Changement climatique

Les défis collectifs appellent des solutions collectives FAST

30/04/2024

La réunion du Partenariat FAST au siège de la FAO a étudié les moyens concrets devant permettre au Partenariat de débloquer des investissements axés sur le climat dans les systèmes agroalimentaires en faveur des plus vulnérables.

Au moment même où l’on voit les contributions aux systèmes agroalimentaires relatives au climat poursuivre leur spirale descendante se tenait la réunion du Partenariat alimentation et agriculture au service d’une transformation durable (FAST) au siège de la FAO (et par visioconférence) du 22 au 24 avril 2024, pour débattre de la structure et du plan de travail du Partenariat. Étaient présents à cette réunion de trois jours plus de 80 participants, dont des représentants de 20 membres et de 6 observateurs

Le Partenariat FAST, facilité par la FAO, rassemble des gouvernements, des organisations intergouvernementales, des organisations de la société civile, des organisations de jeunes et d’agriculteurs, des banques multilatérales de développement et des réseaux mondiaux et régionaux, qui bénéficient de l’appui du Ministère fédéral allemand de l’alimentation et de l’agriculture (BMEL).

Le Partenariat représente une possibilité exceptionnelle de combler les lacunes et de remédier aux problèmes qui ont trait à la qualité et à la quantité des financements de l’action climatique affectés aux systèmes agroalimentaires. Au nombre des activités envisagées par les membres du Partenariat lors de cette réunion figurent la mise en place de mécanismes d’apprentissage entre pairs sur les manière d’obtenir des financements nationaux et internationaux, l’analyse et le comblement des lacunes dans l’accès des systèmes agroalimentaires au financement de l’action pour le climat, la mise en place d’un tableau de bord du financement carbone et d’un service d’assistance visant à aider les agriculteurs à accéder aux financements.

«L’Allemagne se félicite d’avoir octroyé à la FAO les crédits nécessaires à la création du Partenariat FAST, ce qui permet à l’Organisation d’agir en faveur de la collaboration intersessions de la Conférence des parties en promouvant une approche multipartite. La FAO apporte une somme de compétences et de savoirs au service du plus ample développement du partenariat», a déclaré Mme Anne Roth, représentant le BMEL, en marge de la réunion.

Nos systèmes agroalimentaires, qui emploient plus de 1,2 milliard de personnes dans l’ensemble du monde, sont essentiels pour parvenir à un mode d’utilisation plus durable des ressources naturelles, mais ils ne perçoivent pas les financements qu’ils méritent. Qui plus est, les financements n’atteignent pas les populations vulnérables et notamment les femmes, les jeunes, les agriculteurs familiaux et les peuples autochtones.

«Il est urgent de tourner la page sur une certaine représentation des systèmes agroalimentaires, qui fait d’eux des secteurs porteurs de risques, pollueurs et ne méritant pas qu’on leur consacre des investissements. Dans les faits, les systèmes agroalimentaires recèlent un fort potentiel d’action sur le climat, en offrant des solutions transversales aux problèmes de l’insécurité alimentaire, de la pauvreté et de la perte de biodiversité», a précisé M. Keveh Zahedi, Directeur du Bureau du changement climatique, de la biodiversité et de l’environnement (OCB) de la FAO, dans son allocution d’ouverture.

«Pour débloquer ce potentiel et toucher les plus vulnérables, il nous faut un financement de l’action climatique accru et de meilleure qualité», a-t-il ajouté. 

Trois points à retenir de la réunion: comment le Partenariat FAST peut-il produire les effets espérés?

  1. Une ambition particulière: atteindre les plus vulnérables

«Le Partenariat FAST agit différemment. Dans maintes enceintes, on entend évoquer “les femmes” et “les jeunes”; ce qui nous distingue est que nous allons faire quelque chose ensemble avec ces parties prenantes, en profitant des réseaux régionaux pour faire avancer les choses sur le terrain.»

Genna Tesdall, responsable des Jeunes professionnels pour le développement agricole (YPARD)

Les premières conclusions d’un état des lieux effectué par le Partenariat FAST révèlent qu’en dépit du nombre important d’initiatives portant sur le changement climatique, les systèmes agroalimentaires et les financements, il n’en est guère qui travaillent à l’intersection de ces trois axes. Le Partenariat FAST, qui est soumis aux décisions de ses membres, d’une grande diversité, et jouit de la direction forte que lui impriment les pays, se propose de combler cette lacune en offrant une vision panoptique de l’accès aux financements. Nous n’ignorons pas que, pour franchir les goulets d’étranglement que rencontrent les catégories vulnérables lorsqu’il s’agit d’accéder aux financements de l’action pour le climat, il est nécessaire de renforcer les connaissances et les capacités et de faciliter le dialogue tout en favorisant l’adoption de politiques relatives au changement climatique qui intègrent pleinement les systèmes agroalimentaires.

2. Tirer parti des initiatives et des mécanismes régionaux préexistants

 «Le Partenariat FAST ne cherche pas à remplacer d’autres initiatives; il vise à les relier et à intensifier leur action.» M. Martial Bernoux, Fonctionnaire principal chargé des ressources naturelles à la FAO et membre de l’équipe spéciale du Partenariat FAST.

Le Partenariat FAST se veut un catalyseur faisant fond sur les initiatives et les coalitions mondiales et régionales en cours pour engager des mesures efficaces. C’est ainsi que des membres de FAST comme la Plateforme d’action climatique sur l’agriculture pour l’Amérique latine et les Caraïbes (PLACA)., la Ligue des États arabes et l’Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture (IICA) peuvent renforcer leurs liens avec les pays et les activités qui, dans leur région, concernent l’accès aux financements, tout en œuvrant à leurs propres objectifs. Cela permet de mener des travaux complémentaires dans le cadre d’initiatives diverses en œuvrant plus largement à la concrétisation des objectifs de développement durable et de l’Accord de Paris.

3. Favoriser la collaboration intersessions de la Conférence des parties en vue de concrétiser les objectifs de l’Accord de Paris et les ODD

«Le Partenariat FAST est né d’une initiative émanant des pays et destinée aux pays.» Monsieur l’Ambassadeur Ayman Amin, du Ministère des affaires étrangères d’Égypte. Issu d’un processus de consultation auquel a été associé un large éventail d’acteurs, FAST est né d’une initiative de la présidence égyptienne de la 27e session de la Conférence des parties (COP27), avant de se voir conférer le statut de partenariat par la présidence de la COP28 assurée par les Émirats arabes unis. Sa réunion de lancement a eu lieu durant la COP28, lors de la journée thématique sur l’alimentation, l’agriculture et l’eau.

Les représentants de l’Égypte (COP27), de l’Azerbaïdjan (COP29) et du Brésil (COP30) étaient présents à la réunion du Partenariat FAST. «Par notre présence à cette importante manifestation du Partenariat FAST, nous témoignons de la place prééminente acquise par l’agriculture dans les priorités de la dernière COP», a déclaré M. Gafgaz Adigozalov, négociateur près le Ministère des affaires étrangères et membre de l’équipe de la présidence de la COP29.

«La présidence de la COP29 se tient prête à promouvoir des mesures fortes, cohérentes et novatrices en matière de financement de l’action climatique, dans l’atténuation comme dans l’adaptation, qui concernent l’alimentation, l’agriculture et l’eau», a-t-il ajouté.

À l’approche de la tenue de la COP29 en Azerbaïdjan, où les financements occuperont une place centrale, le rôle du partenariat FAST revêt une importance particulière. Le Rapport sur l’état du climat en Europe en 2023, qui vient de paraître, nous révèle qu’en Europe, l’année 2023 a été l’une des deux années les plus chaudes jamais enregistrées, les températures ayant été 2,6 °C au-dessus des niveaux antérieurs à l’ère industrielle. L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement, avec des températures qui augmentent environ deux fois plus vite que la moyenne mondiale, entraînant la multiplication d’événements météorologiques extrêmes: vagues de chaleur, incendies, sécheresses et inondations.

Il est essentiel de mobiliser des investissements suffisants dans l’ensemble de la région si l’on veut transformer les systèmes agroalimentaires afin de les rendre plus efficaces, plus résilients et plus durables.  

Comment participer

Le Partenariat FAST compte aujourd’hui 29 membres et 10 observateurs, ces nombres ne cessant d’augmenter. Les membres de son conseil sont aujourd’hui l’Égypte, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, l’Uruguay, le Sénégal, les Fidji, la République dominicaine, le Forum rural mondial (WRF), le Fonds mondial pour la nature (WWF), les Jeunes professionnels pour le développement agricole (YPARD), le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), l’Organisation mondiale des agriculteurs (WFO) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.

Les membres du Conseil de FAST ont tenu leur première réunion stratégique le 24 avril 2024

Si votre pays ou votre organisation souhaite adhérer au partenariat FAST ou s’engager à apporter un soutien technique ou financier à la concrétisation de son ambition, veuillez remplir le bref formulaire d’adhésion.

L’équipe spéciale FAST s’engage à favoriser l’inclusion et se tient prête à soutenir les membres par ses activités. Pour de plus amples renseignements, veuillez écrire à l’adresse suivante: [email protected]

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