FAO au Burundi

Programme multi-acteurs d’amélioration de la sécurité alimentaire

27/07/2015

Lancé officiellement en novembre 2013 à Gisuru, dans la province de Ruyigi, le « Programme multi-acteurs d'amélioration de la sécurité alimentaire dans les communes de Cendajuru, Gisuru et Kinyinya au Burundi-FBSA Moso » promeut une approche multi-acteurs ou multipartenaires. Entendez par là que sa mise en œuvre s'appuie sur un ensemble d'actions conjointes de plusieurs partenaires aux compétences complémentaires: ONGs de droit belge collaborant avec les organisations de la société civile au niveau local, organisations multilatérales (SNU) et bilatérales (CTB).

Ainsi, les partenaires suivants sont impliqués dans l'exécution des différents volets du programme : (i) Caritas International Belgique/SOPRAD pour l'appui à la restauration du capital fertilité des exploitations; (ii) Louvain Coopération au Développement/UCODE –AMR pour la production des semences de qualité, intrants et matériel agricole; (iii) Collectif Stratégies Alimentaires/CAPAD pour l'appui aux organisations paysannes, l'amélioration des conditions de stockage, des infrastructures et des équipements et de l'accès au crédit; (iv) Wereldsolidariteit/Solidarité Mondiale/Agakura-ADISCO pour la revitalisation et l'appui aux centres d'enseignement des métiers et l'appui à l'installation des services; (v) United Nations Capital Development Fund/communes pour le renforcement des capacités institutionnelles et l'appui à l'installation des services ; (vi) Croix Rouge Belgique/Croix Rouge du Burundi pour le renforcement de la prise en charge nutritionnelle ; (vii) FAO/MINAGRIE pour l'organisation de fora de concertation, le suivi-évaluation et la communication/visibilité.

Au terme de la première année de mise en œuvre dans les trois communes, le programme enregistre déjà des réalisations non négligeables à son actif. Des études de référence sectorielles par composante ont été produites par les partenaires puis capitalisée par la FAO dans un document unique pour toutes les données afin de servir de base pour le suivi évaluation. Celles-ci ont aussi permis d'affiner le groupe cible des interventions et de déterminer ceux de la première année.

A travers le Projet d'Amélioration Durable de la Disponibilité Alimentaire (PADDAM) géré par Caritas International Belgique/SOPRAD, le concept EFI centré sur l'intégration agro-sylvo-zootechnique a été introduit pour près de 1500 ménages qui ont reçu des chèvres de race locale et des boucs de race Boer. Cette approche est complétée par des activités de protection antiérosive de leur exploitation, de paillage, d'utilisation de semences améliorées et l'adoption d'une culture noyau. Des intrants agricoles de qualité de haricot, maïs, boutures de manioc, des rejets de bananier et des plants fruitiers greffés ont été mis à la disposition des bénéficiaires.

La composante mise en œuvre par LD/UCODE-AMR à travers le Projet d'Amélioration Durable de l'Accès aux Semences, aux Intrants et Outillage agricoles (PADASIO) a permis la multiplication de semences et plants de haricot, maïs, d'arachide, de manioc et de bananier via des multiplicateurs identifiés. PADASIO s'est impliquée dans la promotion de jardins de cuisine par la diffusion de semences maraîchères et a fait la promotion de l'artisanat (vanniers et forgerons) dont les produits sont vendus pour améliorer le revenu des bénéficiaires. Des innovations technologiques ont été introduites comme l'importation et la mise à disposition des ânes pour le transport et la recherche-action sur des cultures résistantes à la sécheresse à savoir le niébé et le pois cajan.

CSA/CAPAD a réalisé une étude de référence et la constitution d'une base de données sur l'état des lieux des organisations paysannes et la structuration des groupements en groupements pré-coopératifs. Dans le même ordre d'idées, un document stratégique de la structuration des OP de base a été élaboré pour permettre d'assurer un bon fonctionnement des structures coopératives. Par ailleurs, une étude sur la valorisation agricole a également été achevée ainsi que la mise en place d'un fonds levier nécessaire pour faciliter l'accès aux crédits par les bénéficiaires en collaboration avec l'IMF partenaire (FENACOBU). En étroite collaboration avec tous les partenaires et la coordination de la FAO, elle a contribué à la production d'outils de communication sur le Programme, notamment à travers la publication de bulletins et dépliants et la production/diffusion d'une émission radio.

De même, dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement et à la Diversification des Emplois et Revenus Non Agricoles (PADERNA), les asbl AGAKURA et ADISCO (organisations locales partenaires de WSM) s’occupent de la promotion et de la diversification des emplois et des revenus non agricoles. Ces organisations ont, cette année, identifié des métiers porteurs en prônant l’approche participative et élaboré des modules de formation dans différents métiers (forge, bâtiment/maçonnerie, soudure, menuiserie, couture, plomberie, vannerie, réparation vélo-moto, coiffure, TAA (technologie Agro Alimentaire), apiculture, savonnerie, techniques de restauration et de boulangerie). Le projet PADERNA a aussi réhabilité le CEM de Cendajuru, mené une sensibilisation à la formation des candidats entrepreneurs et a favorisé la culture de l’épargne et du crédit, à côté de l’accompagnement des artisans.

Par ailleurs, la Croix Rouge du Burundi (CRBu) et la Croix-Rouge de Belgique Communauté Francophone (CRB-CF), sur base des enquêtes SMART sur les taux de malnutrition et sur les comportements et habitudes alimentaires, ont démarré la promotion d’une bonne nutrition, la lutte contre les maladies carentielles, le dépistage et référencement des cas de malnutrition dans la communauté et dans les formations sanitaires. Des comités collinaires de nutrition et santé et des mamans lumières ont été installées sur toutes les 78 collines des trois communes, notamment par le fonctionnement des foyers d’apprentissage et de réhabilitation nutritionnelle (FARN), la santé/hygiène communautaire, la prévention des maladies et les pratiques familiales essentielles.

Au cours de cette même année, la composante Renforcement des Capacités Institutionnelles des Communes (RCIC) du programme FBSA Moso exécutée par UNCDF a fait des avancées malgré un démarrage tardif. L’équipe du projet est en place et opérationnelle. Les Plans Communaux de Développement Communautaire et autres documents connexes, constituant les socles d’intervention du projet RCIC ont été finalisés et approuvés. L’équipe du projet RCIC a recherché les synergies et collaboration, initiatives qui ont été concrétisées par la signature d’un accord de partenariat avec le PNUD d’un montant de 700.000 USD.

Une des leçons apprises au cours de cet exercice est qu’une planification concertée et harmonisée entre tous les partenaires renforce la coordination du programme. Elle permet une bonne utilisation de moyens et favorise la complémentarité et la synergie dans sa mise en œuvre pour l’atteinte des objectifs lui assignés. La mise en place des comités locaux de concertation au niveau local et national assure une implication effective des bénéficiaires et une appropriation du Programme ainsi qu’une bonne collaboration entre les services techniques et les autorités administratives.