Etude du système d'élevage et du mode d'exploitation des parcours collectifs
Cas de la zone de Ain Oussara (région de Djelfa), Algérie
Les parcours steppiques, région d’élevage ovin, sont marqués depuis plusieurs décennies par une forte dégradation et une réduction du couvert végétal spontané. Les principales causes de cette dégradation sont le changement du système pastoral traditionnel vers un système de production agro-pastoral, mal maîtrisé, et le déclin de l’organisation sociale tribale traditionnelle. Pour une meilleure connaissance des pratiques d’élevage actuelles et du mode d’exploitation des parcours, nous avons enquêté auprès de 18 personnes habitant les parcours steppiques de la zone de Ain Oussara. Différents types d’éleveurs coexistent sur cet espace : (i) des éleveurs propriétaires appartenant généralement à la tribu autochtone des Rahmane Ghraba, ayants droits disposant de cette terre collective, d’un troupeau d’effectif moyen (100 à 150 têtes) et ne pratiquant aucune forme de khlat (association) ; et (ii) des bergers-éleveurs, individus n’appartenant pas socialement à la zone (Ouled Nail), mais qui sont venus à la recherche d’un travail (celui de berger), n’ayant aucun droit sur la terre mais possédant un petit troupeau qu’ils agrandissent par des apports d’animaux pris en khlat (association de gardiennage contre rétribution ou intéressement aux résultats, par exemple 1/5 des agneaux). Sur le plan de la mobilité, les déplacements imposent l’utilisation de la tente. Si certains bergers ne disposent que de cet habitat, la plupart des éleveurs possèdent en outre une maison en dur. On distingue trois façons d’exploiter les parcours : (i) des sédentaires car ces éleveurs ne se déplacent pas et leurs animaux exploitent les parcours mis en gdal par leurs propriétaires ; (ii) des semisédentaires dont les déplacements par camion se font généralement en automne et en été (sur les chaumes après moisson) et durent environ 3 mois ; et (iii) les transhumants dont les déplacements se font surtout en été, pour exploiter les chaumes louées des plaines céréalières de Tiaret et Ain Defla à plus de 150 km de distance.