FAO en Côte d'Ivoire

La FAO et ses Partenaires réfléchissent à des systèmes d’irrigation à petite échelle adaptés au changement climatique en Afrique centrale et occidentale

Le projet est financé par le FIDA et mis en oeuvre par la FAO (Photo: ©FAO/Marina Mea)
06/02/2017

Soutenir davantage les petits exploitants d’Afrique centrale et occidentale à être plus résilients et à s’adapter aux impacts du changement climatique grâce à une gestion de l’eau agricole plus efficace, tel est le thème de l'atelier de la FAO qui s'est ouvert à Bouaké, en Côte d'Ivoire.

Cet atelier de trois jours, organisé avec la collaboration du Ministère de l’agriculture et du développement rural (MINADER) de Côte d’Ivoire, a pour objectif de lancer la phase nationale du projet visant l'adaptation des systèmes d’irrigation à petite échelle au changement climatique en Afrique centrale et occidentale.

Y participent, des représentants du Fonds International de Développement Agricole (FIDA), de l'Agence nationale d'appui au développement rural (ANADER), de l'Office national de développement de la riziculture (ONDR), du Bureau national d'études techniques et de développement (BNETD), du Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) et d’autres partenaires ivoiriens impliqués dans la gestion de l’eau agricole.

Dans son allocution à l'occasion de la cérémonie d’ouverture de l'atelier, N'Guessan Rodrigue - Directeur de la modernisation des exploitations et de la maitrise de l'eau au Ministère de l'agriculture et du développement rural,  a rappelé, au nom du Ministre, la mise à disposition par le gouvernement ivoirien de cent mille hectares de bas-fonds grâce à la petite irrigation: "Ce projet offrira aux techniciens en charge de l'agriculture les outils nécessaires pour l'opérationnalisation des transformations et la durabilité des activités des exploitants des bas-fonds", a-t-il souligné.

Intervenant au nom de la FAO, Guillaume Bi Voko, expert en charge de l'environnement, des risques et catastrophes, a rappelé les nombreux défis pour l’agriculture et la sécurité alimentaire à l’échelle mondiale, tenant compte du changement climatique : "En plus de constituer un obstacle majeur à l’atteinte de l’objectif de la FAO qui est d’augmenter la production vivrière d’environ 60 pour cent d’ici 2050, les effets anticipés du changement climatique réduisent les disponibilités en eau et  compromettent la capacité de l’agriculture à nourrir les populations les plus vulnérables, en l’occurrence les petits producteurs agricoles des pays en développement".

Le projet mettra à disposition des outils concrets pour permettre à tous les acteurs impliqués dans la gestion de l'eau, de bénéficier de l'adaptation au changement climatique et de prendre les bonnes décisions sur les pratiques d'irrigation à petite échelle afin de préserver leurs écosystèmes.

L’atelier sera suivi d’une formation sur l’outil SHARP (Schéma Holistique pour l’Auto-évaluation Paysanne de la Résilience climatique) développé par la FAO pour évaluer la résilience des agriculteurs au changement climatique, qui sera utilisé dans cette phase du projet.

Le suivi concret

Le lancement de la phase nationale intervient à la suite d'une première phase d’analyse conclue en 2016 et concentrée sur huit pays africains que sont le Tchad, la Gambie, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Liberia, la Mauritanie, le Niger et la Sierra Leone. Elle a aussi mis en évidence que la région centrale et occidentale de l'Afrique est dotée des ressources en eau abondantes, mais que seulement 3 pour cent des terres arables est irriguée; d'où l'importance du développement de l'irrigation dans la région.

La deuxième phase du projet, la phase nationale dont le lancement a lieu en Côte d'Ivoire, cible quatre pays pilotes représentatifs des zones agro-écologiques de la région, à savoir la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Mali et le Niger. Cette deuxième phase vise à examiner en détail l'impact du changement climatique sur les systèmes d'irrigation sélectionnés pour chaque pays, afin de proposer des stratégies d’adaptation et d’estimer leurs coûts.

Les défis agricoles en Afrique face au changement climatique

Le changement climatique représente un défi pour les populations rurales d’Afrique centrale et occidentale, affectant la proportion de personnes souffrant d'un accès précaire à l'eau. Les effets anticipés du changement climatique, notamment la hausse des températures ou encore la pénurie d’eau, réduisent les disponibilités en eau  et  compromettent la capacité de l’agriculture à nourrir les populations les plus vulnérables, en l’occurrence les petits producteurs agricoles des pays en développement, et parmi eux les femmes rurales.

Le défi auquel doit répondre l’Afrique est immense, d’autant que sa population est appelée à doubler d’ici à 2050. Le continent va devoir tripler sa productivité agricole d’ici là, tout en réduisant les impacts du changement climatique sur les ressources naturelles, notamment le sol, l’eau et la biodiversité.

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Liens utiles

Adapter l'irrigation au changement climatique (AICCA)

COP22

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