Zone cotonnière du Burkina Faso : les gagnants et les perdants d'une révolution agricole
Au Burkina Faso l'agriculture a connu des gains de productivité très conséquents, passant en quelques décennies de l'abattis-brûlis à la culture continue. Les services liés à la production cotonnière et en particulier le crédit à l'équipement, ont joué un rôle majeur dans cette intensification des systèmes de production. Pourtant la malnutrition touche encore une part importante de la population. Cette révolution agricole n'a donc pas bénéficié à l'ensemble des exploitations de la zone cotonnière. Dans le sud-est où la culture du cotonnier n'a débuté que récemment, les changements sont encore modestes. Surtout ces transformations techniques ont entraîné de profonds bouleversements sociaux, et «l'éclatement des familles». Aujourd'hui, la filière cotonnière, désormais privatisée, s'avère incapable d'enrayer le phénomène. Pour contenir la crise du secteur, les usines concentrent leurs efforts sur les plus grosses exploitations et les petites familles se trouvent ainsi exclues de l'accès au crédit.