FAO au Cameroun

Garantir la pérennité des services écosystémiques face aux défis des changements climatiques

27/12/2023

Les pays d'Afrique centrale en mode renforcement des capacités par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au cours d’un atelier sous régional tenu à Douala du 18 au 22 décembre 2023.

Les forêts du Bassin de Congo renferment une biodiversité exceptionnelle et constituent un grand réservoir de carbone forestier qui représente un levier important dans la lutte contre les impacts des changements climatiques. Ces forêts fournissent plusieurs services aux populations d’Afrique centrale qui en dépendent, notamment à travers le prélèvement des ressources ligneuses, des produits forestiers non ligneux utilisés à la fois dans l’alimentation, la génération de revenus alternatifs que dans la pharmacopée.

Ainsi, garantir la préservation de ses forêts est crucial pour assurer durablement les services écosystémiques, particulièrement le rôle des forêts dans la régulation du climat et l’atténuation des impacts des changements climatiques. Face à l’accroissement des impacts des changements climatiques ainsi que les crises et catastrophes environnementales observées dans les pays d’Afrique centrale ces dernières années, il parait urgent de les accompagner et les outiller pour une meilleure préparation aux crises et chocs environnementaux potentiels.

C’est dans ce cadre que la FAO a organisé un atelier sous régional de renforcement des capacités en changement climatique et en gestion des crises et catastrophes environnementales. Cet atelier a regroupé principalement les directeurs et cadres supérieurs des ministères en charge de l’environnement et des changements climatiques, les responsables techniques des divisions environnement et changements climatiques des mairies des capitales des pays de la sous-région ainsi que des cadres des Organisations sous régionales et non gouvernementales impliquées dans la gestion des crises et catastrophes environnementales en Afrique centrale.

La cérémonie d’ouverture de cet atelier était présidée par Pr. Christophe Bring, Représentant du ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (MINEPDED). Dans son propos liminaire, ce dernier a indiqué que : « la perte de la biodiversité, la désertification et le changement climatique sont des phénomènes issus des facteurs combinés qui agissent pour fragiliser le milieu et affecter les activités humaines ».

Dr. Jeremie Mbairamadji pour la FAO a relevé que les changements climatiques nuisent à la capacité des pays d’Afrique centrale à produire suffisamment de l’alimentation. « Ses incidences diverses sur l’eau, les sols, la biodiversité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes contribuent à accroître l’insécurité alimentaire en réduisant les rendements des cultures, la productivité animale et les possibilités qu’offre le secteur de la pêche et de l’aquaculture en matière de production d’aliments » a-t-il indiqué.

Cet atelier de cinq jours était structuré autour de deux volets : d'une part, le volet changement climatique et d'autre part, celui de la gestion de l’environnement, des crises et catastrophes environnementales qui a laissé place à un jour de visite de terrain à Manoka et à Cap Cameroun, deux îles dans l’arrondissement de Douala 6ème.  Cette descente sur le terrain a permis aux participants d’expérimenter des cas concrets qui illustrent les impacts des changements climatiques à l’instar de la destruction des mangroves ainsi que l’érosion côtière persistante qui oblige les populations à déplacer au fil des années leurs maisons progressivement vers l’intérieur de l’ile. Marie, une mère de famille installée sur l’ile depuis des années, a comme activité principale le fumage de poisson. Devant son grillage, elle raconte en pointant du doigt sa case : « Vous voyez comment nos maisons sont placées en hauteur ; c’est pour éviter les inondations lors de la montée des eaux ». « Nous sommes obligés de déplacer nos maisons chaque année lorsque l’eau monte nous trouver » conclut-elle.

Sur l’ile de Cap Cameroun, les participants ont également pu apercevoir un pilonne en pleine mer. Les anciens habitants de l’ile racontent qu’il y a une dizaine d’années, ce pilonne se trouvait au milieu du village. Autre élément qui démontre les effets palpables du changement climatique sur cette ile.

Au terme de cette formation qui a allié théorie et pratique, les participants en ressortent avec une meilleure compréhension et maîtrise du diagnostic climatique, du suivi-évaluation des changements climatiques ainsi que des outils de reportage et d’aide à la prise de décision en matière de changement climatique. De même, les capacités des participants en matière d’évaluation, d’analyse et de modélisation des risques et catastrophes naturelles ainsi que de développement de stratégie de réduction des risques et d’amélioration de la résilience ont été grandement améliorées grâce cet atelier.

Ces types d’ateliers de renforcement des capacités font partie de l’assistance technique que la FAO apporte aux pays membres pour mieux les accompagner et les outiller à relever les défis complexes posés par les problématiques globales, à l’instar des changements climatiques dont les impacts sont présents à toutes les échelles (global, régional, national, local).