Les bas-fonds de la plaine de Kairouan : de terres marginalisées à lieux d’expérimentation agricole
Depuis les années 1970, la plaine de Kairouan a connu un important développement de l’agriculture irriguée par les eaux souterraines et donc une augmentation de la pression foncière. Dans ce contexte, les terres de bas-fonds, longtemps marginalisées, ont été progressivement mises en valeur, et de façon différente des autres terres de plaine. À partir d’une approche systémique et diachronique, nous analysons les différentes formes de mise en valeur des bas-fonds et leurs déterminants dans le territoire d’Abida Ouest, depuis les années 1960. Avec la construction de barrages en amont et la régulation des crues qu’ils ont permise, les bas-fonds, qui étaient autrefois perçus comme impropres aux cultures à cause du risque d’inondation, sont mis en valeur, particulièrement par des jeunes. Leur exploitation est une alternative à la pression croissante sur les autres ressources foncières et aux inégalités d’accès aux eaux souterraines. Ces terres sont des lieux d’installation qui permettent à des jeunes ruraux pluriactifs d’expérimenter de nouvelles formes d’agriculture et d’accéder à de nouvelles opportunités.