FAO au Gabon

Ouverture de l’atelier de restitution des résultats du volet Une seule Santé du Programme SWM au Gabon

Photo: © FAO
07/05/2024

L’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en partenariat avec le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), et le gouvernement se sont réunis pour faire le bilan de l’expérience pilote de surveillance à base communautaire des risques associés zoonotique associé à la filière viande de brousse.

 Porté par le Programme de Gestion durable de la Faune Sauvage (en anglais Sustainable Wildlife Managament – SWM - Programme) une initiative mondiale, financée par l’Union Européenne (UE), coordonnée par la FAO et mis en œuvre dans 15 pays depuis 2017 par un consortium de partenaires incluant la FAO, le CIRAD, le CIFOR et la WCS. Au Gabon, le projet pays est mis en œuvre depuis 2018 sous la coordination du CIRAD et en partenariat avec 10 communautés du Département de Mulundu et le Gouvernement Gabonais représenté par le Ministère en charge des forêts et de la faune sauvage.

Au Gabon, le programme a pour principal objectif d’accompagner le gouvernement dans la mise en place du cadre légal et des capacités nécessaires pour organiser une filière durable de viande d’origine sauvage (communément appelée ‘viande de brousse’) issues d’une chasse durable, et à même d’assurer à la fois la durabilité des populations d’espèces gibier et la sécurité alimentaire et plus largement les moyens d’existence des populations qui dépendent de cette ressource pour couvrir leurs besoins essentiels.

L’atelier organisé ce jour intervient à la fin de la première phase du Programme SWM. Il vise à faire le bilan des réalisations du volet Une Seule Santé en présence des parties prenantes institutionnelles de l’approche au Gabon et à discuter leur utilisation potentielle pour répondre aux besoins nationaux ainsi que les priorités nationales en termes de renforcement de capacités pour une meilleure gestion des risques pour la santé à l’interface entre humains et faune sauvage.

L’atelier intervient aussi dans le contexte où le Gouvernement Gabonais a identifié comme priorité dans le processus d’élaboration d’une proposition de projet pour le Pandemic Fund la nécessité de renforcer la surveillance intégrée à base communautaire des zoonoses à l’interface hommes-faune sauvage, en s’inspirant notamment de l’expérience pilote du SWM Programme. L’atelier est donc une opportunité d’une première réflexion sur les besoins spécifiques d’une mise à l’échelle d’une expérience pilote telle que celle déployée dans le cadre du Programme SWM.

 En février 2022, suite aux préoccupations ravivées par la crise à COVID 19 vis-à-vis des risques liés aux zoonoses, un volet spécifique sur la gestion des risques zoonotiques associés à la filière viandes sauvages par une approche Une Seule Santé a été ajouté au projet Gabon. Ce volet a visé à atteindre deux objectifs spécifiques :

(1)   l’appréciation des risques zoonotiques présents dans la filière viandes sauvages et la priorisation des pathogènes ;

(2)    la co-construction et la mise en œuvre d’une surveillance intégrée participative associant les acteurs de la filière viandes sauvages et les services gouvernementaux, à travers le déploiement d’une expérience pilote centrée sur le site SWM du Département de Mulundu. Ces activités axées sur une approche scientifique ont été mises en œuvre en étroite collaboration avec les instituts de recherche gabonais CIRMF (Centre Interdisciplinaire de Recherche Médicale de Franceville) et IRET (Institut de Recherche en Ecologie Tropicale).

Les travaux sont animés par les expert du CIRAD et de la FAO sur les thématiques suivantes : pourquoi s’intéresser aux risques zoonotiques associés au secteur de la faune sauvage et intérêt de l’approche Une seule santé pour les résoudre ;  appréciation du risque zoonotique dans la filière viandes sauvages ; étude de faisabilité et co-construction d’un système de surveillance intégré à base communautaire ; engagement des communautés de chasseurs dans la surveillance à base communautaire ; pratiques à risques liées à la chasse et co-construction de mesures préventives avec les communautés de chasseurs ; le legal hub, un outil pour appuyer les acteurs de l’approche Une Seule Santé dans son opérationnalisation ; Considérations générales pour la mise à l’échelle d’une expérience pilote d’opérationnalisation de l’approche Une Seule Santé.

Une seule santé » est une approche intégrée et unificatrice qui vise à optimiser la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes, et à trouver un équilibre entre ces dimensions. Elle utilise les liens étroits et interdépendants qui existent entre ces domaines pour créer de nouvelles méthodes de surveillance des maladies et de lutte contre celles-ci.

Par exemple, la façon dont les terres sont utilisées peut avoir un impact sur le nombre de cas de paludisme. Les conditions météorologiques et les mesures de régularisation de l’eau mises en place par les humains peuvent avoir une incidence sur des maladies telles que la dengue. Le commerce d’animaux vivants et sauvages peut augmenter le risque de transmission de maladies infectieuses aux humains (on parle alors de transmission zoonotique).

La pandémie de COVID-19 a mis en lumière la nécessité d’établir un cadre mondial pour assurer une meilleure surveillance et mettre en place un système plus global et intégré. Les lacunes en matière de connaissances de l’approche « Une seule santé », de prévention et de mise en œuvre d’approches intégrées ont été considérées comme des éléments moteurs de la pandémie. En tenant compte des liens entre la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale, l’approche « Une seule santé » est envisagée comme un facteur de transformation contribuant à améliorer la santé dans le monde.

L’approche « Une seule santé » s’applique à un large éventail de questions, notamment : 

  • la résistance aux antimicrobiens (RAM), qui se produit lorsque des germes comme les bactéries et les parasites développent la capacité de vaincre les médicaments conçus pour les éliminer et continuent de se développer et de se propager ;
  • les zoonoses, qui sont des maladies infectieuses causées par des germes qui se propagent entre les animaux et les humains, comme Ebola, la grippe aviaire, la rage, etc. ; 
  • les maladies à transmission vectorielle, qui touchent les personnes piquées par un vecteur (moustiques, tiques, poux et puces) et comprennent la dengue, le virus du Nil occidental, la maladie de Lyme et le paludisme ; 
  • la sécurité sanitaire des aliments et les maladies d’origine alimentaire, causées par la contamination des aliments et survenant à n’importe quel stade de la chaîne de production, de la livraison et de la consommation des aliments, tel que les norovirus, les bactéries salmonella et listeria, etc.
  • la santé environnementale, comme la pollution de l’eau, la pollution de l’air et le changement climatique.

Au terme de l’analyse des thématiques inscrites à l’ordre du jour, des recommandations finales seront formulées pour renforcer la surveillance à base communautaire des risques zoonotiques associés à la filière viande de brousse du volet Une seule Santé du Programme SWM au Gabon.