Mutations des systèmes alimentaires des ovins en Tunisie et place des ressources alternatives
L’élevage ovin demeure la principale source de revenu chez la population rurale, notamment au centre et au sud du pays. Le système d’alimentation de ce cheptel connaît depuis ces dernières décennies des mutations importantes imposées par des facteurs climatiques, économiques, sociaux, institutionnels et environnementaux. Jusqu’aux années 70 (phase 1), l’alimentation du cheptel ovin était basée sur la végétation prélevée sur parcours. Depuis cette période (phase 2: années 70 jusqu’aux années 2000) la contribution des parcours est en chute continue et ne représente actuellement que 10 à 20% de la ration totale. En conséquence, l’utilisation des aliments concentrés et certains fourrages importés et subventionnés est devenue une pratique courante. Le changement climatique marqué par une succession des périodes de sécheresse prolongées associé à l’augmentation spectaculaire des prix des aliments concentrés sur le marché international enregistrée pendant ces deux dernières années (phase 3) a obligé les éleveurs à changer les systèmes d’alimentation de leurs troupeaux. Ainsi, l’éleveur a tendance à utiliser de moins en moins ces aliments concentrés et de recourir aux ressources alimentaires locales. L’identification et l’intégration des ressources alimentaires alternatives sont considérées actuellement comme une voie prioritaire pour atteindre cet objectif et en particulier pour réduire la dépendance de nos systèmes alimentaires de l’étranger. Des technologies ont été mises au point et recommandées pour faire face à cette pénurie alimentaire, pour aider les éleveurs à réduire leur coût de production et enfin pour alléger la balance commerciale de notre pays.