Rôle de la FAO dans la conception de programmes sur les insectes comestibles
Depuis 2003, la FAO travaille sur des sujets liés aux insectes comestibles dans de nombreux pays du monde. Les contributions de l’Organisation abordent les domaines thématiques suivants:
- La génération et le partage de connaissances à travers des publications, des réunions d’experts et la création d’un portail Web sur les insectes comestibles.
- La sensibilisation du public au rôle des insectes grâce à des collaborations avec les médias (journaux, revues et télévision).
- Le soutien aux pays membres par la mise en place de projets sur le terrain (par exemple, un projet de coopération technique au Laos).
Liens avec les ODD
La récolte d’insectes dans la nature peut être effectuée par les exploitants agricoles mais il s’agit généralement d’une activité menée par des villageois ou des récolteurs spécialisés. Dans le cas des chenilles mopane en Afrique méridionale, les récolteurs (très souvent des femmes) parcourent de longues distances pour les cueillir dans la nature (au Zimbabwe, par exemple, les récolteurs obtiennent des contrats de grands élevages pour les récolter). La chenille mopane est l’un des produits issus des ressources forestières le plus connu et le plus économiquement important dans le sud du Zimbabwe, au Botswana et dans le nord de l’Afrique du Sud. Il a été estimé que 9,5 milliards de larves de chenille mopane sont cueillies chaque année dans les 20 000 kilomètres carrés de forêts mopane d’Afrique du Sud, pour une valeur de 85 millions d’USD, dont environ 40 pour cent sont versés aux producteurs, principalement des femmes rurales pauvres. Une hausse de l’offre de chenilles mopane dans les régions rurales et urbaines permettrait donc de s’attaquer aux problèmes de sécurité alimentaire en augmentant, à la fois, les revenus des récolteurs ou producteurs pauvres de chenilles mopane (apport de capitaux pour acheter des denrées alimentaires) et la disponibilité d’un aliment apprécié riche en protéines.
Au Laos, il a également été constaté que la plupart des villageois récoltent des insectes comestibles pour la consommation familiale ou la vente sur les marchés. Cela leur permet de se procurer des revenus et de la nourriture de haute qualité.
Il a été démontré que les acridiens ne sont pas toujours considérés comme une plaie mais qu’ils constituent parfois une ressource alimentaire appréciée. C’est pourquoi, dans certains pays arabes, l’utilisation de pesticides contre les acridiens est âprement contestée. La récolte d’insectes comestibles peut parfois être utilisée pour lutter contre les ravageurs. Dans plusieurs régions du monde, la récolte mécanique des sauterelles est effectuée tout en s’en servant comme aliment pour les êtres humains ou pour les animaux. En Asie du Sud-Est, les larves et les nymphes des fourmis tisserandes constituent un met très populaire mais, en même temps, les fourmis peuvent être utilisées comme agent de lutte biologique dans les potagers. Des méthodologies sont actuellement à l’étude pour combiner la récolte des fourmis comme aliment et la promotion de leur potentiel de lutte biologique.
Comme pour d’autres aliments, il faut noter que les insectes comestibles sont également associés à des risques alimentaires (FAO 2021).