FAO au Burundi

Le Fonds de solidarité l’Africaine, un projet qui a changé la vie d’un bénéficiaire

Noviris Nzambimana, jeune chômeur, fait partie des jeunes diplômés de l’école secondaire restés  chômeurs mais qui ont, par après, obtenu de la FAO trois cent trente poules pondeuses chacun dans le cadre du projet «Promouvoir la diversification agricole pour réduire la pauvreté, lutter contre la malnutrition et augmenter les opportunités d'emploi pour les jeunes en Afrique de l'Est » financé par le Fonds Fiduciaire de Solidarité Africaine (Africa Solidarity Trust Fund-ASTF en Englais). Ce fonds est une initiative prise lors du sommet des Chefs d'État de Malabo tenu en 2012 en Guinée Equatoriale et qui visait à montrer que les Africains peuvent aider d'autres Africains à faire face aux défis de la faim, de la malnutrition, du chômage et de la pauvreté. Le projet ASTF visait à promouvoir l'emploi des jeunes et à procurer des revenus supplémentaires aux ménages vulnérables à travers la production d'œufs. Le Burundi et le Rwanda ont opté pour l'aviculture, tandis que le Kenya et l’Ouganda ont axé leurs projets sur l'aquaculture.

Au Burundi, le projet, ayant couvert la période 2015-2017, a soutenu vingt-cinq jeunes garçons et filles sans emplois et deux cent ménages vulnérables dans les communes de Gashikanwa et Ngozi, dans la province de Ngozi (nord du Burundi), une province qui a enregistré le taux de malnutrition chronique le plus élevé de 71 pour cent chez les enfants de moins de cinq ans.

Nzambimana Noviris est diplômé de l'enseignement technique, âgé 27 ans. Il vivait dans des conditions misérables avant le début du projet. «Je ne pouvais même pas obtenir cent francs Burundais pour m’acheter un petit beignet, un pantalon. Nous étions très pauvres en famille car il nous était difficile de joindre les deux bouts », a-t-il indiqué. « J’avais même eu envie d'aller à l'université, mais je ne pouvais pas avoir d'argent pour payer mes études et prendre en charge la scolarité de mes petits frères et sœurs, car mes parents étaient devenus si faibles pour gagner un quelconque revenu», a-t-il ajouté.

De l'œuf à la richesse

« Mon succès a commencé après que la FAO m'avait construit un poulailler vaste et durable en briques cuites et en tôles. La FAO m'a également donné des aliments volaille pour quelques mois ainsi qu’un équipement avicole m’ayant permis de bien m’occuper de ma ferme », a souligné Noviris. Son poulailler est si bien structuré qu'elle dispose même d'un magasin pour la conservation des aliments pour ses poules et du matériel servant notamment à la collecte des œufs. «La formation en aviculture que j'ai suivie a grandement contribué à mon succès. Le manuel d’aviculture qui m'a été remis est toujours à ma portée pour une consultation éventuelle », Noviris a indiqué.

« Avec le projet de la FAO, je suis devenu financièrement autonome grâce aux revenus tirés de mes poules », a-t-il ajouté.

Comme d'autres jeunes bénéficiaires du projet, Noviris a réussi à créer une ferme intégrée en installant une étable de vaches laitières près de son poulailler, le reste de sa ferme étant occupé par des cultures fourragères telles que le Tripscacum laxum et des pâturages naturels.

Contrairement à certains de ses collègues bénéficiaires qui veulent seulement assurer le contrôle de leurs fermes, Noviris a  souvent participé à une série d’activités : nourrir correctement son bétail et suivre son état de santé, cela pour maximiser la production.

S’étendant sur environ trois hectares au  centre de la commune de Gashikanwa et sur la route nationale numéro 6 (NR6) dans la province de Ngozi, sa ferme lui avait, si tôt, donné beaucoup d’espoir pour de grands succès.

Lors de la mise en œuvre du projet, Noviris a réalisé d'importants progrès en ligne avec son grand rêve d'investir dans une série de projets individuels financés par des revenus issus de son propre poulailler.
« Grâce aux revenus tirés des œufs de mes poules pondeuses, j'ai, par exemple, installé un panneau solaire pour éclairer particulièrement mon poulailler. Avec l'argent obtenu de la vente des œufs, j'ai acheté une vache d'une race améliorée de type «Ankole» et cela m'a coûté 800 000 francs burundais. J'ai également acheté deux nouvelles motos à 2.500.000 BIF chacune. L'une d'entre-elles assure le  transport des clients  et me procure journellement un revenu de 40 000 francs burundais. Cette somme m'aide à acheter chaque fois un sac d'aliments améliorés pour mes poules. J'utilise l'autre moto pour mes propres déplacements, souvent pour m’approvisionner en aliments volaille», a souligné Noviris.

Un projet qui a complètement changé une vie

M. Noviris est l’un de ces jeunes qui ont vu la gestion d’un poulailler transformer ses moyens d’existence et constituer la clé de sa réussite. Le projet a soutenu sa vie et celle de sa famille grâce à la vente et à la consommation des œufs. «Lorsque le projet est arrivé chez nous, j'ai travaillé fort et j'ai pu atteindre un niveau de bénéfice m’ayant permis de couvrir les besoins alimentaires, éducatifs et sanitaires de ma famille», a indiqué Noviris. «Je n'ai aucun problème à prendre soin de ma vieille mère devenu veuve très récemment. J'ai même réussi à payer les frais pour mes études universitaires, mon déplacement et pour l’achat du matériel pour la scolarité de mon petit-frère qui étudie à l'université de Ngozi », a-t-il  ajouté.

 En effet, le projet a réellement réduit la pauvreté du jeune Noviris et sa famille. Il lui a appris à pratiquer une agriculture durable ayant fait de lui un véritable patron. « Je travaille maintenant à plein temps et je donne du travail à d’autres personnes sur ma ferme », a indiqué Noviris, ajoutant que ce projet lui a permis de découvrir que le fumier des volailles est plus performant que les engrais chimiques en termes de production. «Je vends la fiente de mes poules et les gens l'apprécient tellement », a souligné Noviris.

Pour pérenniser son action, Noviris a rejoint les autres jeunes bénéficiaires qui ont été soutenus par le projet mis en œuvre par la FAO à travers l’adhésion à une association leur permettant d’être en contact avec des organisations professionnelles du secteur avicole et d’avoir accès aux crédits de nature a développer d’avantage leur élevage et accomplir de nombreux autres projets.