initiative du Gouvernement, de la FAO et de la BAD est d'autant plus bénéfique que pour certaines communes, les multiplicateurs appuyés dans le cadre du projet sont les premiers à le faire.
« M. Pierre est le tout premier multiplicateur de semences de maïs sur près de 2ha enregistré en commune Mutaho. Il va sans dire qu’il y a une carence criante de semences de qualité dans toute la commune », indique Aimé Kantungeko, agronome de la commune Mutaho en province de Gitega. Celui-ci plaide pour l’appui de plus de multiplicateurs et évoque un centre semencier de la commune qui s’étend sur 21 ha qui pourraient servir à cette fin pour que les producteurs de la commune puissent s’approvisionner en semences sélectionnées dans un endroit le plus proche.
Le souhait de ce fonctionnaire agricole de la commune Mutaho s’inscrit dans la visée de la FAO et de la BAD qui gardent dans leur ligne de mire la vulgarisation de l’usage des semences de qualité auprès de 10.000 producteurs agricoles qui seront touchés à travers les foires agricoles pour augmenter la production et booster la résilience des petits producteurs face aux différents chocs.